La pornographie, est-ce un péché ?
La pornographie est omniprésente dans notre monde et tout spécialement sur Internet. Très peu de gens n’ont jamais vu de pornographie et presque personne ignore son existence. Son influence sur nos sociétés n’est pas encore pleinement connue, mais elle est indéniable. Si cette réalité apparaît pour beaucoup comme une banalité, beaucoup d’autres y perçoivent une activité destructrice. Cependant, que penser de la pornographie ? Est-elle un péché, pour reprendre un mot traditionnel de l’Église ?
Qu’est-ce qu’un péché ? Quelques éclaircissements
Avant de parler de la pornographie, commençons par comprendre ce qu’est un péché. Si ce mot est familier de plusieurs, son sens ne l’est pas toujours. Tout d’abord, dans son sens fondamental, le mot « péché » désigne une action humaine qui est mauvaise, qui n’est pas bonne. Autrement dit, pécher, c’est commettre une action défectueuse, privée de la bonté qu’elle devrait avoir. En ce sens, on va dire qu’une œuvre sans faute est « impeccable », ce qui dérive de « peccare », le verbe latin signifiant « pécher ».
Cependant, comment déterminer qu’un acte est bon ou mauvais ? On doit procéder dans la vie morale comme dans les autres domaines : en ne perdant pas de vue la fin, le but! C’est en fonction de la fin d’une chose qu’on peut dire qu’une activité est bonne ou mauvaise. C’est parce qu’un lave-linge possède une fin – laver le linge – qu’on peut dire s’il est bon ou mauvais.
De même, c’est parce que l’archer possède un but – atteindre une cible – qu’on peut juger si ces tirs sont bons ou mauvais. Ainsi, c’est en saisissant quelle est la finalité de l’homme et de ses actes qu’on peut juger ce qui est de l’ordre du péché. Par exemple, dans la mesure où le but de l’intelligence est de connaître la vérité, c’est un mal et un péché pour l’homme de mentir ou de cultiver l’ignorance.
Dans son sens plus précis, le mot « péché » désigne non seulement une action mauvaise, une faute, mais plus encore un manquement à l’égard de Dieu. Autrement dit, le péché n’a pas qu’une dimension humaine, mais il a aussi une dimension religieuse. Dans la mesure où Dieu a créé l’homme et qu’il est sa fin ultime, son véritable bonheur, l’homme offense Dieu en agissant à l’encontre de ce pour quoi il a été fait. Pour prendre une analogie, l’homme qui pèche est semblable au fils qui ne suit pas les consignes de son père et qui mange jusqu’à se rendre malade. En plus de s’opposer à son vrai bien, un tel enfant atteint son père en s’opposant à ce qu’il veut pour son fils : son vrai bien!
La pornographie vue en elle-même et dans ses conséquences
Après avoir clarifié quelque peu la notion de péché, que penser plus précisément de la pornographie ? Est-elle un péché ? Pour y voir plus clair sur ce sujet, commençons par préciser ce qu’est la pornographie et la sexualité humaine.
Dans son sens le plus général, la pornographie est une représentation visuelle ou sonore de réalités sexuelles dont l’intention est de provoquer l’excitation sexuelle du public. Le terme « sexualité » a quant à lui plusieurs sens. Tout d’abord, la sexualité fait référence aux sexes masculin et féminin, à ce qui les distinguent et leur permet de s’unir et de se reproduire. Ensuite, la sexualité va désigner plus spécifiquement les actes par lesquels l’homme et la femme s’unissent et se reproduisent, leurs rapports proprement sexuels. Ce bref regard sur la sexualité nous permet d’y déceler deux fins principales : donner la vie (procréation) et unir profondément l’homme et la femme (union). Alors que le premier but de la sexualité est commun avec les animaux, le deuxième est plus spécifiquement humain et fait référence à notre capacité d’aimer et de se donner.

Lorsqu’on a à l’esprit ce qu’est la pornographie et la sexualité humaine, on voit bien que la première pèche en contredisant le but profond des relations sexuelles. En effet, la sexualité cesse d’être vécue comme une activité intime où l’homme et la femme s’ouvrent à la vie et visent à faire grandir leur union amoureuse. Cependant, pour mieux juger du dérèglement que la pornographie entraine, il est bon de la regarder dans ses conséquences sur nous-même, sur les autres et sur Dieu. Des études récentes ont justement aidé à mieux mettre en lumière les impacts nocifs de la pornographie.
Premièrement, la pornographie affecte profondément les producteurs et les consommateurs eux-mêmes. En effet, chez les premiers, la sexualité cesse d’être le lieu d’un don intime, mais devient plutôt le lieu de l’utilisation et de l’exhibition. Quant au consommateur, il est plongé dans un plaisir solitaire qui ne l’ouvre pas à de véritables relations, mais le replie sur lui-même. De plus, les récentes études montrent bien comment la nouvelle forme de pornographie – massivement distribuée sur internet – affecte profondément notre cerveau et crée de profondes addictions, du stress, etc. Ainsi, la pornographie blesse les individus qui la produisent et la consomment en transformant sérieusement leur perception et leur rapport à la sexualité.
Deuxièmement, la pornographie n’affecte pas seulement ceux qui la produisent ou la consomment, mais aussi les autres membres de nos sociétés. En effet, au sein du couple, la pornographie blesse la capacité à avoir une relation d’amour et d’intimité et même cause des dysfonctions et des insatisfactions sexuelles. Également, la pornographie amène de profondes modifications sociales, car elle pousse à voir et à traiter les autres comme des objets sexuels, elle stimule le trafic sexuel, elle promeut la violence sexuelle, etc. Ainsi, les conséquences de la pornographie sont loin d’être uniquement individuelles, mais sont profondément sociales.
Troisièmement, la pornographie brouille le rapport à Dieu, car elle dévisage son chef d’œuvre qu’est la sexualité. En effet, la relation sexuelle entre l’homme et la femme vécue dans l’ouverture à la vie et dans une profonde union rend visible l’amour et la fécondité de Dieu.
Ainsi, la pornographie blesse la relation des hommes à leur créateur, car elle les empêche de reconnaitre l’amour de Dieu manifesté dans la sexualité. À l’instar d’un père pour ses enfants, Dieu s’attriste de voir les hommes défigurer un des plus beaux héritages qu’il leur a donnés pour qu’ils puissent le connaître et l’aimer.
De la pornographie à Jésus-Christ
En somme, la pornographie est un péché en ce qu’elle porte atteinte, individuellement et socialement, à ce trésor humain qu’est la relation sexuelle, chef d’œuvre de Dieu orienté vers le partage de la vie et l’union de l’homme et de la femme.
Cependant, il ne faut pas oublier que cette défiguration de la sexualité n’est pas le premier mot de l’histoire et n’en est pas non plus le dernier. Quand on découvre la laideur de la pornographie et de ses conséquences, on peut éprouver une légitime et profonde tristesse. Je l’ai moi-même connue. Cependant, cette dernière ne devrait pas nous conduire au désespoir et au repliement sur soi, mais plutôt au repentir et à l’amour de Dieu. En effet, c’est pour nous libérer de nos péchés et nous rétablir dans l’amour véritable et originel, que Dieu nous envoyé son Fils.
Comme Jésus nous l’a dit, « ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » et c’est pourquoi il est « venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).
Dans le Christ Jésus, nous avons non seulement le modèle de l’amour véritable, mais nous trouvons en plus Celui qui veut et qui peut nous guérir et nous faire vivre cet amour.

Si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à nous parler directement via le chat’ (discussion anonyme et bienveillante) :

Notes
Ce que dit le catéchisme de l’Eglise catholique de la luxure et de la masturbation :
§2351
La luxure est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonnée, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union.
§2352
Par la masturbation, il faut entendre l’excitation volontaire des organes génitaux, afin d’en retirer un plaisir vénérien. «Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné». «Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité». La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de «la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine» (CDF, décl. «Persona humana» 9).
Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui peuvent atténuer, voire même réduire au minimum la culpabilité morale.











Avec le temps, ma dépendance se transforma peu à peu en une seconde peau, m’empêchant d’être moi-même, de naître au monde, d’ouvrir les bras à l’existence. L’addiction à la pornographie était comme une camisole de force intérieure. Tout mon être était tourné vers une boule en moi-même que je haïssais, qui me dominait, mais dans laquelle je me réfugiais. Tout le mouvement de mon corps et de mon esprit se tournait au dedans, tel un fœtus apeuré, incapable de vivre dans notre monde. Ce fut cela pendant des années. L’addiction était une prison dans laquelle je fuyais et me réfugiais, dans laquelle je me fuyais moi-même et fuyais le monde. C’était un auto-enfermement, j’étais mon propre geôlier, prisonnier et malheureux.
Alors je vous assure, je vous écris ce que j’ai toujours rêvé de lire, oui, c’est possible d’en sortir, oui. Oui c’est possible d’avancer, de changer les choses, d’évoluer. Oui, c’est possible de sortir de la pornographie, la question est : le voulons-nous vraiment ? Que désirons-nous ardemment au fond de nous pour notre vie ? Comment voulons-nous aimer l’être aimé ? Quels moyens sommes-nous prêts à mettre en œuvre ? Sommes-nous aujourd’hui prêts à faire un premier pas, même petit, minuscule à la hauteur de ce que nous pouvons ? Être en chemin c’est déjà en être sorti dans un recoin de notre âme.



Attention, la confession ce n’est pas magique. Si votre dépendance n’est pas d’origine morale, mais vient d’un problème d’hygiène de vie ou d’un dérèglement hormonal, ce n’est pas la confession qui va résoudre cela. Ensuite, il faut regretter ses péchés. Il peut arriver, qu’après s’être confessé un certain nombre de fois de la même impureté, on ait un sentiment de déjà vu. C’est votre cœur s’est endurci au péché. Si plus rien ne se passe, c’est que vous avez besoin d’un choc pour vous réveiller. C’est que c’est le moment de passer aux vraies pénitences. Trois Je vous salue Marie pour un vice vieux de 10 ans et qu’on a confessé 20 fois, ben, Mettez-vous un coup de pied au cul, oui ! En tout cas, moi je vous le dis. Jeûnez. Une journée entière. Vous n’en mourrez pas. Le jeûne, ca vous cogne sur le corps et comme c’est par le corps qu’on a péché. C’est un peu simpliste, mais au moins comme ça on comprend. Et ca réveille. Et le jeûne, de ce point de vue, c’est une arme super puissante, recommandée par Jésus. Une manière de prier avec son corps tellement violente que vous allez même réveiller le ciel avec ! Allez faire un tour du côté de Libora par exemple.
