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Foire aux questions

Quelles violences engendre le porno ?

Le porno peut engendrer ou amplifier des violences sur plusieurs niveaux, à la fois sur le plan individuel, relationnel et sociétal. Voici donc une analyse des principales formes de violences associées à la pornographie.

1. Violence physique dans l’industrie

L’industrie pornographique est souvent marquée par des conditions de travail précaires, si toutefois on peut encore parler de travail, étant donné qu’il s’agit en réalité plutôt d’un genre de prostitution, et donc, bien souvent, d’un esclavage moderne. De nombreuses actrices et acteurs porno subissent des abus physiques sur les plateaux, allant de pratiques forcées à des comportements dangereux pour leur santé physique ou mentale, en matière de maladies ou d’infections sexuellement transmissibles, mais aussi en cas de viols. En effet, les scènes explicites peuvent inclure des actes de violence, parfois sans consentement clair ou sous contrainte économique. Payer une personne pour des actes sexuels n’empêche pas, bien au contraire, de respecter sa dignité humaine. Tout est souvent permis, même le pire !

2. Objectivation et déshumanisation

La pornographie repose souvent sur l’objectivation des corps (rendus à des objets), en particulier ceux des femmes. Cela peut promouvoir une vision déshumanisante, où les individus sont réduits à des objets de plaisir, renforçant ainsi des attitudes sexistes et violentes. En effet, réduire la femme à un objet la prive du respect de sa dignité humaine, intrinsèque à toute personne.

3. Violences sexuelles dans la société

Une consommation excessive de pornographie peut banaliser les comportements violents ou non consensuels. Cela peut influencer certains consommateurs à reproduire ces actes dans leur vie réelle, en couple ou sinon conduisant à une augmentation des agressions ou abus sexuels. Or l’amour vrai, l’amour véritable, don échangé entre deux personnes qui s’aiment, dans le secret de l’union des cœurs, de l’âme et du corps, n’a rien à voir avec les scènes pornographiques, dans lesquelles l’accent est bien souvent porté sur le seul acte sexuel et les organes génitaux.

4. Renforcement de la culture du viol

La pornographie mainstream met souvent en scène des rapports où les notions de consentement sont floues, voire absentes. Elle peut légitimer l’idée que la violence ou la domination sont des composantes normales des relations sexuelles, contribuant ainsi à une culture qui minimise les violences sexuelles. Pourtant là encore, c’est tout le contraire d’une véritable relation sexuelle vécue dans le don partagé de soi-même et la tendresse. Il est à noter également que 50% des agressions sexuelles sont dues à l’addiction au porno.

5. Exploitation des personnes vulnérables

L’industrie pornographique exploite fréquemment des personnes en situation de vulnérabilité : précarité économique, manipulation psychologique ou dépendance. Cela conduit à un esclave moderne. Des cas de trafic humain sont également courants, où des individus non consentants sont contraints de participer à des tournages. Il peut même s’agir d’enfants.

6. Impact sur les relations intimes

La consommation de pornographie peut entraîner des attentes irréalistes, ce qui peut se traduire par des demandes coercitives ou violentes dans les relations intimes. Certaines personnes, influencées par des contenus explicites, peuvent insister pour reproduire des actes violents ou dégradants sans tenir compte du consentement de leur partenaire. Tous les fantasmes ne sont pas bons à reproduire !

7. Violence psychologique

La pornographie peut engendrer une pression psychologique, notamment pour les jeunes, en véhiculant des idéaux inatteignables en termes de performance, d’apparence physique ou de pratiques sexuelles. Cette pression peut être vécue comme une forme de violence intérieure, affectant l’estime de soi.

8. Normalisation de la violence sexuelle

Certaines catégories pornographiques popularisent des scénarios violents, tels que le viol simulé ou la domination extrême. Ces contenus de porno hard, bien que fictifs, peuvent influencer les spectateurs à percevoir ces comportements comme acceptables ou séduisants. Les regarder, c’est contribuer à leur succès par leur nombre de vues, et donc les cautionner. D’autres part,

9. Diffusion de contenus non consensuels

Avec l’émergence des nouvelles technologies, la pornographie inclut de plus en plus des vidéos non consenties, comme la diffusion de revenge porn ou de contenus capturés à l’insu des individus. Ces pratiques constituent une forme de violence grave, avec des répercussions psychologiques et sociales importantes, notamment en cas de chantage et/ou de harcèlement.

10. Violence liée au chemsex et à la consommation de porno

Le porno peut aussi conduire à la consommation de drogues et à toutes les violences qui en découlent, pour soi, pour les autres, pour sa santé physique et mentale, comportements coercitifs notamment en milieu collectif, etc.

12. Violences conjugales, divorces, séparations

La consommation de porno peut également engendrer des pressions sur un membre du couple, liées aux pratiques sexuelles, réduire l’autre à un objet, des frustrations et de la colère. De fait, l’impact psychologique sur le couple est potentiellement explosif : blessures affectives (il s’agit après tout d’une forme d’infidélité), érosion de la confiance, détachement émotionnel, comparaisons dévalorisantes, etc. Rappelons ici que 50% des divorces ou des séparations sont dues à une addiction à la pornographie.

Conclusion : le porno engendre de multiples violences

Le porno peut engendrer des violences multiples : physiques, psychologiques et structurelles. Cela met en lumière la nécessité de régulations dans l’industrie, ainsi que d’une éducation sexuelle adaptée, pour déconstruire ces dynamiques et promouvoir des relations fondées sur le consentement et le respect mutuel, l’amour vrai, la relation fondée sur le don réciproque.

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Pour aller plus loin :

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Pape François : “Le porno sape le plaisir sexuel”

Selon le pape François, le porno sape le plaisir sexuel : c’est une satisfaction sans relation qui peut engendrer des formes d’addiction.

A Rome lors de l’Audience générale du mercredi 17 janvier 2024, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur les “vices et les vertus”, en mettant l’accent sur la luxure, “un vice particulièrement odieux” qui peut selon lui dévaster la relation entre les personnes. Le pape a ainsi qualifié le vice de la gourmandise de “démon toujours tapi à la porte du cœur” et de “sorte de voracité envers une autre personne”, c’est-à-dire “le lien empoisonné entre les êtres humains, surtout dans le domaine de la sexualité”.

“Le christianisme ne condamne pas l’instinct sexuel”

Le pape a expliqué que dans le christianisme, “l’instinct sexuel n’est pas condamné”, tout en mettant en garde contre les dangers, alors qu’il demeure une “belle dimension sexuelle et de l’amour”. Le  pape François a qualifié l’expérience amoureuse de “mystère” et l’une des “réalités les plus étonnantes de l’existence”. Il a ensuite souligné que “si l’amour n’est pas contaminé par le vice, l’amour est l’un des sentiments les plus purs”, car la personne amoureuse “cesse de penser à elle-même pour se projeter complètement vers l’autre”, devenant ainsi “un amour inconditionnel et sans raison”.

“Patience si cet amour, aussi puissant soit-il, est aussi un peu naïf : l’amoureux ne connaît pas vraiment le visage de l’autre, il a tendance à l’idéaliser, il est prêt à faire des promesses dont il ne comprend pas immédiatement le poids”.

L’amour contaminé par le démon de la luxure : le manque de chasteté

“Cette ‘jungle’ où se multiplient les merveilles n’est cependant pas à l’abri du mal. Elle est contaminée par le démon de la luxure, et ce vice est particulièrement odieux”, a précisé le pape. Plus tard, le Saint-Père a expliqué que cette “contamination” détruit les relations entre les personnes : “Combien de relations qui ont commencé de la meilleure manière se sont ensuite transformées en relations toxiques, de possession de l’autre, dépourvues de respect et de sens des limites ?”, s’est-il demandé.

“Il s’agit d’amours où la chasteté a fait défaut : une vertu à ne pas confondre avec l’abstinence sexuelle. La chasteté est autre chose que l’abstinence sexuelle, elle est liée à la volonté de ne jamais posséder l’autre”. Pour François, “aimer, c’est respecter l’autre, chercher son bonheur, cultiver l’empathie pour ses sentiments, se mettre à connaître un corps, une psychologie et une âme qui ne sont pas les nôtres, et qu’il faut contempler pour leur beauté”. Cependant, le locataire n °1 du Vatican a précisé que “la luxure se moque de tout cela : elle pille, vole, consomme rapidement, ne veut pas écouter l’autre, mais seulement satisfaire ses propres besoins et plaisirs ; la luxure considère toute courtoisie comme ennuyeuse, ne recherche pas cette synthèse entre raison, pulsion et sentiment qui nous aiderait à mener sagement notre existence”.

Et de souligner : “Le luxurieux ne cherche que des raccourcis : il ne comprend pas que le chemin de l’amour doit être parcouru lentement, et cette patience, loin d’être synonyme d’ennui, nous permet de rendre nos relations amoureuses heureuses”.

Le don du plaisir sexuel sapé par la pornographie

Le pape a souligné que “parmi tous les plaisirs de l’homme, la sexualité a une voix puissante”, car “elle implique tous les sens ; elle habite à la fois le corps et l’esprit”. “C’est magnifique, mais s’il n’est pas discipliné avec patience, s’il n’est pas inscrit dans une relation et une histoire où deux individus le transforment en une danse amoureuse, il devient une chaîne qui prive l’homme de sa liberté”.

Il a également souligné que “le plaisir sexuel, qui est un don de Dieu, est sapé par la pornographie : une satisfaction sans relation qui peut engendrer des formes d’addiction”. À cet égard, il a affirmé que “nous devons défendre l’amour de l’esprit, du corps, l’amour pur de se donner l’un à l’autre, et c’est la beauté de la relation sexuelle”.

Gagner la bataille contre la luxure et la déshumanisation de l’autre

À la fin de sa catéchèse, le Saint Père a souligné que “gagner la bataille contre la luxure, contre la déshumanisation de l’autre, peut être un engagement qui dure toute la vie”. Enfin, le pape François a assuré que “le prix de cette bataille est le plus important de tous, car il s’agit de préserver la beauté que Dieu a inscrite dans sa création lorsque l’amour entre l’homme et la femme a été imaginé, non pas pour s’utiliser mutuellement, mais pour s’aimer”.

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Pour aller plus loin :


Source : texte d’origine sur Vatican.va

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L’explosion de la pornographie chez les mineurs

Depuis un an environ, plusieurs rapports officiels pointent du doigt un phénomène alarmant : l’explosion de la pornographie chez les mineurs. Etat des lieux.

Les chiffres alarmants de l’explosion de la pornographie chez les mineurs

L’addiction au porno est, de manière effrayante, en pleine explosion chez les mineurs. Ainsi, selon le rapport de l’Arcom (ex-CSA) de mai 2023 :

  • Ces sites sont fréquentés par 10% des internautes, quel que soit l’âge
  • 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornos, un chiffre en croissance rapide ces dernières années (+36% en 4 ans)
  • 30% des mineurs se rendent (chaque mois) sur un site pour adultes (contre 37% pour les adultes) et 9% quotidiennement
  • 51% des garçons de 12-13 ans sont touchés.

D’autres rapports pointent les nombreux dangers de la pornographie pour la santé et la société comme celui de l’Académie de médecine de janvier 2023 ou celui du Sénat, « l’Enfer du décor », sur le proxénétisme 2.0 et le business vertigineux de l’industrie pornographique. Ce rapport montre notamment l’importance des réseaux sociaux dans le développement du porno chez les mineurs : Réseaux sociaux et messageries privées, nouveaux vecteurs du porno.

L’addiction au porno chez les mineurs entraîne d’autres dérives : agressions sexuelles, drogues…

Plusieurs pays européens, en particulier l’Espagne ou la Grande-Bretagne, montrent aussi, chiffres à l’appui, que l’addiction à la pornographie, chez les mineurs notamment, est la cause de 50% des agressions sexuelles :”’

Ces rapports ne sont pas, pour l’instant, suivis d’effets bien qu’ils pointent les graves dérives de l’addiction à la pornographie (56% des divorces, fuite en avant vers la consommation de stupéfiants, etc.). Depuis près de trois ans, SOSPorno.net apporte une solution à ce « scandale de santé publique ».En particulier, nous sommes de plus en plus sollicités pour intervenir dans les écoles. Nous voulons donc lancer un programme d’intervention réplicable dans toute la France, en recrutant un chef de projet et en formant des parents bénévoles localement.

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Hausse des crimes sexuels liés au porno : les Espagnols inquiets

En Espagne, les autorités s’inquiètent de la hausse des crimes sexuels commis par des mineurs guidés par la porno, nous rapportent aujourd’hui L’Obs avec l’Afp. Comme au Royaume-Uni, où la Commissaire à l’Enfance a estimé en mai dernier que 50% des agressions sexuelles sont dues à l’addiction à la pornographie.

Autorités et associations dénoncent l’impact de l’accès de plus en plus jeune au porno

En 2023, rapportent donc L’Obs et l’AFP, deux viols de fillettes, âgées de 13 et 11 ans, commis à chaque fois par des mineurs ont suscité l’indignation. En Espagne, la hausse récente de violences sexuelles commises par des mineurs inquiète autorités et associations, qui dénoncent l’impact de l’accès de plus en plus jeune à la pornographie. « Depuis quelques années », on « assiste à une augmentation progressive », à défaut d’être « spectaculaire », du « nombre de crimes sexuels commis par des mineurs », souligne Eduardo Esteban, procureur chargé de coordonner la politique pénale envers les mineurs dans ce pays. Cette hausse, « légèrement plus marquée l’an dernier » que les années précédentes, selon le magistrat, a fini par placer ce problème sous le feu des projecteurs en raison de plusieurs affaires relayées ces derniers mois.

En France, l’explosion de l’accès des mineurs à la pornographie a fait fin mai l’objet d’un rapport de l’ARCOM, autorité chargé de réguler les médias  et Internet (ex-CSA).

Des fillettes de 11 et 13 ans violées par d’autres mineurs

Parmi les victimes, le viol présumé fin 2022 par un groupe de mineurs d’une fillette de 11 ans dans les toilettes d’un centre commercial de la région de Barcelone. Parmi les accusés, seuls deux avaient plus de 14 ans, âge minimum pour être inculpé en Espagne, et un seul a été admis temporairement dans un centre pour mineurs.

En juin 2023, un cas similaire a été signalé dans la même région, la Catalogne, où le nombre de mineurs de moins de 14 ans impliqués dans des délits ou crimes sexuels a doublé entre 2015 et 2022, passant de 53 à 103, et où 12,3 % des personnes arrêtées entre janvier et avril 2023 dans de telles affaires étaient des mineurs, selon l’exécutif régional et la police.

Autre signe de la préoccupation des autorités espagnoles, le Défenseur du peuple, équivalent espagnol du Défenseur des droits en France, a ouvert début juin une enquête sur l’agression sexuelle présumée d’une jeune fille de 13 ans par deux élèves de son collège madrilène.

L’accès incontrôlé au porno de plus en plus d’enfants pointé du doigt

Ces affaires ont suscité l’indignation dans le pays, où la lutte contre les violences sexuelles est une cause nationale. En pleine campagne électorale pour les législatives du 23 juillet, l’extrême droite n’a, elle, pas tardé à réclamer un abaissement de l’âge de responsabilité pénale. Mais selon des experts comme Carmela del Moral, de l’ONG Save the Children, « il n’y a pas de solution miracle, comme abaisser l’âge de la responsabilité pénale et envoyer tout le monde en prison », pour enrayer cette hausse.

L’accès incontrôlé de plus en plus d’enfants à la pornographie est, selon les spécialistes, l’un des principaux facteurs de passage à l’acte. « Les jeunes, les enfants, se tournent de plus en plus tôt vers ces contenus », dont ils se servent comme de « tutoriels », « comme lorsqu’on va sur YouTube voir comment réparer un pneu de vélo crevé », explique le procureur Esteban.

En France, ce vendredi, est justement attendu une décision du tribunal judiciaire de Paris sur le blocage de cinq plateformes pornographiques d’envergure auxquelles l’ARCOM reproche de ne pas respecter l’obligation légale de mise en place d’outils permettant d’en interdire l’accès aux mineurs, qui sont de plus en nombreux à les consulter.

Près de 20 % des enfants de 9 ans ont déjà regardé du porno

Selon Lluís Ballester, professeur à l’université des îles Baléares, l’âge du premier contact avec ces contenus diminue progressivement : actuellement, 15 à 20 % des enfants espagnols de 8 à 9 ans assurent ainsi avoir déjà été confrontés à la pornographie en ligne.

En France, 30% des mineurs se rendent chaque mois sur un site porno.

Une étude menée en 2020 par Save The Children montrait que près de sept adolescents sur dix consommaient fréquemment de la pornographie et que plus de la moitié d’entre eux s’en inspiraient dans leurs expériences sexuelles.

Or, cette pornographie est souvent « violente, avec des femmes soumises, qui ne contredisent ni ne contrarient jamais le désir masculin, qui acceptent n’importe quelle pratique, même si elle est folle », insiste Lluís Ballester. De plus, le porno normalise les agressions en groupe, souvent filmées, avertit Carmela Del Moral.
Les jeunes “apprennent la sexualité à travers la pornographie et c’est comme s’ils apprenaient à conduire en regardant “Fast and Furious”.”

Contrôle inefficace

Si l’accès aux contenus pornographiques est en théorie interdit aux moins de 18 ans, le contrôle fait en général défaut, amenant le procureur Esteban à appeler de ses vœux un « contrôle parental […] avec la coopération des réseaux sociaux » et des plateformes.

Cet accès sans contrôle réel préoccupe dans de nombreux pays, comme en France, où le gouvernement a annoncé en mai qu’il voulait parvenir avant la fin de l’année à une vérification d’âge effective sur les sites pornos.

Face à cet impact du porno, les experts s’accordent aussi sur la nécessité de renforcer l’éducation sexuelle des adolescents. « Les mesures adoptées avec les mineurs ont leur effet et il y a très peu de récidives », insiste le procureur Esteban. Mais « avec une éducation sexuelle plus adéquate, il y aurait beaucoup moins de délits ».

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74% des Français d’accord pour restreindre le porno aux mineurs

Selon ce sondage Ifop pour 01net, 74% des Français sont d’accord avec les mesures instaurées pour restreindre l’accès du porno aux mineurs.

Le tribunal judiciaire de Paris va rendre ce vendredi sa décision sur le blocage de cinq sites pornographiques auxquels l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ex-CSA) reproche de ne pas respecter l’obligation légale de mise en place d’outils permettant d’en interdire l’accès aux mineurs, qui sont de plus en nombreux à les consulter.

A cette occasion, le magazine de l’informatique 01net a commandé un sondage à l’IFOP auprès plus de 2 000 Français sur leur rapport actuel à la pornographie.

Si tous adhèrent majoritairement aux mesures qui permettraient de restreindre la possibilité aux mineurs de visionner des contenus pornographiques et sont même prêts pour un nombre non négligeable de clients à s’y soumettre, ils doutent fortement de leur efficacité.

La pornographie, un apprentissage biaisé de la sexualité

Pourtant, comme le confirme ce sondage, il s’agit là d’un enjeu d’importance : exposés de plus en plus tôt aux images pornographiques, les jeunes y font un apprentissage biaisé de la sexualité, conjuguant reproduction de pratiques à risques et de comparaisons anatomiques, source de complexe, mais aussi à des problèmes de santé.

De plus, notre plateforme SOSporno, qui vient en aide aux personnes accros au porno, est bien placée pour savoir que cette consommation entraîne une addiction dont il est difficile de se sortir sans l’aide de professionnels et qui peut durer parfois plusieurs dizaines années, en commençant souvent à l’adolescence.

74% des Français favorables à un double système d’authentification

La perspective de restreindre l’accès des sites pornographiques aux mineurs via un double système d’authentification est largement approuvée par les Français. Les trois quarts d’entre eux (74%) y sont favorables. Moins consommatrices de ce type de contenus, plus protectrices à l’égard de leurs enfants, les femmes sont plus nombreuses (79%) que les hommes (68%) à adhérer à la mise en place d’une telle mesure. Plus réservés que celles et ceux qui n’en regardent pas, les consommateurs de pornographie acquiescent également majoritairement (63%) à cette volonté.

…mais dubitatifs sur l’efficacité d’un tel contrôle

S’ils sont favorables à un meilleur contrôle de l’accès aux sites pornographiques, les Français sont toutefois dubitatifs sur son efficacité. Plus de 8 sur 10 (81%) pensent en effet que les jeunes trouveront les moyens de contourner le nouveau système, et près de 2 sur 3 (62%) estiment qu’il sera impossible à appliquer techniquement. Cependant, à SOSporno nous penons qu’un système unique avec paiement par carte bancaire à un euro symbolique serait très efficace.

Par ailleurs, 78% craignent que les plus jeunes soient incités à visiter des plateformes moins réglementées et diffusant potentiellement des contenus plus choquants. Ce qui étonnant, car les contenus de ces plateformes sont déjà très avilissantes et souvent sources de violences pour les femmes, comme pour les hommes.

Une courte majorité des répondants (52%) voit dans cette mesure une atteinte à la vie privée. Un sentiment que les hommes partagent plus largement que les femmes (61% contre 44%). Enfin, près d’1 Français sur 2 (47%) redoute une recrudescence d’agressions sexuelles de la part d’amateurs de pornographie éventuellement privés de photos et vidéos. Ce qui là aussi est étonnant : le porno produit déjà viols et traite des êtres humains.

Interrogées plus spécifiquement par l’IFOP, les personnes ayant déjà visionné un film X au cours de leur vie sont 18% à dire qu’elles pourraient certainement s’engager dans une procédure exigeant un certificat de majorité afin de continuer à se rendre sur des plateformes porno. Une perspective partagée par 21% des femmes et 16% des hommes. C’est sans surprise chez celles et ceux qui visionnent quotidiennement des contenus pornographiques que l’on retrouve le plus de répondants (43%) certains de souscrire à l’obligation de prouver qu’ils sont majeurs.

Et un sur quatre prêt à renoncer aux sites porno

Point positif, la mise en œuvre d’un système contraignant de contrôle d’accès rebuterait un nombre non négligeable des personnes s’étant déjà rendues sur un site pornographique : 27% d’entre elles indiquent en effet qu’elles préféreraient s’abstenir d’en consulter à l’avenir. Parmi elles, les femmes (41%) sont beaucoup plus nombreuses que les hommes (19%) à dire qu’elles renonceraient dans cette hypothèse.

D’autres envisagent différentes de manières de continuer à consulter des sites X sans pour autant souscrire à un processus d’authentification. Ainsi, 21% chercheraient un site ne disposant pas de ce mode de contrôle, 11% contourneraient le système via un VPN ou un changement de DNS, ce qui n’est pourtant pas possible avec un paiement à un euro symbolique la visite, tel que SOSporno le préconise. Près d’1 utilisateur sur 10 n’hésiterait pas à usurper l’identité d’une personne majeure, qu’elle fasse partie de ses connaissances (9%) ou en se procurant ses données sur le net (idem).

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’IFOP

« Il aura fallu attendre une quinzaine d’années depuis l’apparition des premiers sites pornographiques en ligne pour que les pouvoirs publics s’attellent réellement à en interdire l’accès aux mineurs.

Notre étude montre que les politiques de restriction envisagées rencontrent un assentiment massif dans la population, y compris chez les amateurs de pornographie qui consultent régulièrement ce type de plateformes. Si des écarts logiques existent selon les tranches d’âges, on ne constate pas de réelle dissonance dans l’approbation à la mise en œuvre de ce système.

Face au renforcement du contrôle de l’âge, ceux qui fréquentent les sites X seront amenés à adopter des stratégies différentes. Un cinquième environ, composé notamment des amateurs quotidiens, des jeunes et des catégories modestes, semble enclin à se plier aux nouvelles règles afin de continuer à visionner leurs contenus de manière légale. À l’inverse, un tiers tentera de contourner l’authentification par divers moyens. Enfin, et c’est loin d’être négligeable, un quart, notamment les femmes, cessera de consulter les sites en question.

Si la volonté d’imposer une telle politique restrictive n’est pas un vœu pieux, elle est annonciatrice d’une révolution chez les clients de pornographie – et donc pour les sites eux-mêmes – dans les années à venir. Révolution déjà à l’œuvre chez jeunes hommes notamment qui s’orientent aujourd’hui vers des formes de consommation plus interactives via des sites de webcam ou des plateformes de réseaux sociaux dédiée à la consommation de pornographie ».

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Le Sénat vote une mesure contre l’accès des mineurs au porno

Le projet de loi de sécurisation de l’espace numérique proposé par le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, et qui s’attaque à plusieurs fronts dont l’accès des mineurs au porno en ligne, a été voté mardi par le Sénat à l’unanimité.

Bloquer et déréférencer les sites pornos

Afin d’obliger les sites pornographiques à contrôler effectivement l’âge de leurs utilisateurs, alors que 2,3 millions de mineurs visitent ces sites chaque mois, le texte prévoit bien de donner le pouvoir à l’Arcom de bloquer et déréférencer les sites qui ne proposeraient pas de vérification assez solide et opérationnelle de l’âge effectif des utilisateurs. Le tout par une procédure administrative et pas judiciaire, afin de réduire les délais et faciliter les sanctions, sur le modèle de l’Autorité nationale des jeux en ce qui concerne les jeux d’argent. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, une autorité indépendante, pourrait aussi prononcer des amendes « dissuasives », allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires mondial hors taxe réalisé par l’entreprise concernée à 2 % en cas de réitération des manquements.

« On se laisse un peu embrouiller par l’industrie du porno »

Sur ce point, un consensus s’est dégagé sans problème au sein de l’hémicycle, et la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, l’une des auteures du rapport publié il y a un peu moins d’un an avec Annick Billon (UC), Alexandra Borchio-Fontimp (LR) et Laurence Cohen (PCF), a « salué l’intention du gouvernement de faire un pas en avant en ce qui concerne la lutte contre la toxicité de l’industrie pornographique. »

Mais elle a immédiatement ajouté qu’en l’état actuel du projet de loi, « on se laissait un peu embrouiller par le lobby du porno. » Parce que si l’ensemble des sénatrices et sénateurs ont pu se mettre d’accord sur la nécessité des sanctions, c’est sur la procédure qui permettrait de définir quel site contrevient à ses obligations ou pas que les sénatrices Laurence Rossignol et Laurence Cohen ont interpellé le gouvernement. Ainsi, ces sénatrices de la délégation aux droits des femmes ont alerté sur l’efficacité du « référentiel » que devrait produire l’Arcom sur ce sujet. Ce référentiel déterminerait les « exigences techniques auxquelles devront répondre les systèmes de vérification d’âge. » 

« Une obligation minimale »

Une rédaction qui présente le risque de « créer une obligation minimale »pour les sites pornographiques, « une obligation de moyens et non de résultats » a estimé Laurence Rossignol, qui pourraient « se contenter de satisfaire au référentiel. » Laurence Cohen a, elle, réitéré l’importance « d’envoyer un message fort aux plateformes pornographiques », qui doivent « jouer une part active » dans la prévention.

Ainsi la sénatrice Annick Billon (UC) a évoqué le rapport co-écrit avec ses collègues sénatrices Alexandra Borchio Fontimp (LR), Laurence Rossignol (PS) et Laurence Cohen (PCF), soulignant que ce dernier « a apporté une véritable expertise sur l’industrie pornographique, sujet alors absent du débat public et des politiques publiques ».  « La pornographie, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 a des conséquences graves sur les mineurs », a-t-elle rappelé : « addiction, comportements et pratiques sexuelles à risque, et les conséquences qui se répercutent sur l’ensemble de notre société ».

Annick Billon a ainsi rappelé la préconisation de ce rapport « d’imposer un véritable contrôle de l’âge des internautes », rappelant que la loi du 30 juillet 2020 « oblige ce contrôle d’accès et que l’Arcom n’a toujours pas fait usage de sa nouvelle compétence et qu’elle doit avoir une attitude pro-active ». En proposant un amendement de suppression sur le référentiel de vérification de l’âge laissé à l’Arcom, ce qui aurait aussi une implication sur les décisions de justice attendues, les sénatrices Laurence Rossignol (PS) et Laurence Cohen (PCF) ont donc ainsi souhaité attirer l’attention des parlementaires et de l’exécutif sur les risques opérationnels que portait le dispositif, et qui pourrait donc selon elles laisser une trop grande marge aux plateformes.

« C’est aux plateformes d’apporter la preuve qu’ils ont tout mis en œuvre pour contrôler la fréquentation de leurs sites par des mineurs, et ce dans l’état de l’art et en prenant en compte les évolutions technologiques », a ajouté Laurence Rossignol, pour justifier ces précisions par rapport au rapport de la délégation aux droits des femmes. « Entre-temps, a-t-elle ajouté, l’état de l’art a évolué et un certain nombre de discussions avec des spécialistes m’amènent à penser qu’il y a un risque fort que ce référentiel ne soit qu’une obligation de moyen. Il ne faut pas qu’il devienne le seul point de référence, surtout si l’on prend trois ans pour l’établir alors que les outils évoluent… » a détaillé la sénatrice socialiste.

Des arguments qui n’ont pas convaincu Jean-Noël Barrot : « En réalité, si nous n’avons pas de référentiel, ce n’est pas sur les plateformes que nous rejetons la responsabilité, mais bien sûr le juge », a maintenu le ministre, en expliquant que ce serait à la charge du juge de décider si la protection mise en place était fiable ou non, et ce sans référence commune. « Finalement, le référentiel vient sécuriser la capacité juridique de l’Arcom : il faut que l’on puisse a minima fixer des conditions dans lesquelles on considère que le blocage et le déréférencement peuvent être décidés » a poursuivi Jean-Noël Barrot.

Le gouvernement laisse donc à l’Arcom le choix d’établir les exigences techniques de limite d’âge

En proposant d’inscrire dans la loi qu’avant la fameuse vérification d’identité, la page d’accueil des sites pornographiques devrait être un « écran noir », et non des images floutées, Laurence Cohen a permis un débat pour préciser sur le statut de ce futur « référentiel. » Tant le rapporteur que les ministres ont exprimé leur accord avec les objectifs poursuivis par Laurence Cohen, mais ils ne tenaient pas à inscrire la mesure dans la loi, et ont appelé les sénatrices de la délégation aux droits des femmes à s’en remettre au référentiel qui sera produit par l’Arcom, tout en s’engageant à pousser pour que cette nécessité d’un « écran noir » y figure.

« Je vous donne acte de votre bonne volonté. Mais ici nous sommes des législateurs », lui a rétorqué Laurence Rossignol. « Le meilleur moyen de se garantir que cette mesure soit appliquée, ça reste encore de voter l’amendement. On n’aura alors plus besoin de pousser l’Arcom », a-t-elle ajouté. Une mauvaise solution, a estimé la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel : « Pour donner des pouvoirs à l’Arcom il fallait donner une base légale au référentiel, mais mettre la teneur du référentiel dans la loi me paraît aller trop loin, parce que cela voudrait dire revenir devant le législateur à chaque évolution technologique. Il y a un engagement du gouvernement sur les délais et complétude de ce référentiel. Mais attention à ne pas alourdir par la loi son contenu, qui doit rester souple et adaptable aux évolutions technologiques. »

La responsabilité des réseaux sociaux également pointée du doigt

La responsabilité des réseaux sociaux s’est également invitée dans le débat, avec une promesse du ministre Jean-Noël Barrot de mettre en place un groupe de travail “transpartisan et paritaire” pour se pencher sur cette question.

Plus globalement, le projet de loi entend adapter le droit français à de nouvelles réglementations européennes, régulant les risques d’abus de position dominante ou la diffusion des contenus problématiques chez les plus gros acteurs du numérique, tout en renforçant la protection des utilisateurs, en particulier s’ils sont mineurs.

Avec cette loi qui doit revenir à la chambre basse, l’Arcom aurait plus de marge de manœuvre dans la lutte contre l’accès des mineurs aux sites pornographiques. Elle pourra ainsi ordonner le blocage de ceux n’ayant pas mis en place une protection suffisante, sans attendre la décision d’un juge. Le projet de loi entend également mettre en place une solution permettant d’avertir directement toute personne sur le point de se diriger vers un site identifié comme malveillant.

Une autre mesure pourrait entraîner un banissement d’un réseau social lors d’une condamnation pour haine en ligne, cyber-harcèlement et d’autres infractions. Le cyber-harcèlement sexuel, comme le revenge porn, pourrait donc également en faire les frais. « Même derrière un pseudo, même derrière un avatar, chacun peut être condamné »,  a ainsi prévenu Jean-Noël Barrot.

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Pour aller plus loin :

 

Les débats en vidéo :

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Foire aux questions

Littérature érotique, romans érotiques : bienfaits ou méfaits ?

Que penser de la littérature érotique, en particulier des romans érotiques ? Bienfaits ou méfaits ? On fait le point.

C’est l’été, et c’est l’occasion de se replonger dans de bons romans. Mais est-ce toujours bon de lire ce qu’il nous passe sous la main, dans les maisons de vacances ou la résidence secondaire de Tati Ursula ?

Aujourd’hui, de plus en plus de récits racontent la vie sexuelle de leurs auteurs, sans pudeur ni aucun filtre. Certes, sans images, mais les mots ont aussi leur pouvoir de suggestion et une histoire érotique peut vite troubler le lecteur, voire l’entraîner dans un plaisir malsain à l’aide de descriptions sexuelles.

Bienfait ou méfaits de la littérature érotique ?

Est-ce un bienfait de lire un roman érotique, tel qu’on l’appelle pudiquement pour ne pas dire roman pornographique ? Non, bien sûr, ce n’est pas anodin. Le vice ne conduit pas à l’amour. La beauté de l’amour homme-femme ne se limite pas aux rapports sexuels, surtout lorsqu’il sont crument décrits. L’amour vrai, c’est bien mieux. Il se vit dans le don total de soi-même, sans retard, sans retour et sans restriction, avec un profond respect de chacun et dans l’intimité conjugale.

Littérature érotique/romans érotiques font souvent tomber dans l’addiction au porno.

De plus, le risque de lire des romans érotiques est de tomber dans une addiction au porno : beaucoup de femmes addictes au porno nous confient sur SOSporno.net être tombées dans cette addiction en ayant commencé par la littérature érotique ! (Parfois aussi, certains Mangas).

En prime, certaines expériences sexuelles de la vie réelle sont à risques pour le couple (sextoys, etc.) comme parfois pour la dignité des personnes ou leur intégrité physique (fouets…). Des pratiques sexuelles souvent malsaines, dominatrices, captatrices, parfois violentes. Décrire celles-ci dans les romans érotiques (parfois avec force détails) c’est risquer qu’elles soient reproduites, par mimétisme, chez les lecteurs qui les découvriront…

Une confusion érotisme-pornographie savamment entretenue

Catherine Millet, auteur à succès du roman *érotique* La Vie sexuelle de Catherine M. (2001) dans laquelle elle raconte ses pratiques sexuelles le reconnaît : « Érotisme et pornographie, aujourd’hui, ça ne veut plus dire grand-chose ».

De son côté, l’écrivain Gilles Lapouge remarque que  « l’érotisme est souvent la pornographie de la veille ». Qu’on ne s’y trompe pas : les scènes érotiques du roman Cinquante nuances de Grey se sont retrouvées traduites en scènes pornographiques dans le film éponyme, seulement cinq ans après. 

Le romancier académicien et cinéaste Alain Robbe-Grillet (1922-2008) déclarait lui : « La pornographie, c’est l’érotisme des autres ! ». L’un des subterfuges pour masquer la pornographie est l’appel à l’esthétique, comme s’il suffisait d’invoquer le beau pour éviter le pouvoir de séduction de l’abaissement et du malsain.

Jouer avec les mots

Il y a enfin le moyen « légal » : il suffit d’ajouter une thèse ou un message à portée pseudo-philosophique pour que la diffusion des images pornographiques soit légitimée. Ainsi, Catherine Breillat, productrice d’un film érotique, déclarait : « La commission de classification a compris qu’il ne s’agissait pas d’un porno, mais d’un devoir de philo. C’est pour cela que le film n’a été interdit qu’au moins de 16 ans ».

Au début de la révolution sexuelle (1968), Vladimir Jankélévitch, (1903-1985), philosophe né dans le « sexualisme » (son père avait traduit Freud), dénonça le nouvel érotisme : « L’érotisme accablant, suffocant où nous sommes plongés, et qui sert […] à abêtir le genre humain, n’est ni une cause, ni une conséquence de la sécheresse contemporaine ; il est cette sécheresse elle-même. »

Ce qui le rapprocha de l’immense écrivain Soljenitsyne, qui écrivit : « on asservit le peuple plus facilement avec la pornographie qu’avec les miradors. »

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà lu de la littérature érotique ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

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Foire aux questions

Bikini string et top less, conduite à risque sur la plage ?

Se promener en bikini string ou top less sur la plage n’est pas sans risques, d’abord pour celles qui s’y aventurent, mais aussi pour les addics au sexe ou au porno, que cela n’aidera pas beaucoup !

Alors que les seins nus déferlaient sur les plages dans les années 1980 et 1990, ils se font aujourd’hui plus rares, comme le soulignent de nombreux articles de presse. En 2019, un sondage Ifop indiquait ainsi que seules 19% des Françaises de moins de 50 ans se mettent parfois seins nus sur la plage.

Attention aux risques de brûlures… mais pas seulement !

De plus, 56% des femmes expliquent que c’est la crainte d’un cancer du sein, et donc du soleil, qui les retient de tomber le haut.

Cependant, le lien avec le cancer ne serait scientifiquement pas établi, même si les femmes atteintes d’un cancer du sein doivent faire particulièrement attention : « On évoque rarement le risque du soleil pour les femmes atteintes d’un cancer du sein et pourtant elles restent des femmes comme les autres, précise Nasrine Callet, gynécologue à l’Institut Curie, au magazine Elle. Les femmes qui ont eu recours à la chimiothérapie ou à la radiothérapie doivent être plus vigilantes à l’exposition au soleil. Non pas à cause de risque de récidive du cancer mais parce que la peau du sein est davantage photosensible. »

En revanche, l’exposition brève et intensive au soleil va de pair avec le risque de brûlure, voire même de cancer de la peau. Ainsi, lorsque l’on cherche à bronzer rapidement, on oublie généralement toutes règles de bonne conduite face au soleil, ce qui augmente considérablement l’incidence du mélanome.

De plus, la peau de poitrine est plus fin et parce que c’est une partie bombée, le risque de brûlure par coup de soleil est plus élevé. Récemment, un généticien de l’école de médecine de l’UCLA, Steve Horvath, a démontré que la peau des seins avait trois ans d’avance sur le vieillissement de la peau du reste du corps. Cela dit, les mains, le visage ou encore les pieds sont de loin les parties les plus à risque de cancer de la peau, car on omet de les protéger en raison de leur exposition permanente. 

Manque de pudeur ?

Les femmes sont aussi 59% à redouter, en bronzant seins nus, d’« attiser le désir des hommes », 51% à craindre d’« être l’objet d’agression physique ou sexuelle » et 41% à appréhender les « critiques négatives ». Justement, Stéphanie se refuse le topless « à cause des mecs qui font des commentaires et prennent des photos », et « le regard des hommes » angoisse aussi Solveig. Comme pour le bikini string.

Se balader en bikini string ou bronzer top less n’est donc pas sans risques :

  • Attiser le désir des hommes – y compris de ceux qui sont addicts au sexe ou à la pornographie
  • Recevoir des critiques négatives ou des grossièretés
  • Se faire insulter (cela arrive régulièrement) en se faisant traiter de prostituée
  • Etre prise en photo à son insu (ou non) et cette photo partagée dans les réseaux sociaux
  • Subir une agression physique ou sexuelle
  • Passer à d’autres conduites à risque comme le nudisme ou l’exhibitionnisme.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà pratiqué le bikini string et/ou le top less sur la plage ? Pensez-vous que c’est risqué ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et bienveillante)

Pour aller plus loin :

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Foire aux questionsPorno

Naturisme, nudisme, voyeurisme : liaisons dangereuses ?

Naturisme, nudisme, voyeurisme, des liaisons dangereuses ?

Le naturisme, c’est quoi ?

Selon le dictionnaire, le naturisme est une doctrine prônant l’intégration physique de l’homme à la nature, par la consommation d’aliments naturels, la vie en plein air et le nudisme.

Il s’agit donc d’une philosophie de vie qui peut cependant avoir ses dérives, notamment en absolutisant la nudité comme une fin en soi, sans tenir compte des contraintes de la vie en société, du besoin d’intimité de l’Homme et de pudeur, notamment vis à vis de l’autre sexe et des enfants.

En clair, le naturisme prônant le nudisme fait fi des normes sociales et d’hygiène corporelle pourtant nécessaires à la vie en société.

Le nudisme, c’est quoi ?

Le nudisme serait une composante du naturisme. Beaucoup de promoteurs du nudisme préfèrent se faire appeler naturistes pour la promotion de leur pratique. De fait, le terme naturisme étant plus vendeur, avec une tonalité écologique, que le nudisme dans son simple appareil. Il y aussi dans le naturisme une certaine illusion du retour du jardin d’Eden, avec une grande naïveté de certains, au profit des autres.

Le naturisme reste très proche du nudisme, ce qui engendre le voyeurisme, notamment avec la prolifération des voyeurs sur les plages naturistes.

Or le voyeurisme conduit souvent à une addiction à la pornographie pour ceux qui ne peuvent plus s’en passer.

Les dérives du nudisme/naturisme sont donc dangereuses aussi pour les personnes pratiquantes (il n’y a pas de nudistes non-pratiquants !) et cela peut conduire à ces situations à hauts risques :

  • exhibitionnisme : obsession pathologique poussant certains individus à exhiber leurs organes génitaux en public (condamné par la loi)
  • outrage public à la pudeur : acte répréhensible dans l’espace public ou violation du droit à la pudeur, démontrée par une indécence naturelle, telle qu’une exhibition sexuelle, une relation sexuelle ou même une masturbation à la vue d’un public.
  • attentat à la pudeur : qualification juridique historique de l’agression sexuelle, ce qui désigne tout acte sexuel effectué sous la contrainte et/ou portant atteinte à l’intégrité sexuelle d’une personne.

Les procès où les liens entre nudisme et exploitation de photos ou de vidéos au profit de l’industrie pornographique sont légion. Il peut y avoir dans certains cas un risque de pédopornographie lorsqu’il s’agit de familles naturistes, voire même de relations incestueuses dans la famille.

Pour toutes ces raisons, naturisme, nudisme et voyeurisme ont bien des liaisons dangereuses.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà pratiqué du nudisme ou du naturisme ? Venez en discuter sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

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    Foire aux questions

    Porno sur les heures de travail : que risque le salarié ?

    Pour un salarié, surfer trop longtemps sur Internet pendant ses heures de travail peut être abusif : mais alors, quid de la consultation de sites porno ? Les conséquences sont graves.

    Utiliser Internet trop longtemps ou trop régulièrement pour son propre plaisir dans le cadre de son travail peut justifier une sanction disciplinaire proportionnée, allant jusqu’au licenciement pour faute grave, voire même jusqu’au licenciement pour faute lourde. Dans le cadre de la consultation de sites porno, cela peut aller jusqu’à une sévère condamnation pénale.

    1. Le salarié peut être sanctionné s’il utilise abusivement Internet à son travail

    En particulier, si le salarié :

    • a utilisé abusivement un accès internet de son travail pour un usage non-professionnel pendant son temps de travail (le nombre et les durées des connections seront pris en compte, ce que peut renseigner l’administrateur réseau)
    • a consulté des sites érotiques ou pornographiques sur son lieu de travail
    • a utilisé la messagerie au nom de l’entreprise pour des échanges de nature à porter préjudice à l’image de l’entreprise
    • a téléchargé au travail des logiciels extérieurs à l’entreprise et non autorisé ou critiquables
    • a créé un préjudice au travail dans l’entreprise, par exemple en téléchargeant un gros volume de fichiers, ayant entrainé un encombrement du réseau.

    2. Jurisprudence concernant la consultation de sites porno pendant les heures de travail

    En France, la jurisprudence de la Cour de cassation a ainsi considéré que :

    • L’utilisation de sa messagerie par un salarié pour la réception et l’envoi d’un nombre conséquent d’images ou vidéos pornos constituent un manquement délibéré et répété à l’interdiction posée par la charte informatique de l’entreprise, susceptibles de revêtir une qualification pénale, sont constitutifs d’une faute grave et justifiaient le licenciement immédiat de l’intéressé (mercredi 15 décembre 2010 – pourvoi en cassation n°09-42691).
    • La consultation de différents sites internet, à partir de l’ordinateur de l’entreprise, de sites  « d’activité sexuelle et de rencontres  » ou de téléchargement de logiciels permettant d’effacer les fichiers temporaires du disque dur,  constituent à eux seuls des manquements graves du salarié à ses obligations découlant du contrat de travail, et donc constitutifs d’une faute grave (mercredi 21 septembre 2011 – n° de pourvoi: 10-14869).
    • La consultation de manière répétée de sites pornos pendant les heures de service justifient le licenciement pour faute grave (jeudi 10 mai 2012 – n° de pourvoi : 10-28585).
    • L’envoi depuis l’ordinateur de travail de courriels accompagnés de vidéos à caractère sexuel, en violation des obligations contractuelles et du règlement intérieur de l’entreprise prohibant les connexions sur internet à des fins personnelles, caractérise une faute et justifie le licenciement (mercredi 18 décembre 2013, n° de pourvoi : 12-17832).

    3. Au pénal : détournement de l’ordinateur et de la connexion internet au travail : 6 mois de prison avec sursis pour le salarié

    Un usage abusif d’Internet au travail peut entraîner des poursuites pénales et une lourde condamnation à l’encontre du salarié.

    Ainsi, selon la Chambre criminelle de la Cour de cassation, se rend coupable du délit d’abus de confiance le salarié qui détourne l’ordinateur professionnel pour visiter des sites à caractère érotique ou pornographique et pour stocker, sur son disque dur, de très nombreux messages et photographies de même nature. Dans cet exemple, ce salarié avait utilisé sa messagerie professionnelle pour des envois ou des réceptions de courriels se rapportant à des thèmes sexuels. De plus, circonstance aggravante, il alimentait et consultait, depuis son ordinateur professionnel et aux heures de travail, le site personnel à caractère pornographique qu’il avait créé (mercredi 19 mai 2004 N°: 03-83953).

    Ce salarié avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à payer 20 000 euros à titre de dommages-intérêts à son ancien employeur, par la Cour d’appel de Paris. Son pourvoi a été rejeté par la chambre criminelle de la Cour de cassation ! A ne pas imiter, donc…

    Sur le plan social, c’est le manquement du salarié à ses obligations contractuelles qui est sanctionné. Une telle condamnation est généralement précédée d’un licenciement pour faute lourde, qui ressemble au licenciement pour faute grave, mais est encore plus sévère pour le salarié, et qui le prive donc de toute assurance chômage.

    4. Les risques au plan humain

    L’addiction à la pornographie provoque chez le salarié une baisse de régime, voire un état dépressif, et donc des conflits avec ses collègues mais aussi dans son entourage, un mal-être qui peut aller jusqu’au burn-out. N’attendez pas qu’il soit trop tard ! La prévention doit aussi se faire en entreprise.

    Lire aussi :

    Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous confronté à ce problème pour vous-même ou pour l’un de vos salariés pendant ses heures de travail ? Venez en discuter sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

    Pour aller plus loin, sur le porno :

    Comment s’en sortir :