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Qui est le milliardaire derrière le 1er réseau social porno ?

Le 7 juillet, le Journal de Québec se penche sur l’énigmatique milliardaire propriétaire du premier réseau social ponorgraphique. Extraits.

Leonid Radvinsky

L’énigmatique milliardaire derrière la plateforme controversée Only***, s’apprêterait à la vendre pour 11 milliards de dollars. Le Journal de Québec s’est penché sur ce géant du web aussi puissant que discret. « Il a vu le marché avant d’autres. C’est comme ça que ces gens-là font fortune », lance Philippe Gendreau, auteur de GAFAM, le monstre à cinq têtes et de Mode jetable, qui se penchent sur les grandes corporations internationales. Celui dont il parle, c’est Leonid Radvinsky, 43 ans, derrière l’empire d’Only***. L’homme d’origine ukrainienne vit aujourd’hui sous le soleil de la Floride, à Miami. Leonid Radvinsky a fait mousser Only*** après en être devenu actionnaire majoritaire en 2018. Sa plateforme permet de publier en un clic des vidéos porno, contre de l’argent.

« Business des fantasmes »

Avec cette plateforme, on est passé « d’une économie du sexe à une économie de l’intime, qui vise à nourrir l’authenticité de la relation entre le créateur et l’abonné », écrit Eva Le Moine dans son mémoire de maîtrise. Le chercheur Mathieu Trachman parle, quant à lui, d’une « économie des fantasmes ». L’intimité,
avec ses fétichismes sexuels ou non, est devenue la norme. Carla Bellucci a poussé l’idée au maximum, jusqu’à vouloir vendre des billets de la diffusion en direct de son accouchement pour 17 000 $.

Des Québécoises, comme l’actrice porno Hélène Boudreau ou encore l’influenceuse Lysandre Nadeau, sont connues sur Only***. « Les créateurs d’Only*** possèdent 100 % de leur contenu et conservent 80 % de tous les revenus », annonce à gros traits la société, qui a son siège social à Londres. Abonnements
payants, messages payants, publications payantes, diffusions vidéo payantes, pourboires, dons à des organismes… Only*** sait comment s’y prendre.

Combien d’abonnées au Québec ? Combien de personnes qui en font ? Combien de ventes ? Only*** est pudique dans ses réponses.

« Nous ne partageons pas les répartitions des utilisateurs ou des revenus par emplacement », a-t-on communiqué au Journal de Québec, de façon lapidaire.

Arrosés de milliards de dollars

À ce jour, plus de 28 milliards $ ont été versés à ces créateurs de contenu, jure-ton. Or, le propriétaire d’Only***, Leonid Radvinsky, est un personnage aussi puissant qu’énigmatique, comme l’a rapporté le Wall Street Journal, fin juin.  Le très discret Leonid Radvinsky s’apprêterait à vendre la plateforme aux 400 millions d’utilisateurs pour 11 G$. Le Journal a tenté de le joindre, sans succès. Sur sa page web, il se décrit comme quelqu’un qui veut « créer des outils qui permettent aux individus de posséder et de contrôler leur identité numérique ».

Une fortune de 5,2 milliards

Sa fortune ? 5,2 milliards $, selon Forbes. Un joli magot qui pourrait bientôt exploser, car le principal intéressé veut vendre l’entreprise. Son prix ? 11 milliards $. La maison mère d’Only***, Fenix International, discuterait avec le fonds d’investissement Forest Road Company, selon Reuters. « Qui pourrait être intéressé à acheter Only*** ? Les conditions des archives et des données pourraient basculer en changeant de mains », prévient Philippe Gendreau.

En France, l’émission Envoyé spécial a aussi montré les dessous d’un système bien huilé. « Une promesse d’argent facile qui attire des filles et des garçons beaucoup trop jeunes. Des mineurs s’inscrivent sur ces plateformes et y vendent leur corps », souligne l’émission diffusée sur France 2. Car les jeunes connaissent la plateforme. « Elle nourrit les gens qui sont pris dans des spirales de solitude et qui pensent créer un lien privilégié parce qu’ils payent. Mes élèves m’en parlent », conclut M. Gendreau, qui enseigne au secondaire.

Son réseau social en chiffres 

  • consommateurs : 400 millions
  • créateurs de contenus pornographiques : 4 millions
  • créateurs avec des revenus réguliers de plus de 1,5 millions de dollars : 4500
  • argent versé aux créateurs : 28 milliards de dollars

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Pour aller plus loin : 

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La première plateforme de porno fait face à des poursuites judiciaires pour agressions sexuelles

Comme le rapporte le 3 juillet cet article du Journal de Québec, la société montréalaise derrière Porn***, première plateforme mondiale de porno au monde, croule sous les poursuites judiciaires notamment pour agressions sexuelles, tant au Canada qu’aux États-Unis. Elle réclame près de 108 millions de dollars à sa compagnie d’assurance pour couvrir ses frais juridiques et indemniser des victimes alléguées.

L’entreprise ferait face à une quinzaine de poursuites judiciaires pour agressions sexuelles. « Ce dont il est question en filigrane, c’est la couverture d’assurance disponible pour indemniser ultimement des victimes d’actes à connotation sexuelle », explique d’emblée le juge Luc Morin dans un jugement intérimaire rendu la semaine dernière, à Montréal. Depuis une enquête journalistique du New York Times, la société Aylo (anciennement Mind- Geek) fait face à une quinzaine de poursuites judiciaires aux États-Unis et au Canada en lien avec du trafic humain, de l’exploitation de mineurs et de monétisation d’agressions sexuelles.

Le géant du porno regroupe notamment les populaires plateformes Porn***, ***Porn et Bra***. Aylo se tourne ainsi vers les tribunaux dans l’espoir ultimement que la compagnie Souveraine Assurance paie les frais juridiques à la hauteur de 108 millions de dollars de poursuites et leur règlement.

Des informations cachées ?

De son côté, l’assureur a refusé sous prétexte que la plateforme Porn*** a omis lors de la signature du contrat d’assurance de lui dévoiler l’existence d’un grand nombre de demandes de retrait de contenus formulées par des victimes alléguées.

« La responsabilité [de Aylo] en sa qualité de producteur et distributeur de matériel pornographique est attaquée de toute part », explique le juge Morin de la Cour supérieure. « Inutile de s’aventurer plus loin dans les détails scabreux qui parsèment ces actions en cours. Cependant, il convient de souligner que les [poursuites des victimes alléguées] dépassent de simples allégations, certaines actions ayant fait l’objet de reconnaissance formelle par [Aylo] », souligne-t-il. Le magistrat a scindé en deux la poursuite d’Aylo contre son assureur. Le tribunal devra déterminer si la société montréalaise était assurable et en deuxième lieu, quelles sont les obligations de remboursement de son assureur, le cas échéant.

Reconnaîtra-t-on enfin qu’une plateforme de porno comme celle-ci génère des agressions sexuelles ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

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De l’addiction aux violences, les dangers du porno

Quels liens entre addiction au porno et violences ? En 2023, la France était le troisième pays consommateur de pornographie au monde. Une pratique banalisée qui a des conséquences sur la santé sexuelle et le comportement des utilisateurs. Morceaux choisis d’un article de Ouest-France paru en juin 2025.

Depuis plusieurs mois, le bras de fer se tend entre les principales plateformes et l’Etat au sujet de l’instauration d’une double vérification de l’âge des utilisateurs. Céline Piques, membre de l’association Osez le féminisme et rapporteuse d’un rapport sur la pornocriminalité, publié en 2023 par le Haut conseil à l’égalité
entre les femmes et les hommes, sonne l’alerte : « on est face à une industrie pornographique qui dit n’importe quoi, pleine de mauvaise foi et qui défend ses intérêts. Elle confirme par là que son business model repose sur l’illégalité. » Or le Code pénal est formel : il est interdit d’exposer des mineurs à un contenu pornographique (mais, comme nous le rappelons régulièrement sur SOSporno.net, les mineurs représentent jusqu’à 17% du trafic de ces plateformes !).

« Érotisation des violences »

La consultation régulière de ces sites n’est pas sans conséquences sur la santé et le comportement, en particulier chez les mineurs. « À l’enfance ou à l’adolescence, la différence entre ce qui relève de la réalité et de la fiction est floue, explique Agnès Verroust, psychologue clinicienne et sexologue à Paris. Le porno est susceptible de donner une image toxique de la sexualité, qu’on peut reproduire ensuite dans la vie. »

Selon les chiffres de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), 51 % des garçons âgés de 12 ans en France ont déjà regardé du porno, un chiffre qui grimpe à 65 % chez les 16-17 ans. Autant de jeunes exposés à des contenus souvent violents et dégradants pour les femmes.

« Il y a une érotisation des violences sexuelles dans le porno, martèle Céline Piques. Ces sites font l’apologie de la culture du viol, de la domination, de la soumission et de la haine des femmes. Avec des vidéos misogynes, racistes – il existe un tag negro sur certains sites – et même pédocriminelles, avec les catégories teenager ou daddy, qui renvoie à l’inceste. Des catégories tortures sont aussi faciles à trouver. »

Selon le rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sur la pornocriminalité, 90 % des vidéos en ligne sur les quatre principales plateformes contiennent des violences physiques et sexuelles. Et sont donc illégales au regard du droit français.

« Tout ce qu’on demande, c’est que l’État applique la loi et supprime les contenus illicites présents sur ces plateformes », poursuit la représentante d’Osez le féminisme. D’autant que les consommateurs intensifs de ces contenus seraient davantage susceptibles de commettre des violences sexuelles, selon plusieurs études. L’une d’elles, réalisée en 2011 sur 1 000 jeunes britanniques, a montré que 47 % des garçons estiment que les filles s’attendent à une agression physique pendant un rapport sexuel. Et les filles qui visionnent ce type d’images « sont plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles car moins capables de poser les limites, le porno brouillant leurs repères entre ce qui relève de la violence et du plaisir », précise Céline Piques.

Repères brouillés

La sexologue Agnès Verroust le constate lors des consultations dans son cabinet. « J’ai reçu des jeunes qui se disaient attirés par des rapports de domination et de soumission. (…) Une vision irréaliste des rapports sexuels peut poser problème dans la recherche d’une ou d’un partenaire. Le porno est fait pour être spectaculaire, ce n’est pas la réalité. »

En regarder trop peut aussi créer une accoutumance, voire une addiction, parfois handicapante. Aurélie Sohy, infirmière sexologue au Centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (Criavs) de Lorraine, y a déjà été confrontée. « J’avais un patient qui regardait du porno dès qu’il s’ennuyait au travail. Un autre avait besoin de le faire avant de dormir, sinon il était angoissé. C’est une souffrance qui peut isoler et avoir des répercussions
au quotidien. »

Dopamine et sidération

Pour Agnès Verroust, l’addiction au porno débute quand « on ne voudrait pas en regarder, mais on finit par craquer et ensuite on se sent coupable ». Elle est plus tenace si la personne a découvert tôt la pornographie. Le premier contact a un effet traumatisant. « Le porno provoque une sidération, car pleins d’émotions se mélangent, le dégoût, le plaisir, l’excitation… Ce sont des images qui marquent, on se souvient souvent de la première vidéo qu’on a vue ou du visage des actrices, même des années après. Quand on a 11 ou 12 ans, on n’a pas les clés pour comprendre ce qu’on regarde, donc y retourne pour dépasser cet effet traumatisant. »

Le porno perturbe le circuit de la récompense : au premier visionnage, la nouveauté suscite une forte décharge de dopamine. Au fil du temps, cette décharge est moins forte. « Pour retrouver le même niveau de dopamine, il faut augmenter la dose, comme avec une drogue classique,reprend la sexologue. C’est là qu’il peut y avoir une escalade vers du contenu plus trash. »

À l’adolescence, le risque de tomber dans l’addiction est plus grand. Le cerveau se transforme et le cortex préfrontal, impliqué dans le contrôle du comportement, est sous développé. À l’inverse, le système limbique, qui joue un rôle important dans les émotions (peur, plaisir, agressivité…) l’est davantage.

Des câlins plus fades

Troubles du désir, troubles de l’excitation, troubles érectiles… La pornographie peut laisser des traces et avoir des conséquences sur la santé sexuelle. Notamment dans le ressenti du plaisir avec son ou sa partenaire, les vidéos étant construites pour provoquer une excitation rapide.

« Quand on regarde des vidéos de plus en plus excitantes ou violentes, faire un câlin à sa copine le soir peut paraître fade, résume Agnès Verroust. Dans un rapport sexuel, tous nos sens sont mobilisés, on ressent des choses, le corps de l’autre. En regardant un porno, on est seulement obsédé par l’image. Cela peut nous faire perdre le contrôle de notre corps. Le porno sert plus à un besoin de soulagement, à arrêter une pulsion, une situation d’inconfort, un stress. Si on n’a pas d’autres références, on peut confondre ça avec du plaisir. » Un travail de restauration de la confiance en soi, de reconnexion avec son corps et de réapprentissage de la gestion de ses émotions peut alors être entrepris avec un professionnel de santé. (…)

Ultime précision : pour Céline Piques, il n’existe pas de « porno éthique ». « Cela fait cinq ans que je le cherche… C’est un moyen aussi pour l’industrie de faire diversion. Qu’on commence par supprimer tout ce qui est illégal, on verra bien ce qu’il reste ! ».

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Les principales plateformes de porno réactivées en France

Les sites You***, Porn*** et ***tube ont été réactivés en France par leur propriétaire, après la suspension, par la justice française, de l’arrêté imposant aux plateformes pornographiques situées dans l’union européenne de vérifier l’âge de leurs utilisateurs.

La décision du tribunal administratif de Paris, qui a suspendu, lundi, l’arrêté dans l’attente de voir s’il était compatible avec le droit européen, « offre l’occasion de reconsidérer des approches plus efficaces », explique un message sur la page d’accueil des trois sites, qui appartiennent à l’entreprise Aylo. Le gouvernement français a, pour sa part, annoncé son souhait de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’état.

Plus efficaces ? Aux Etats-Unis, l’accès restreint aux sites pornos porte du fruit !

Le bras de fer continue…

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L’industrie du porno initie des procédures partout en Europe afin de faire tomber tout obstacle à son expansion

Vendredi 19 juin, par suite d’une ordonnance suspendant un arrêté interministériel leur imposant de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, plusieurs sites pornographiques ont fait leur retour en France. Leurs propriétaires s’engouffrent habilement dans les failles de notre droit, alerte le juriste Nicolas Bauer dans Le Figaro. La loi du 30 juillet 2020 a pourtant précisé, à destination des sites pornographiques, que cocher une case ’’J’ai 18 ans’’ ou entrer une date de naissance ne suffit pas.

Nicolas Bauer est chercheur associé au European Centre for Law and Justice (ECLJ), organisation non gouvernementale qui est intervenue en tant que tierce partie dans une centaine d’affaires à la CEDH.

Le Figaro : Vendredi 20 juin, à la suite d’une décision favorable du tribunal administratif, le groupe Aylo annonçait que ses sites (You***, Porn*** et Red***) seraient de nouveau accessibles en France. Pouvez-vous nous rappeler la chronologie et les raisons de ce retrait très temporaire ?

Nicolas Bauer : La loi française interdit de diffuser de la pornographie lorsque celle-ci est susceptible d’être vue par un mineur (article 227-24 du Code pénal). Or, non seulement la pornographie est très facilement accessible, mais la première exposition à la pornographie est accidentelle pour 40 à 70% des adolescents. Par conséquent, selon l’ARCOM, 40% des mineurs accèdent à des sites pornographiques chaque mois. Les mineurs représentent en moyenne 12% de l’audience de ces sites, et 17% pour une plateforme comme Porn***, puis restent généralement consommateurs une fois devenus adultes. Ces réalités montrent que l’interdiction de diffuser de la pornographie aux mineurs n’est pas appliquée.

La loi du 30 juillet 2020 a confié à l’ARCOM le pouvoir de faire appliquer cette interdiction. Elle a aussi précisé, à destination des sites pornographiques, que cocher une case « J’ai 18 ans » ou entrer une date de naissance ne suffit pas. La loi exige un véritable système de contrôle de l’âge. Cinq sites, dont Porn***, ont été mis en demeure fin 2021 par le régulateur de l’audiovisuel. Face à leur inertie, le président de l’ARCOM a saisi le tribunal judiciaire de Paris en mars 2022 en vue de leur blocage par les fournisseurs d’accès à internet. Cela n’a pas abouti.

La loi du 21 mai 2024, dite SREN, a doté l’ARCOM d’un pouvoir supplémentaire : celui de sanctionner et de bloquer les sites qui ne se conforment pas à l’obligation de vérification d’âge. Dès les mois suivants, le régulateur de l’audiovisuel a ordonné le blocage de plusieurs sites récalcitrants. Un arrêté ministériel, entré en vigueur le 7 juin 2025, a ensuite étendu les pouvoirs de l’ARCOM aux sites hébergés dans un autre pays de l’Union européenne. C’est le cas notamment des sites du groupe Aylo, basé au Luxembourg et qui revendique sept millions de visiteurs quotidiens en France.

“Le juge a préféré protéger l’activité des sites pornographiques, dans l’attente d’une future décision sur le fond”
Nicolas Bauer

Le 4 juin 2025, protestant contre l’arrêté qui allait entrer en vigueur, le groupe Aylo a annoncé la suspension en France de ses trois sites pornographiques. Cette décision a été saluée par les associations de protection de l’enfance ainsi que par celles luttant contre les violences sexuelles contre les femmes. Le 16 juin, le tribunal administratif de Paris a suspendu l’arrêté en cause, par une ordonnance en référé-liberté, c’est-à-dire prononcée en urgence. Le juge a préféré protéger l’activité des sites pornographiques, dans l’attente d’une future décision sur le fond. Le groupe Aylo a donc pu légalement remettre en ligne You***, Porn*** et Red***.

Le gouvernement va se pourvoir en cassation pour faire annuler la décision du TA. Ce pourvoi vous semble-t-il avoir des chances de succès ? Quoi que dise le Conseil d’État, cette situation n’est-elle pas cruellement révélatrice de l’impuissance publique à lutter contre l’exposition des jeunes à la pornographie ?

L’ordonnance du tribunal administratif prête à discussion. D’une part, le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant protège tous les mineurs, jusqu’à 18 ans, et s’applique pour toute décision qui les concerne. D’autre part, il existe des solutions techniques permettant de concilier l’intérêt supérieur de l’enfant avec les « libertés des adultes ».

Il est ainsi possible de recourir au système de la vérification « en double anonymat », selon lequel l’attestation de majorité est délivrée par un tiers, qui ne sait pas ce pour quoi elle va être utilisée, tandis que le site pornographique reçoit uniquement l’attestation, sans accéder à l’identité de l’utilisateur. Un tel système est compatible avec la protection des données et le respect dû à la vie privée, mais le tribunal administratif ne s’est pas prononcé sur ce point précis. Plusieurs solutions existent, qui présentent des avantages et des inconvénients documentés (Priscille Kulczyk, rapport Mieux réglementer l’accès à la pornographie, 2023).

L’objectif de protection des mineurs se heurte aux intérêts de l’industrie de la pornographie. Celle-ci tire profit du fait qu’une partie des consommateurs parvient aisément à contourner les restrictions imposées par les pouvoirs publics, notamment en utilisant des VPN, qui permettent de se connecter comme si l’on se trouvait à l’étranger.

Par ailleurs, cette industrie initie de multiples procédures partout en Europe, afin de faire tomber tout obstacle à son expansion. Cela vaut même pour les groupes qui collaborent avec les pouvoirs publics et s’efforcent de projeter une image « propre » et éthique. J’en ai personnellement fait l’expérience après avoir mentionné la société Dorcel dans quatre médias, dont Le Figaro. L’avocat de Dorcel a alors mis en demeure ces rédactions de retirer le contenu publié, et m’a adressé un courriel me menaçant de poursuites pour diffamation. Seul Le Figaro a résisté à cette tentative d’intimidation, en maintenant l’article en ligne – aucune procédure judiciaire n’ayant finalement été engagée.

Le Figaro : La loi française permet à l’ARCOM d’agir contre les sites pornographiques domiciliés en France ou hors de l’Union européenne, mais la décision du tribunal administratif montre que cela est plus complexe pour les sites établis dans un pays de l’UE. D’où vient l’inertie de l’Europe sur ce sujet majeur ?

L’inertie n’est pas complète. D’autres plateformes pornographiques ont pu être bloquées du fait de l’absence de dispositif efficace de vérification d’âge. C’est par exemple le cas de Cams***, bloquée à la suite d’une décision de l’ARCOM le 6 mars 2025, cette fois validée par un jugement du tribunal administratif de Paris.

Au niveau de l’Union européenne, le Digital Service Act (DSA) soumet les plus grandes plateformes pornographiques, dont Porn*** à des obligations renforcées en matière de protection des mineurs. Le 27 mai 2025, la Commission européenne s’est fondée sur le DSA pour ouvrir une enquête contre quatre plateformes pornographiques, dont Porn***, après avoir conclu à titre préliminaire qu’elles ne prenaient pas des mesures appropriées pour mettre l’intérêt supérieur des enfants au cœur de leur fonctionnement, notamment par un contrôle approprié de l’âge des utilisateurs. La Commission développe en parallèle une application de vérification de l’âge qui devrait être disponible dans tous les États membres dès cet été.

“La pornographie a un caractère addictif et altère le contrôle des impulsions et des pulsions. Elle nuit également à l’image de la femme, réduite à un objet sexuel et donc trop souvent à un objet de violences sexuelles”
Nicolas Bauer

Cela dit, l’ordonnance du 16 juin 2025 du tribunal administratif de Paris montre que le législateur continue de se heurter à la clause européenne du « pays d’origine » (directive e-commerce), qui impose qu’un service numérique soit uniquement soumis aux lois du pays européen dans lequel il est établi. Cette clause a pour conséquence que les plateformes pornographiques s’installent dans les pays dont la réglementation est la plus souple. Le DSA ne fait qu’atténuer cette clause, ce qui n’est pas suffisant pour lutter contre le fléau de la pornographie chez les jeunes.

Le Figaro : Quelles conséquences concrètes l’accès des mineurs à la pornographie implique-t-il ?

Il faut d’abord rappeler que la pornographie entraîne des conséquences sur tous les consommateurs. Ceux-ci, y compris après 18 ans, se déclarent moins satisfaits de leur relation de couple et de leur vie sexuelle. La pornographie a aussi un caractère addictif et altère le contrôle des impulsions et des pulsions. Elle nuit également à l’image de la femme, réduite à un objet sexuel et donc trop souvent à un objet de violences sexuelles.

Chez les enfants et les adolescents, ces conséquences prennent une ampleur accrue, car leur cerveau est en pleine construction. D’après un rapport de 2022 du Conseil de l’Europe, plus la consommation intervient tôt, plus elle « augmente les risques de construction de stéréotypes sexistes nuisibles, d’addiction à la pornographie et de relations sexuelles précoces et malsaines ». Cette vulnérabilité des plus jeunes impose la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention face à la pornographie, pour éviter qu’elle se substitue à une véritable éducation affective, relationnelle et sexuelle. À défaut, c’est l’instinct brut et sans frein qui prend le dessus sur la civilisation des mœurs.

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Dans l’enfer de la pornographie : le témoignage d’une actrice X

Dans l’enfer de la pornographie : Le Berry Républicain rapporte ce témoignage d’une actrice X tiré d’un livre sur cette industrie pornographique qui broie les femmes. Âmes sensibles s’abstenir, mais utile pour qui veut comprendre l’envers (l’enfer) du décor. 

Il est des lectures dont on ne sort pas indemne. Dans Sous nos regards – récits de la violence pornographique (Seuil), elles racontent les « tournages », le piège, la violence, la douleur, l’humiliation, la mort sociale et psychologique qui s’ensuit, dans cette industrie pornographique qui broie le corps des femmes. Mélanie (le prénom a été changé) est l’une d’entre elles. Elle témoigne de trois jours de « tournage » à Paris, entre étranglement et viols.

C’est souvent la nuit que ça lui fait ça. Elle « panique », elle a peur de « ne plus pouvoir respirer ». Sous l’effet du manque d’oxygène, elle ne voyait plus et entendait comme si elle était sous l’eau. « Sac à foutre », « fucktoy », « bitch », « chienne »… C’est comme ça qu’ils l’appelaient. « Je me souviens avoir répété cette phrase dans ma tête “Je ne peux pas respirer, vont-ils me laisser partir ?”, comme un disque rayé. Je réalisais à ce moment-là que ma vie était entièrement entre leurs mains, car je ne pouvais plus bouger, parler ou communiquer. Je ne les connaissais pas et donc je ne pouvais pas leur faire confiance », raconte la jeune femme. « Mais je ne pouvais pas arrêter ce qu’ils me faisaient. Je me sentais m’effondrer, mourir et je n’avais plus aucun contrôle sur mon corps. »

Mélanie a 32 ans, elle témoigne dans le dossier « J. & M. », un site de contenus pornographiques amateurs. Trois vidéos, trois jours de viols. Pour survivre, elle s’est dissociée. « Il m’a été très difficile de comprendre ce qui s’était passé et cela me rend triste d’avoir traversé tout cela pour quelqu’un qui m’aimait, je
croyais, et qui disait qu’il me protégerait de quelque chose comme ça. Cela m’a brisé le cœur », confie-t-elle, en anglais, depuis la Hollande où elle vit.

Massification des pratiques brutales

Ce qu’elle décrit appartient au lexique du “nouveau porno”. « Choking » pour étranglement. Mais ça ne s’arrête pas là. « Gagging » pour étouffement par fellation profonde, « bukkake » quand plusieurs hommes éjaculent en meute sur une femme, de préférence sur le visage, dans un rituel évident d’humiliation et de domination, « gang bang » quand des hommes pénètrent simultanément une femme par plusieurs orifices… À l’heure du streaming, le spectateur « s’ennuie », il en veut toujours plus.

« Pour que ça rapporte, il faut que ce soit addictif. Or, l’un des moyens consiste à mêler la violence au sexe. Cela agit immédiatement sur le cortex. D’où des scénarios de plus en plus violents comme des “triples pénétrations”, ce qui est d’une violence inouïe. Aucun corps de femme n’est fait pour ça. Et il y a des millions de vues par jour sur ces vidéos », déplore l’autrice et comédienne Adélaïde Bon, qui a participé, dans Sous nos regards (Seuil), au recueil
« sorore » de la parole de femmes, avant deux grands procès attendus en France, « French B. » et « J. & M. ». Elle dit que la « colère a été son moteur » et agit pour toutes ces femmes « abîmées ». « Ça me fait mal de le dire, mais ce qui est saccagé est saccagé. Aucune d’entre elles n’aura jamais la vie à laquelle elle était promise. »

Aussi, la révolte prend souvent le dessus. « Cela se passe en impunité totale en France ! Ça m’a mise hors de moi. Tout ce système pour aller chercher des filles en précarité sociale, affective, psychologique, ayant, pour beaucoup, déjà subi des violences et, pour certaines, déjà dissociées… » L’une d’elles a subi 247 pénétrations en trois jours, une autre a été forcée à enchaîner des fellations pendant plus de cinq heures. La brutalité des pénétrations a pu conduire à des fissures et prolapsus, à savoir des extériorisations d’organes.

« Il n’est pas question ici de sexualité, mais de destruction », commente Adelaïde Bon, qui évacue d’entrée ceux qui voudraient l’accuser d’être moraliste ou opposée à la liberté sexuelle. « C’est une industrie planétaire, accessible aux moins de 10 ans, et dans son écrasante majorité, le porno traduit la haine des femmes, des enfants, des racisés. La volonté de détruire, d’humilier, est là du début à la fin. »

« Dans ce livre, ce qu’elles racontent, ce sont des niveaux de violence qui étaient jusque-là assez circonscrits et qui sont en train d’écraser l’ensemble du marché », alerte l’historienne Christelle Taraud. « On a observé une massification des pratiques les plus brutales, autrefois cantonnées à une niche. Les féministes, les trans, les femmes ont une place infinitésimale dans cette industrie qui a toujours été pensée pour les hommes, par les hommes et à leur bénéfice, entre violence extrême, brutalisation et misogynie. »

Vers une prise de conscience ?

Elle voit dans les dérives actuelles un symptôme de la « dégradation de notre société » et appelle à une « prise de conscience ». « Il ne faut pas oublier que cette pornographie-là est très abîmante : elle nous abîme individuellement, collectivement et surtout elle forme, elle éduque les nouvelles générations. »
Christelle Taraud évoque « ces jeunes filles qui demandent si c’est normal d’avoir mal pendant une relation sexuelle, normal d’être frappée, normal d’être insultée, normal d’être étranglée. Si elles peuvent dire non à certaines pratiques ».

Elle nous rappelle tous à nos responsabilités. « La sexualité est l’une des activités humaines les plus importantes : cela fait partie de ce que nous sommes. Et laisser un domaine aussi important à des misogynes violents et brutaux qui considèrent normal d’enfumer des jeunes femmes, de leur faire subir des viols de dressage et ensuite de les placer dans des endroits isolés face à 20 ou 60 mecs qui les violent et leur éjaculent dessus ou dans la bouche alors qu’elles pleurent et qu’elles demandent à arrêter, qu’elles ont mal, qu’elles saignent. Et c’est présenté comme de la sexualité cool, à montrer à des jeunes avec le risque qu’il y ait une forme de mimétisme de ça ! On a quand même un énorme problème de société. »

Il faudra aussi, selon elle, « tout reprendre à zéro en ce qui concerne l’éducation sexuelle et relationnelle parce que le sexe n’est pas un produit, les femmes ne sont pas des marchandises. Le sexe est une manière de communiquer, d’être à soi et d’être à l’autre. C’est une rencontre, une émotion. Dans la pornographie, plus personne ne s’embrasse par exemple, ne se touche, ne se caresse. La seule chose que font ces hommes, c’est de perforer comme des fous furieux des orifices. Il y a des corps humains derrière ! », rappelle-t-elle.

« Si la sexualité, c’est ça, si c’est ça qu’on accepte d’être les uns pour les autres, les uns avec les autres, alors c’est une terrible défaite. »

Les ados disent maintenant : « J’étais avec des amis et ils m’ont montré ça… Ça m’a choqué. » Ils évoquent ces images qu’ils voient de plus en plus jeunes.

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Porno : le lucratif marché des adolescents et mineurs

Porno : le lucratif marché des adolescents et mineurs ? Dans son édition du 16 juin, le Journal de Québec rappelle que plus de la moitié des adolescents québécois de 14 ans sont des consommateurs de pornographie (comme en France) : une clientèle trop importante pour que les sites pour adultes s’en privent.

Site dominant de l’industrie du X, Porn*** prétend que la moyenne d’âge de sa clientèle était de 38 ans en 2024. Le site n’enregistre aucun utilisateur de moins de 18 ans, nulle part dans le monde, y compris au Canada et en France. Or, en 2024, 2,3 millions de mineurs français fréquentaient des sites pornographiques tous les mois, représentant 12 % de leur audience régulière (et jusqu’à 18 % pour Porn*** !), d’après une étude de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

Toujours plus nombreux

L’Arcom souligne que les mineurs sont de plus en plus nombreux sur ces sites : en 2024, 28 % y naviguaient, contre 19 % cinq ans plus tôt (51% des garçons de 12-13 ans et 65% pour les 16 et 17 ans). C’est donc un marché considérable et en croissance, dont les sites pour adultes ne veulent pas se passer, a déclaré la sénatrice française Laurence Rossignol à l’antenne de France télévision. Elle commentait la décision de la maison mère de Porn***, Aylo, de fermer complètement l’accès à ses sites en France. La firme refuse de vérifier l’âge des utilisateurs pour n’autoriser que les plus de 18 ans à y naviguer, comme l’exige désormais la loi française.

« Une question de business »

Pour la sénatrice Julie Mivilledechêne, qui voudrait des règles semblables chez nous, il n’y a pas de doute, les sites X « ne veulent pas avoir à faire des vérifications d’âge parce qu’ils ont peur de perdre de l’argent […] Tout ça, c’est une question de business ».

Mais Sarah Bain, de la firme Ethical Capital Partners, propriétaire de Porn***, réfute cet argument en martelant qu’elle appelle à une réglementation de tous ses vœux pour que les jeunes n’aient pas accès à ses sites. Elle veut toutefois que la responsabilité de vérifier l’âge incombe aux fabricants de systèmes d’exploitation (Apple, Google et Microsoft) et non aux sites pornographiques eux-mêmes. « On ne veut pas des enfants sur nos sites. Ce n’est pas bien moralement et ce n’est pas bon pour les affaires non plus », plaide-t-elle, en expliquant que les mineurs ne sont pas une clientèle attractive pour les annonceurs des sites pour adultes.

Sauf que sur Porn***, les mineurs représentent donc 18% du trafic ! Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour aller plus loin :

 

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Foire aux questions

Pourquoi restreindre l’accès des plateformes porno aux mineurs ? La réponse de Chat GPT

Pourquoi restreindre l’accès des plateformes porno aux mineurs ? Ces mesures sont-elles efficaces ? Nous avons posé la question à Chat’ GPT, voici sa réponse.

Restreindre l’accès des principales plateformes de pornographie aux mineurs présente un intérêt majeur sous l’angle de la santé publique, car l’exposition précoce à des contenus sexuels explicites peut avoir des conséquences psychologiques, affectives et comportementales importantes.

D’abord, du point de vue du développement psychosexuel, les adolescents ne disposent pas toujours de la maturité cognitive et affective pour comprendre et interpréter correctement les contenus pornographiques. Ceux-ci véhiculent souvent des représentations irréalistes, stéréotypées et violentes des relations sexuelles et des rôles de genre. Cela peut fausser leur perception des rapports humains, encourager des comportements à risque ou influencer négativement la construction de leur sexualité.

Ensuite, plusieurs études mettent en évidence un lien entre une consommation précoce et régulière de pornographie et divers troubles : hypersexualisation, troubles de l’image corporelle, anxiété de performance, voire addiction. Sur le plan comportemental, cela peut aussi banaliser des attitudes sexistes ou agressives, ou induire une pression à la conformité à des pratiques vues en ligne.

Limiter l’accès des mineurs au porno s’inscrit donc dans une logique de prévention des risques en santé mentale, sexuelle et relationnelle. Cela contribue à créer un environnement plus protecteur pour leur développement.

Quant à l’efficacité des mesures, les dispositifs actuels de vérification d’âge (déclarations sur l’honneur, cookies) sont largement contournés. Certaines initiatives plus strictes, comme l’obligation de preuve d’identité numérique, sont plus efficaces mais soulèvent des questions de protection de la vie privée. La technologie seule ne suffit pas : ces mesures doivent s’accompagner d’une éducation à la sexualité complète, fondée sur le respect, l’information et le dialogue.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous d’accord avec Chat’ GPT ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour aller plus loin :

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Actus

Les chiffres inquiétants de l’addiction au porno

En France, en mai 2023, l’Arcom, le gendarme des médias, dévoilait un rapport basé sur les chiffres de Médiamétrie et qui témoignent d’une inquiétante augmentation du nombre de mineurs exposés à la pornographie : +36% en 5 ans (+ 600.000).

Un phénomène massif qui s’aggrave d’année en année, avec, chaque mois :

  • 9 à 20 millions d’internautes tous âges confondus vont sur les sites pornos
  • dont 2,3 millions de mineurs (30% d’entre eux, contre 37% pour les adultes, et 9%
    quotidiennement)
  • 51% des garçons de 12-13 ans et 65% pour les 16 et 17 ans
  • les mineurs cumulant de 10% à 18% de l’audience de ces sites, et 75% exclusivement
    via leur smartphone (55% pour les adultes)
  • dès 12 ans, les garçons qui visitent des sites adultes y passent une heure par mois en
    moyenne, et 36 minutes par mois dès l’âge de 10 ans âge moyen d’exposition 9 ans et 3 mois

La part des mineurs fréquentant des sites ‘adultes’ a progressé de +9 points en 5 ans : nous sommes passés de 19% fin 2017 à 28% fin 2022 (effet Covid ?) et la fréquentation moyenne quotidienne des mineurs est également en hausse. Les hommes sont 2,5 fois plus nombreux (53% contre 20%) et passent sur les sites adultes trois fois plus de temps que les femmes (2h12 par mois vs 43 minutes). Les femmes représentent donc aujourd’hui 28,6% des consommateurs de porno !

Pour les mineurs, le temps passé sur les sites adultes est particulièrement concentré sur quelques sites : les 5 premiers sites captent 59% du temps passé sur les sites adultes (vs 43% chez les majeurs). Le premier d’entre eux, qui connaît une envolée des visiteurs mineurs depuis 2017, rassemble 1,4 million de mineurs chaque mois, soit 18% des visiteurs. Pour plusieurs sites, les mineurs représentent plus de 10% de l’audience.

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Pour aller plus loin :

Dire non au porno
Actus

Dire non au porno : conseils pratiques et spirituels

Présentation de l’éditeur :

L’addiction à la pornographie touche un nombre croissant de femmes et d’hommes, et n’épargne pas les jeunes, exposés de plus en plus tôt. Devenue un enjeu majeur de santé publique, elle n’en demeure pas moins surmontable : s’en sortir est possible!

Écrit sur un ton bienveillant, motivant et souvent drôle, ce livre s’adresse, sans tabou ni jugement, à ceux qui veulent se libérer, mais aussi aux conjoints, parents, éducateurs, thérapeutes et prêtres.

Entre éclairages psychologiques et outils concrets, conseils spirituels et inspirations tirées de la vie de saint Carlo Acutis, Dire non au porno offre un véritable chemin pour briser le silence, dépasser la honte et la culpabilisation, et retrouver l’espérance.

Diplômé de Saint-Cyr, Tanguy Lafforgue a fondé le cabinet Cœur Hackeur pour venir en aide aux personnes souffrant d’addiction à la pornographie. Il est notamment l’auteur de Délivré! 10 étapes pour arrêter la pornographie (Emmanuel, 2021).

Jean-Baptiste Maillard est directeur de l’association Lights in the Dark, qui anime la plateforme SOSPorno.net. Il est l’auteur de nombreux livres dont, avec son épouse Marie, Carlo Acutis : une âme de feu! (Artège, 2025).

 

Préface du père Gaspard Craplet. 

Comment est né ce livre ?

Ce livre est né de plusieurs constats : l’addiction à la pornographie est devenue un problème de santé publique, accéléré par les confinements. Aujourd’hui, 51 % des garçons de 12 à 13 ans regardent du porno au moins une fois par mois, et 56 % des divorces proviennent d’une addiction à la pornographie. Les croyants sont autant concernés que les autres, les pasteurs se disent démunis dans l’exercice de leurs ministères (confession, accompagnements, prédication, etc.), les parents et éducateurs sont eux aussi souvent dépassés, le rapport à la morale de certains croyants renforce leur culpabilité et leur honte, dérègle leur vie sacramentelle, les enferme dans l’impuissance et la désespérance et, in fine, les isole dans l’addiction, à l’inverse, d’autres personnes relativisent complètement la pornographie, enfin, la théologie du corps reste encore perçue comme quelque chose de beau mais d’abstrait, idéaliste et inatteignable.

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