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Foire aux questions

Tourner dans un film porno : quels sont les risques ?

Le fait de tourner dans un film porno comporte donc de nombreux risques associés à cette industrie.

Le rapport sénatorial “Porno, l’enfer du décor” a mis en évidence le caractère systémique et massif des violences envers les femmes qui sont perpétrées dans le milieu de la pornographie. La massification de la pornographie en ligne et l’industrialisation de ce secteur économique ont eu entre autre pour conséquence la construction d’un système de domination et de violences faites aux femmes dans l’industrie pornographique.

Les risques très courants de tourner dans un film porno sont donc :

  1. Risques pour la santé : Les acteurs de films pornos peuvent être exposés à un risque plus élevé d’infections ou de maladies sexuellement transmissibles (IST/MST) en raison des rapports sexuels non-protégés que les contraintes d’un tournage de film porno imposent. De plus, les protocoles de dépistage régulier ne sont pas toujours respectés.
  2. Impact émotionnel : Le tournage de films pornos a souvent un impact émotionnel sur les acteurs, car cela implique souvent d’être exposé de manière intime devant une caméra et de participer à des actes sexuels avec des personnes que vous ne connaissez pas intimement ;  il vous est donc imposé une relation sexuelle, simulée ou non, pour l’argent, exactement comme dans le cadre de la prostitution. Certains acteurs peuvent éprouver de l’anxiété, de la honte, de la dépression ou d’autres problèmes émotionnels liés à cette expérience qui peut être traumatisante.
  3. Stigmatisation sociale : l’industrie pornographique est souvent associée à la stigmatisation sociale, comme la prostitution. Les acteurs de films pornos peuvent faire face à des conséquences négatives dans leur vie personnelle et professionnelle en raison de leur participation à des films pour adultes, si cela s’apprend.
  4. Confidentialité compromise : Participer à un film porno implique une exposition publique de votre intimité et de votre sexualité. Il existe toujours un risque que votre participation soit découverte par des amis, des membres de votre famille, des collègues ou d’autres personnes de votre entourage, ce qui peut entraîner des conséquences personnelles et sociales. De plus, vous ne pourrez pas faire retirer des images, malgré le droit l’oubli. Enfin, est-il judicieux d’offrir sur la place publique le meilleur de vous-même, ce que vous avez de plus précieux ?
  5. Pressions et abus : L’industrie pornographique est souvent critiquée pour ses pratiques exploitantes et coercitives. Certains acteurs peuvent être soumis à des pressions, à des abus ou à des conditions de travail injustes, surtout lorsque les acteurs de films pornos tombent dans la précarité.
  6. Exploitation financière : Certains acteurs de films pornos peuvent être confrontés à des déséquilibres de pouvoir économiques et à une exploitation financière. Les pratiques de rémunération inéquitables, les contrats injustes ou les pressions économiques peuvent entraîner des conséquences morales préoccupantes.
  7. Objectification et exploitation sexuelle : certaines critiques soutiennent que l’industrie pornographique contribue à l’objectification des corps et à l’exploitation sexuelle des individus, en les réduisant à des objets de plaisir sexuel. Certains acteurs peuvent ressentir une détresse morale en participant à une industrie perçue comme dégradante ou déshumanisante.
  8. Perception de la sexualité : certains s’inquiètent aussi de l’impact que la pornographie peut avoir sur la perception de la sexualité dans la société. La consommation massive de pornographie, comme c’est le cas aujourd’hui dans nos sociétés occidentales, puisse contribuer à des attitudes et des comportements sexuels inappropriés ou irréalistes, d’où l’importance de ne pas en faire la promotion et d’y participer.
  9. Risque moral : que vous soyez croyant ou non, tourner dans un film porno vous fait participer à l’industrie du porno et à ses dérives, en engageant votre responsabilité. Pensez notamment à toutes les victimes des violences faites aux femmes ou bien encore à toutes les victimes – et elles sont très nombreuses – de l’addiction au porno, qui ruine la vie sentimentale, amoureuse, sexuelle, parfois même maritale aussi de nombreux contemporains.

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Accès des mineurs à la pornographie : +36% en 5 ans

L’Arcom dévoile les derniers chiffres de Médiamétrie qui témoignent d’une inquiétante augmentation du nombre de mineurs exposés à la pornographie : +36% en 5 ans. C’est phénomène massif qui s’aggrave d’année en année, détaille cette étude consultable en ligne.

Ainsi, chaque mois :

  • 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornos, un chiffre en croissance rapide ces dernières années.
  • 30% des mineurs se rendent (chaque mois) sur un site pour adultes (contre 37% pour les adultes) et 9% quotidiennement
  • 51% des garçons de 12-13 ans se rend sur ces sites, 65% pour les 16 et 17 ans
  • en moyenne 12% de l’audience des sites adultes est réalisée par les mineurs (17% sur certains sites)
  • quotidiennement, près d’un mineur sur dix se rend sur les sites à destination des adultes
  • 75% des mineurs qui fréquentent des sites pornographiques le font exclusivement sur leur smartphone (55% pour les adultes)

Chaque mois en 2022, plus d’un tiers des internautes s’est rendu sur des sites ‘adultes’. La proportion est à peine plus faible chez les mineurs. Chaque jour, ces sites sont fréquentés par 10% des internautes, quel que soit l’âge.

La part des mineurs fréquentant des sites ‘adultes’ a progressé de +9 points en 5 ans :  de 19% fin 2017 à 28% fin 2022 et la fréquentation moyenne quotidienne des mineurs est également en hausse.

Une explosion de l’exposition des mineurs à la pornographie

Le nombre de mineurs visitant des sites adultes chaque mois a augmenté de +36% en 5 ans (+ 600 000). Le nombre d’adultes est en revanche assez stable. Les visiteurs de sites porno dit aussi “sites adultes” y passent en moyenne 1h45 par mois avec une durée de consultation qui varie fortement selon l’âge.

  • Les sites à destination des adultes concernent plus de 19 millions d’internautes chaque mois, soit 36% des internautes.
  • Les visiteurs de ces sites y passent en moyenne 1h45 par mois, une durée portée à près de 2h pour les majeurs, mais en revanche inférieure à une heure pour les mineurs (50 mns)
  • L’âge et le sexe sont des déterminants forts de la consommation de pornographie : plus de la moitié des garçons de 1217 ans s’y rendent 
  • Dès 12 ans, les garçons qui visitent des sites adultes y passent une heure par mois en moyenne, et 36 minutes par mois dès l’âge de 10 ans !
  • Tout âge confondu, chaque mois en moyenne, les hommes sont 2,5 fois plus nombreux (53%  vs 20%) et passent sur les sites adultes trois fois plus de temps que les femmes (2h12 par mois vs 43 minutes).
  • Le temps passé sur les sites adultes est particulièrement concentré sur quelques sites pour les mineurs : les 5 premiers sites captent 59% du temps passé sur les sites adultes (vs 43% chez les majeurs). Le premier d’entre eux, qui connaît une envolée des visiteurs mineurs depuis 2017, rassemble 1,4 million de mineurs chaque mois, soit 18% des visiteurs. Pour plusieurs sites, les mineurs représentent plus de 10% de l’audience.

L’Arcom est engagée dans cette bataille

Conformément à la loi du 30 juillet 2020 visant à protéger des violences conjugales, l’Arcom est chargée de  faire respecter l’interdiction de l’accès des mineurs aux sites pornographiques. L’Arcom a ainsi mis en demeure dix sites pornographiques de mettre en œuvre des mesures concrètes afin d’empêcher l’accès des mineurs à  leurs contenus. Une décision du tribunal administratif de Paris est d’ailleurs attendue le vendredi 7 juillet à ce sujet.

De son côté, le Sénat a publié en septembre 2022 un rapport d’information sur l’industrie du porno, au nom de la délégation aux droits des femmes, dévoilant l’enfer du décor mais aussi la responsabilité des réseaux sociaux, et incluant des recommandations pour lutter contre les violences pornographiques et leurs conséquences.

Enfin, l’académie de médecin a également pointé les nombreux dangers du porno le 24 janvier 2023, tandis qu’en Grande-Bretagne, un rapport de police indique que 50% des agressions sexuelles sont dues à l’addiction au porno.

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Foire aux questions

Quelle différence entre érotisme et pornographie ?

On parle souvent par exemple de photos érotiques ou de photos de charme, comme de littérature érotique ou de romans érotiques, sans parler de pornographie : mais quelle est la différence avec l’érotisme ? Est-ce identique ?

L’érotisme, c’est quoi ?

D’après le dictionnaire, érotisme signifie :

  • Le goût pour ce qui est érotique, ce qui a rapport à l’amour, à la sexualité et à l’art de les représenter ; recherche variée du plaisir sensuel, sexuel.
  • Caractère érotique de quelqu’un, de quelque chose. L’érotisme dans l’œuvre d’Anaïs Nin. L’érotisme du film Henry and June.

L’étymologie du mot érotisme/érotique :

  • Erotisme/érotique vient du latin tardif eroticus, qui signifie ‘relatif à l’amour’ ; du grec ancien erōtos, génitif de erōs, ‘amour’.

La pornographie, c’est quoi ?

D’après le dictionnaire, pornographie signifie :

  • Ensemble de produits commerciaux consistant en des représentations d’ordre sexuel et conçus spécialement pour exciter sexuellement les consommateurs.
  • Par extension : obscénité dans une œuvre littéraire, artistique ou cinématographique.
  • On parle aussi de pornographe (un auteur qui se spécialise dans la pornographie) et de pornographie juvénile, c’est à dire de pédopornographie, réprimée par la loi pour les protections des mineurs.

L’étymologie du mot pornographie :

  • Pornographie vient du grec ancien pornē, ‘prostituée’.

De fait, la pornographie a un lien avec cet esclavage des femmes qui est la prostitution.

En clair, la pornographie pervertit l’amour homme-femme et sa relation, dont elle donne une image biaisée, limitée exclusivement à l’acte sexuel réduit à la performance sans délicatesse ni tendresse, souvent violent. Une vision coupée du don de soi à l’autre dans la durée, et au final, de tout amour réellement vécu et offert, en acte et en vérité.

Les multiples ramifications de la pornographie et de son industrie altèrent aussi bien l’épanouissement psychique et relationnel des enfants, que la vie des couples elle-même, souvent par une sorte d’adultère à distance. Ainsi la pornographie engendre 56% des divorces. Tout le tissu sociétal se trouve gravement altéré par l’addiction au porno, ce qui en fait une problème majeur de santé publique.

Quelle différence entre érotisme et porno ?

L’érotisme semble ne pas avoir de lien avec la pornographie, et pourtant, dès lors que l’érotisme conduit à visionner des images dans le but de se donner du plaisir sexuel, il s’agit de pornographie.

La frontière entre érotisme et pornographie a toujours été floue, car celui-ci est souvent entretenu sciemment, par exemple lorsque des éditeurs proposent de la littérature érotique sans dire qu’il s’agit de pornographie. Ainsi l’érotisme peut être une porte d’entrée dans la pornographie, avant de devenir une addiction, comme nous en témoignent de nombreux internautes, notamment féminins.

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Foire aux questions

Sex friends et pornographie sont-ils liés ?

Le lien entre sex friends et pornographie n’est pas direct, mais il existe certaines associations et interactions possibles. Voici quelques points à considérer :

  1. Inspiration et influence : pour certains individus, la consommation de pornographie peut influencer leurs attentes et leurs comportements sexuels, y compris les encourager vers la pratique de sex friends. Les scénarios, les positions ou les pratiques sexuelles présentés dans la pornographie peuvent être perçus comme des normes à reproduire ou à imiter dans la réalité. Cela peut potentiellement influencer les préférences ou les demandes sexuelles entre partenaires de sex friends – mais comme dans tout couple également qui s’intéresse au porno.
  2. Exploration sexuelle : la pornographie peut servir de source d’inspiration pour explorer de nouvelles activités ou fantasmes sexuels avec un partenaire de sex friends. Certains couples de sex friends peuvent décider de regarder ensemble du contenu pornographique en croyant pimenter leur expérience sexuelle ou pour trouver de nouvelles idées  ; dans la réalité, le porno ne pimente pas mais déconstruit la sexualité et la vide de l’intérieur.
  3. Référence pour les discussions : la pornographie peut également être utilisée comme point de référence ou de discussion entre partenaires de sex friends, que ce soit pour exprimer des désirs, parler de fantasmes ou simplement partager des intérêts communs. Là encore, ce n’est sans doute pas le bon modèle sexuel à prendre en compte, car la relation est biaisée.
  4. Déconnexion émotionnelle : Il est possible que certaines personnes impliquées dans des relations de sex friends utilisent la pornographie comme un moyen de déconnecter l’aspect émotionnel ou romantique du sexe. Cela peut être particulièrement vrai si les partenaires cherchent une expérience sexuelle sans engagement émotionnel et préfèrent maintenir une distance émotionnelle en se concentrant sur des stimuli visuels voire simplement physiques, plutôt que sur des liens intimes. Il n’y a alors pas de cœur à cœur, dans le don total l’un pour l’autre, ce qui est pourtant essentiel dans toute relation sexuelle entre deux êtres qui s’aiment et qui se montrent leur amour.
  5. Point de vue moral : avoir un sex friend est proche de la consommation de porno car le partenaire peut rapidement être considéré comme un objet, avec toutes les conséquences que cela peut avoir d’un point de vue humain.

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Foire aux questions

Les conséquences de l’addiction au porno ? Réponse de l’IA !

Nous avons demandé à un assistant d’Intelligence Artificielle (IA) quelles sont les conséquences de l’addiction au porno. Voici sa réponse, sans équivoque.

Chat GPT explique : « L’addiction à la pornographie peut avoir plusieurs conséquences négatives sur la vie d’une personne. Tout d’abord, cela peut affecter la santé mentale et émotionnelle de la personne en question, entraînant une diminution de l’estime de soi et une dépression.

Et d’ajouter : « De plus, cela peut également affecter les relations sociales, professionnelles et familiales de la personne, en créant des problèmes dans les interactions avec les autres, ainsi qu’un manque de concentration et l’incapacité de se concentrer sur des tâches importantes. » 

« De plus, l’addiction à la pornographie peut également conduire à des comportements inappropriés et dangereux, comme le cyberharcèlement ou le viol en ligne. L’abus continu de la pornographie peut également avoir un impact négatif sur la vie sexuelle d’une personne, en rendant difficile l’établissement d’une relation saine et épanouissante avec un partenaire sexuel. » 

« Il est important de noter que l’addiction à la pornographie est considérée comme une maladie mentale dans certains cas (!), il est donc essentiel que toute personne présentant ces symptômes cherche une aide professionnelle pour obtenir un traitement adapté à sa situation individuelle. » 

En résumé, l’Intelligence artificielle est très claire : être addict au porno peut vous conduire à des situations à hauts risques !

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Le sexting, c’est quoi ?

Dans un rapport rendu public le 24 janvier 2023, l’Académie de médecine pointe du doigts les nombreux dangers du porno, dont le “sexting”, qui peut également se transformer en revenge porn. Mais qu’est-ce que c’est ?

Le rapport de l’Académie de médecine explique le “sexting” :

« Il s’agit d’une pratique extrêmement banale à l’adolescence apparue à la fin des années 2000. Dans les pays anglosaxons, 20 à 40% des adolescents de lycée déclarent avoir déjà envoyé des photos ou vidéos partiellement ou totalement dévêtus. C’est le sexting secondaire qui pose le plus de problème car il s’associe dans ce cas au cyberharcèlement ou à la cyberviolence. Du reste, un tiers des jeunes connait une personne affectée négativement par des pratiques de sexting. Le harcèlement concerne en France près de 700 000 enfants chaque année, et celuici comprend presque toujours une composante de cyberharcèlement sur l’image. La cyberviolence a certaines spécificités comparées aux autres expressions de la violence : elle prend volontiers un caractère viral sur les réseaux sociaux ; elle a une temporalité marquée par son caractère permanent et « nonstop » ; elle est ressentie comme anonyme ; elle s’inscrit dans un sentiment d’impunité des auteurs car la répression apparait difficile. »

« L’étude française la plus détaillée a été réalisée par Marion Rousseau lors d’une thèse de médecine. Plus de 1200 lycéens ont été interrogés sur leur pratique de cybersexualité : sur les 66% d’entre eux qui pratiquent la cybersexualité, le sexting est majoritaire : 21% des adolescents envoient des sextos et 60% en reçoivent. Notons que 12 %  des garçons les diffusent. Les facteurs corrélés au sexting sont le temps passé, le nombre d’amis, et le nombre de messages échangés (tout confondu) sur les réseaux sociaux, une mauvaise estime de soi, l’absence de contrôle parental, avoir subi des violences et la consommation d’alcool ou de drogue. Comme pour le cyberharcèlement, le sexting pose des problèmes nouveaux en termes d’éducation à la sexualité et de nécessaire accompagnement par les adultes responsables. »

Le sexting secondaire est maintenant puni par la loi

Le sexting est régi par l’article 22723 du Code Pénal qui sanctionne par 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, « la fixation, l’enregistrement ou la transmission de l’image d’un mineur à caractère pornographique mais également son acquisition, sa détention et sa diffusion ». La loi du 5 Août 2013, a précisé que si le mineur représenté a 15 ans, les faits sont punis même s’ils n’ont pas été commis en vue de la diffusion de l’image. Le fait d’utiliser pour la diffusion un réseau de communication électronique est une circonstance aggravante. A noter que « le fait de diffuser un message à caractère pornographique susceptible d’être vu ou perçu par un mineur est également puni : article 22724 du Code Pénal ».

La loi du 7 octobre 2016 a inséré l’article 22621 dans le Code Pénal. Celuici précise le caractère sexuel des images ou paroles prises dans un lieu public ou privé. Les peines sont majorées à 2 ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende. Il précise aussi le cas du revenge porn : « est puni, en l’absence d’accord de la personne pour la diffusion, de porter à la connaissance du public ou d’un tiers tout
enregistrement ou tout document portant sur des paroles ou images présentant un caractère sexuel, obtenu, avec le consentement exprès de la personne ou par ellemême ».

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Pour aller plus loin :

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L’Académie de médecine pointe les nombreux dangers du porno

Dans un rapport rendu public le 24 janvier 2023, l’Académie de médecine pointe du doigts les nombreux dangers du porno. Notre synthèse.

La libération de la sexualité et l’accès à la pornographie sont des phénomènes désormais anciens qui ont débuté dans les années 1970-1980. Mais c’est l’avènement des nouveaux médias et leur généralisation, spécialement Internet, qui ont rendu la pornographie accessible partout, facilement et par tous, y compris par les enfants. Alertée par les Associations familiales catholiques (AFC), la Haute Autorité en Santé a demandé à l’Académie nationale de médecine de travailler sur le sujet.

Un travail qui fait écho au rapport sénatorial de septembre 2022 sur la pornographie, dont nous avions longuement parlé ici.

Ainsi, dans son rapport, l’Académie de médecine développe une réflexion sur trois axes :

  1. l’ampleur du phénomène chez l’enfant et l’adolescent, en particulier en France ;
  2. les effets et les conséquences que cette exposition précoce à la pornographie peut avoir sur les enfants et les adolescents, en particulier sur leur sexualité future en termes d’attentes, de comportements ou de dynamiques relationnelles ;
  3. les mesures que la société devrait mettre en place pour pallier les conséquences de ces phénomènes et, protéger les enfants. (« C’est désormais la pornographie qui vient aux jeunes, et non une démarche volontaire » affirme le rapport : on peut se demander pourquoi rien n’est fait – ce qui serait possible techniquement – pour bloquer ces sites Internet.)

Nous avons souhaité résumer pour vous ce rapport en 7 points saillants :

  1. Le porno met parfois en image des pratiques violentes, douloureuses, humiliantes voire zoophiles
  2. Le porno touche d’abord les garçons
  3. Le porno influence la sexualité des futurs adultes
  4. Il existe un lien entre le porno et la violence dans notre société
  5. Les enfants peuvent « être changés » par la pornographie
  6. Le porno engendre une soumission de la femme
  7. Des pratiques nouvelles et comportements problématiques : sexting/sextos/sextape… sexchem (drogues), conduites addictives, exploitation sexuelle des mineur(e)s.

1.Le porno met parfois en image des pratiques violentes, douloureuses, humiliantes voire zoophiles

Il arrive régulièrement que des acteurs porno ou producteurs de porno soient mis en examen pour viols en réunion.

Dans son introduction, l’Académie de médecine précise que la pornographie a toujours existé et qu’elle est devenue une affaire d’argent : « Depuis les années 70 et la libération sexuelle, elle fait partie de notre société. Il est difficile d’affirmer si elle est plus violente ou extrême aujourd’hui. Néanmoins sa diffusion plus grande et plus facile inquiète (…). En effet, depuis l’avènement de la vidéo dans les années 1980 et encore plus dans les années 2000 avec internet et les nouveaux médias, on peut considérer que la pornographie est partout et surtout accessible même par des enfants en quelques clics. Les photos ou films pornographiques sont très facilement disponibles, même quand ils mettent en image des pratiques violentes, douloureuses, humiliantes voire zoophiles. Certaines, non moins accessibles, décrivent des viols. Le porno est devenu plus une affaire d’argent que de sexualité puisqu’il représente 25% du trafic web de vidéos dans le monde. » 

La première partie du rapport concerne « l’ampleur du phénomène chez l’enfant et l’adolescent, en particulier en France, et l’appréciation des évolutions récentes et préoccupantes qui peuvent émerger ». La seconde question analyse « les conséquences d’un accès ou d’une exposition précoce à la pornographie sur la sexualité future en termes d’attentes, de comportements ou de dynamique relationnelle ».

De plus, l’Académie de médecine fait le lien entre porno et comportements déviants : « Plus spécifiquement, la question se pose de savoir s’il existe une relation de cause à effet directe avec certaines problématiques de l’adolescent et du jeune adulte ayant trait à la sexualité et aux comportements déviants ».

En ce qui concerne l’âge, précise le rapport, cela commence très tôt : « les quelques études qui ont exploré les enfants d’âge pré-pubère (âgés de 1011 ans) montrent que l’accès volontaire à la pornographie est limité à 2 à 5 % chez les garçons et 1 % chez les filles » (à SOSporno.net, nous constatons souvent des débuts vers 12 ans). Néanmoins, ajoute l’étude, « la prévalence de l’exposition comme de l’accès augmente rapidement avec l’âge pour atteindre un plateau en dernière année de lycée ».

« Les données les plus importantes sont issues d’un sondage Ipsos réalisé en février 2017 pour l’Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique sur un échantillon représentatif de 1005 adolescents et adolescentes âgés de 15 à 17 ans ». 

2. Le porno touche d’abord les garçons

Selon l’Académie de médecine, beaucoup de jeunes jugent avoir été exposées trop jeunes.

Sans surprise, les garçons sont également plus gros consommateurs avec 10 % de consommateurs réguliers (une fois par semaine). «  Parmi les garçons, on retrouve les différences d’exposition à la pornographie  : 26% des adolescents homosexuels interrogés et 25% des bisexuels (contre 9% des hétérosexuels); 25% des adolescents scolarisés en ZEP, contre 10% en zone non prioritaire; 23% des étudiants (contre 14% des collégiens et 9% des lycéens); 20% des adolescents ayant déjà eu un rapport sexuel (contre 7% de ceux n’en ayant jamais eu). La moitié des adolescents interrogés (53% des garçons et 52% des filles) a été exposée involontairement à la pornographie ».

« L’âge moyen du 1er visionnage est  de 13.9 ans chez les adolescents (les plus jeunes interrogés âgés de 15 ans), contre 14.7 ans chez ceux âgés de 17 ans, plus tôt à 13.6 ans chez les adolescents musulmans (contre 14.1 et 14.7 ans chez les athées et les catholiques respectivement); plus tôt à 13.6 ans et 13.8 ans chez les adolescents homosexuels et bisexuels respectivement (contre 14.4 ans chez les hétérosexuels) ».

Les circonstances du premier visionnage tel que les adolescents les déclarent dans l’enquête, « sont seul le plus souvent pour 64% des garçons et 47% des filles; ou en groupe avec un ou des ami(s) pour 31% des garçons et 36% des filles; avec le petit copain ou la petite copine pour 3% des garçons et 13% des filles; avec un membre de l’entourage familial (cousin, frère, sœur…) pour 1% des garçons et 4% des filles ».

Le rapport précise que plus de la moitié des jeunes (53% des garçons et 59% des filles) jugent avoir été trop jeunes lors de leur premier visionnage ; notons que 100% des jeunes filles non scolarisées, 100% des jeunes filles musulmanes, et 93% des adolescentes scolarisées en zone prioritaire jugent avoir été exposées trop jeunes.

L’addiction au porno s’installe souvent très tôt. Selon l’Académie de médecine, l’usage de drogues peut l’accompagner…

3. Le porno influence la sexualité des futurs adultes

La proportion d’adolescents pour qui l’exposition et l’accès à la pornographie ont participé à leur apprentissage de la sexualité « est très significative », souligne le rapport : « 48% des garçons (dont 10% considère l’influence importante) et 37% des filles (dont 3% considère l’influence importante) ». Cette proportion, précise l’Académie de médecine, « est plus importante chez les plus jeunes, chez ceux ayant déjà eu un rapport sexuel (55% chez les garçons et 44% chez les filles) ou chez ceux qui se sont déjà masturbés, chez les adolescents homosexuels ou bisexuels, chez les plus jeunes (collégiens), chez les adolescents scolarisés en zone prioritaire (73% contre 46%), et chez les musulmans (73% contre 48% chez les catholiques ou les sans religion) ».

4. Il existe un lien entre le porno et la violence dans notre société

« En parallèle de la simplification d’accès à la pornographie, on constate une exposition médiatique constante aux contenus violents et une régulation de la violence à partir de points de vue ou prises de position toujours plus polarisés », affirme également l’Académie de médecine. « Ces deux phénomènes ont aussi un impact sur les enfants et adolescents. Dès lors, il est difficile de faire un lien direct entre violence contemporaine et accès à la pornographie. Reste que dans des contextes de pratiques spécifiques (protection de l’enfance, victimologie, droit des victimes, enquête sur cas de viol ou d’abus sexuel intrafamilial…), sont parfois rapportées des violences accompagnées d’une consommation de contenus pornographiques par les auteurs seuls ou en compagnie des victimes ».

5. Les enfants peuvent « être changés » par la pornographie

« Près de 80% des jeunes interrogés pensent que les films pornographiques sont une caricature de la normalité des corps et des comportements », affirme l’Académie de médecine. « Néanmoins, les enfants et les adolescents peuvent tout autant apprendre de qu’être changés par la pornographie. Par ailleurs, la plupart des experts soulignent que la sexualité associée à la consommation de pornographie est déconnectée le plus souvent de tout sentiment affectif. »

6. Le porno engendre une soumission de la femme

Le porno, un esclavage ? Il y a bien soumission de la femme et pratiques à risques… selon l’Académie de médecine.

Le porno véhicule une vision de la femme comme objet sexuel, selon l’Académie de médecine :  « La pornographie dans son immense majorité promeut de forts stéréotypes de genre contribuant à montrer la femme comme un objet sexuel, croyance fréquente chez les garçons consommateurs. De manière générale, la pornographie contribue à une vision du monde moins progressiste en termes d’égalité de genre : l’homme y est volontiers dominant,la femme soumise. »

Enfin, notons que « les jeunes consommant régulièrement des médias pornographiques sont plus souvent susceptibles de déclarer avoir plusieurs partenaires, pratiquer du “sexe anal” ou consommer de l’alcool et des drogues. Ainsi, il semble que l’exposition et l’accès à la pornographie soient associés à des attitudes irréalistes au sujet de la sexualité (par exemple en termes de performances); à une sexualité plus permissive (par exemple en facilitant la pratique de la fellation ou de la sodomie); à une plus grande acceptation de la sexualité occasionnelle (avec ses retombées dommageables en termes de prévention des maladies sexuellement transmissibles et de recours à l’intervention volontaire de grossesse); et à une certaine maladresse dans les relations intimes à l’autre ».

7. Des pratiques nouvelles et comportements problématiques

La dernière partie du rapport évoque les pratiques nouvelles et comportements problématiques que sont le sexting (envoi de photos/vidéos de soi nu ou de tiers à d’autres personnes, c’est à dire sextape, sextos, etc.),  « les conduites addictives à la pornographie », ou encore le “chemsex” (usage de substances psychoactives avec du porno) et qui vont jusqu’à l’exploitation sexuelle des mineurs.

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Pour aller plus loin :

 

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Réseaux sociaux et messageries privées, nouveaux vecteurs du porno

Les réseaux sociaux et messageries privées sont devenus un vecteur grandissant de diffusion du porno, comme le souligne le rapport du Sénat du 28 septembre 2022 : « c’est le cas notamment de médias sociaux tels que Twitter ou Instagram ». S’agissant des messageries privées, les échanges et téléchargements de contenus pornographiques via WhatsApp ou Snapchat sont également de plus en plus fréquents, surtout au sein du public adolescent !

30 % des jeunes entre 15 et 17 ans ont déjà vu du contenu porno

Ainsi, une récente étude allemande publiée au mois d’avril 2022, sur les habitudes des adolescents français concernant la pornographie en ligne a révélé les résultats d’un sondage Ifop réalisé en avril 2021, auprès de 1 000 jeunes, âgés de 15 à 17 ans, selon lesquels :
30 % d’entre eux ont été exposés à du contenu sexuel explicite via des vidéos ou images pornographiques, directement sur les réseaux sociaux (Instagram, Twitter ou Reddit), sans passer par des sites pornographiques ;
– 24 % d’entre eux déclarent avoir été exposés à ce type de contenus en le recevant ou le téléchargeant via des messageries privées, telles que WhatsApp (propriété de Facebook) ou Snapchat ;
– 17,6 % d’entre eux ont visionné ce type de contenus sur YouTube ;
– 29,5 % d’entre eux déclarent également accéder à ce type de contenus via des moteurs de recherche sur Internet tels que Google.

Lors d’une table ronde organisée le 9 mars 2022 devant la délégation du Sénat, une actrice, réalisatrice et productrice de films pornographiques déclarait : « il n’est pas rare de trouver du contenu pornographique non flouté sur Twitter, même après plusieurs signalements. Twitter ne propose aucun dispositif pour réguler ces contenus, pas plus que Google, puisqu’il suffit de taper un mot clé à caractère sexuel dans la barre de recherche “ images ” pour découvrir des milliers de contenus pornographiques sans même avoir ouvert la moindre page d’un site porno. »

Les contenus pornographiques ou du moins en faisant la promotion ne sont également pas rares sur Instagram. Il convient néanmoins de noter qu’en septembre 2022 ce réseau social a décidé de supprimer le compte de la première plateforme de pornographie en ligne. Mais d’autres réseaux sociaux se penchent sur le porno…

Cette année, Twitter voulait se lancer dans le porno

Le 30 août 2022, Numérama nous révélait que Twitter souhaitait depuis le printemps 2022 lancer un concurrent de la première plateforme mondiale de partage de vidéos pornographiques, projet appelé ACM, pour Adult Content Monetization (monétisation du contenu adulte). En effet, les responsables de Twitter avaient constaté que les utilisateurs de cette plateforme de porno utilisaient presque tous Twitter pour trouver des “clients”. Alors Twitter a constitué une équipe de 84 employés chargés de se prononcer sur cette question : ils sont arrivés à la conclusion que les capacités de modération de Twitter étaient ridicules face aux risques engrangés par un tel service. En effet, Twitter se dit incapable de reconnaître du contenu pédopornographique ou de la violence sexuelle, ni ne connaît pas l’âge réel de ses utilisateurs. Ce qui pose tout de même question.

Les “tubes” Youtube, etc.

L’arrivée des tubes, véritables robinets à images pornographiques, a donc profondément bouleversé le secteur économique de la pornographie qui reposait auparavant essentiellement sur une consommation payante, à l’accès relativement encadré et règlementé, de contenus vidéos produits de manière « classique » par des entreprises fonctionnant sur le modèle de grandes productions cinéma. Le besoin massif de nouveaux contenus pour alimenter ces plateformes a notamment constitué le point de départ de pratiques favorisant les violences sexistes et sexuelles envers les femmes, leur exploitation sexuelle ainsi que la production de contenus de plus en plus « trash » et violents pour alimenter les intérêts économiques de cette véritable industrie du sexe.

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Le porno produit viols et traite des êtres humains

Maltraitances sexuelles, physiques et psychologiques, viols, prostitution donc traite des êtres humains. Le porno  serait-il un véritable esclavage ? Le Sénat n’en fait pas mystère, dès son introduction : « Ce rapport s’inscrit dans un contexte particulier, celui du traitement pénal, pour la première fois en France, de violences commises dans un contexte de pornographie sur des femmes victimes de graves maltraitances, sexuelles, physiques et psychologiques, perpétrées par des criminels de l’industrie pornographique, faisant aujourd’hui l’objet de diverses mises en examen, notamment pour viol, viol aggravé, complicité de viol avec acte de torture et de barbarie, traite des êtres humains aux fins de viol, proxénétisme ».

Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme !, soulignait ainsi devant la délégation aux droits des femmes, le 20 janvier 2022 : « d’un point de vue juridique, les vidéos et leurs synopsis sont condamnables pour apologie de crime, de pédocriminalité, d’inceste, de haine raciale ou de lesbophobie. Ce sont toutes des incitations à commettre des crimes, punies par la loi. Les plateformes pourraient être poursuivies pour le caractère illégal de ces vidéos. »

La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, lors de son audition par la délégation le 15 juin 2022, a rappelé pour sa part que « les incriminations applicables aux sites pornographiques violents sont nombreuses : viol aggravé, agression sexuelle, actes de torture et de barbarie, traite des êtres humains, proxénétisme. La lutte contre ces infractions est significative car le milieu pornographique est quasi-exclusivement celui de la violence ».

Une porosité avérée entre le monde de la prostitution et celui de la pornographie

Le Sénat souligne d’ailleurs une porosité avérée entre le monde de la prostitution et celui de la pornographie. De nombreux experts auditionnés par la délégation dans le cadre de ses travaux sur l’industrie de la pornographie ont fait état cette évidente porosité. C’est ainsi qu’Elvire Arrighi, chef de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) au ministère de l’Intérieur, a déclaré devant la délégation lors de son audition le 18 mai 2022, « la porosité entre le monde de la prostitution et celui de la pornographie est évidente. Mes enquêteurs, dans leur travail quotidien sur Internet pour démanteler des réseaux de proxénétisme, tombent très régulièrement sur des annonces vantant l’expérience des prostituées dans le domaine de la pornographie. Il y a un acronyme bien connu : PSE, à savoir porn star experience, ce qui veut tout dire. L’intersection est incontestable : celles qui sont exploitées dans le domaine de la prostitution le sont également régulièrement dans le cadre de la pornographie. »

Le caractère « prostitutionnel » de la pornographie

Sonny Perseil, docteur HDR en science politique, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), a présenté à la délégation, lors de son audition le 3 février 2022, le résultat de ses recherches sur les « cadres de la pornographie » et fait état du caractère prostitutionnel de la pornographie : « quand des personnes acceptent contre rétribution de réaliser des prestations sexuelles – ce qui est le cas parfois pour des films présentés par leur marketing comme amateurs –, on peut commencer à parler de prostitution. En plus de ce premier niveau d’explication par la définition même de la prostitution en tant qu’acte sexuel tarifé, tout un faisceau d’indices a conduit à établir plus rigoureusement cette qualification prostitutionnelle. »

De la prostitution de rue aux “escorts girls” en ligne

Le rapport du Sénat souligne aussi que l’évolution des pratiques prostitutionnelles caractérisée, notamment, par un déplacement de la prostitution de rue vers la prostitution dans des appartements privés avec une mise en relation directe du client et de la personne prostituée via des sites de petites annonces, alimente les liens de plus en plus étroits qui existent entre l’activité prostitutionnelle et la pornographie. Ainsi que le soulignait également Sonny Perseil devant la délégation du Sénat le 3 février 2022, « en France, l’activité prostitutionnelle a largement abandonné la rue pour investir en masse les sites Internet d’escorts. S’agissant de ces derniers, il est intéressant de noter l’influence de la pornographie sur l’offre de services sexuels, l’acronyme PSE – Porn Star Experience – décrivant bien la tendance des prostituées comme des clients d’offrir et de demander, sur le marché des échanges économico-sexuels, des performances autrefois réservées aux hardeurs. Ainsi, l’activité pornographique paraît avoir un effet direct sur le marché de la prostitution. »

Les webcams, hybridation emblématique entre prostitution et pornographie

Le chercheur Sonny Perseil a également évoqué l’apparition récente d’une forme alternative de commercialisation de contenus pornographiques sur Internet : les webcams qu’il a qualifié d’activité « emblématique car parfaitement hybride entre prostitution et pornographie. Si le client reste devant son écran, afin d’obtenir une forme de jouissance, il a la possibilité de guider et de solliciter des actes sexuels accomplis par une hôtesse. Ce n’est pas la première fois que des contacts directs entre un client et une actrice pornographique sont constatés. (…) cette systématisation de l’interaction entre un client extérieur au champ professionnel de la pornographie et une femme qui joue devant son écran avec les usagers – en leur parlant, en exécutant leurs demandes sexuelles personnalisées, seule, avec des accessoires ou des partenaires – finit de démontrer la confusion entre pornographie et prostitution. »

Porno et traite des êtres humains, deux univers poreux

Sur le terrain, l’enquête du journaliste Robin D’Angelo, auditionné par la délégation, a également révélé des liens évidents entre pornographie et prostitution, ainsi qu’il en faisait état devant la délégation le 17 février 2022 : « j’ai recueilli beaucoup de témoignages de femmes en situation de prostitution, à qui un client a proposé de rencontrer une connaissance qui produit du porno. C’est ainsi qu’on passe d’un univers à l’autre. Les producteurs ont pour objectif de toujours recruter de nouvelles femmes pour alimenter en permanence le flux des tubes.

Lorsque des sites web publiaient des annonces de prostitution, ils allaient contacter en masse les femmes qui se prostituaient sur ces sites pour les recruter. La passerelle est évidente. D’ailleurs, beaucoup d’actrices pornographiques ne peuvent pas vivre uniquement de ces tournages et officient en tant que gogo danseuses dans des boîtes de nuit, ou se prostituent à côté. Le “ travail du sexe ” est à 360 degrés. Les liens sont très forts ».

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Que faire lorsque son conjoint regarde de la pornographie ?

“Je le sais, je le sens, mon conjoint(e) regarde de la pornographie !” Cette idée vous est déjà passée par la tête ? Vous ne vous sentez pas bien, et vous ne savez pas quoi faire ? 

C’est normal, cette situation n’est pas celle que vous désirez pour votre vie de couple et cela vous attriste.

Votre première réaction sera peut-être de vouloir le confronter, mais il est possible qu’il nie. Il dira peut-être que c’est quelqu’un d’autre qui a utilisé son ordinateur/téléphone. Peut-être qu’il vous dira qu’il savait que vous l’espionniez et qu’aller sur ce site vous embêterait.

Peu importe pourquoi votre mari ou votre femme vous ment par rapport à son addiction à la pornographie, sachez que mentir est difficile pour tous.
Votre mariage n’est pourtant pas sans espoir. Cela va demander du temps, des compromis et du travail de votre part à tous les deux mais votre mariage, votre couple peut être restauré !

Que faut-il faire si votre mari/femme regarde de la pornographie ?

  1. Confrontation dans la douceur : Lui en parler

Si vous venez de le découvrir, prenez du temps pour digérer la nouvelle. La pornographie crée un sentiment de honte chez la personne qui la regarde. Si votre conjoint(e) se sent attaqué(e) sur sa fragilité, il/elle se braquera et ne voudra pas en parler. Cela se transformerait en conflit et ce n’est pas ce que vous recherchez.

Confrontez cette situation dans la douceur et réagissez avec amour. Cela n’est pas toujours facile car vous vous sentez sûrement blessé(e) par cette habitude prise. Gardez courage !

2. Être dans une disposition d’écoute

Si votre conjoint(e) consomme régulièrement des contenus pornographiques, sachez que le problème remonte sûrement à quelques années. C’était peut-être déjà le cas avant que vous vous rencontriez.
Essayez de dire à votre conjoint(e) que vous êtes là pour l’aider et l’écouter. Parfois, en parler est un début de chemin de guérison.

Tout en restant dans une disposition d’écoute, c’est-à-dire, ne pas juger ce qu’il/elle va dire, ne pas interrompre le temps de parole et bien veiller à ce que chacun ait un temps de parole égal.

Essayez de comprendre comment il en est arrivé là. Trop de pression au travail ? Un stress immense ? Un moment de défoulement ou un temps de refuge lorsqu’il se sent découragé ? Ou tout simplement de la curiosité ?

3. Orienter votre conjoint(e) vers un spécialiste

Après en avoir discuté en couple, vous pouvez proposer à votre conjoint(e) d’aller voir un spécialiste. Il existe des coachs/thérapeutes spécialisés dans l’addiction à la pornographie et la masturbation.
Vous pouvez aussi consulter ensemble une conseillère conjugale si vous jugez bon de prendre un temps pour votre couple. Prenez cette décision à deux et n’imposez pas ce genre de thérapie à votre moitié. Cela pourrait le/la braquer et l’enfermer encore plus dans sa solitude.

4. Ne vous sentez pas coupable si votre conjoint(e) regarde de la pornographie

Apprendre que son conjoint est Addict à la pornographie peut vous faire entrer dans une démarche de prise de responsabilité ou encore de culpabilité. Un de vos réflexes sera sûrement de vous dire que vous pouvez “réparer” votre moitié. Voici quelques points que vous devez réaliser :

  • Il/Elle utilise de la pornographie pour une certaine raison et cela remonte certainement à bien avant votre rencontre
  • Il ne quittera la pornographie uniquement s’il le désire. Vous pouvez l’aider et motiver sa décision mais vous ne pourrez pas le forcer à le faire.
  • Prendre toute la responsabilité sur la guérison pourrait vous faire changer de rôle et passer d’épouse à mère ou policier.
  • Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas un top model que votre conjoint(e) consomme de la pornographie.

Lire aussi : Face au porno, comment réagir ?

Dans tous les cas, ne restez pas seule dans cette épreuve et parlez-en à quelqu’un de confiance. Sur ce site, des bénévoles sont disponibles pour vous écouter. Toutes les conversations sont anonymes et confidentielles. Nous sommes vraiment là pour vous !

 

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