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Dans un rapport rendu public le 24 janvier 2023, l’Académie de médecine pointe du doigts les nombreux dangers du porno, dont le « chemsex ». Mais qu’est-ce que c’est ?

« Chemsex » est un mot-valise combinant « chemical » (produits chimiques en anglais) et sexe, est le fait de combiner la pratique du sexe et la prise de drogue(s). Le porno est souvent lié.

Le rapport de l’Académie de médecine explique le chemsex :

« Le Chemsex est un phénomène complexe, qui n’est pas toujours pathologique, mais a des implications et comporte des risques pour la santé physique et mentale potentiellement graves. Les substances les plus consommées dans ce cadre sont les cathinones de synthèse, mais également le GHB (gammahydroxybutyrate) et son précurseur le GBL (gammabutyrolactone), et, dans une moindre mesure, la cocaïne, la MDMA (méthylènedioxymétamphétamine), la kétamine et la méthamphétamine. Elles le sont de manières très variées : voie orale, inhalée ou fumée, intranasale (‘sniff’), intraveineuse (‘slam’), et intrarectale (‘plug’). Le Chemsex concerne presque exclusivement la communauté jeune adulte homosexuelle et reste un phénomène essentiellement urbain. Il ne s’agit pas en soi d’une pratique nouvelle mais le groupe de travail a souhaité l’évoquer car elle a également été profondément renouvelée par l’avènement de réseaux sociaux avec l’utilisation d’applications dédiées qui permettent une mise en œuvre quasi immédiate et l’apparition de nouveaux usages en consommation de toxiques (par exemple l’utilisation de la métamphétamine par voie intraveineuse). »

« L’enquête européenne EMIS réalisée en 2017 montre ainsi que 915% des hommes homosexuels interrogés dans les pays du Benelux rapportent une expérience de Chemsex le mois précédent, 68% en Espagne, France, RoyaumeUni et Irlande, et moins de 5% dans les autres pays européens. Notons qu’en France, 1.6% le font avec utilisation de la voie intraveineuse et que la pratique du ‘slamming’ se développe dans les tranches d’âge les plus jeunes. Outre l’augmentation des infections sexuellement transmissibles et des transmissions HBV et HIV dans ces populations, l’utilisation de métamphétamine s’accompagne aussi d’un usage intraveineux plus fréquent, d’un risque d’addiction plus élevé, d’un risque de comportements agressifs, compulsifs et impulsifs, de psychoses toxiques fréquentes, graves et prolongées, de crash méthamphétaminique grave et prolongé avec conduite suicidaire, et de neurotoxicité. »

« Notons qu’en termes de prévention, plusieurs évènements cibles précédant les premières expériences de ‘Chemsex’ ont été identifiés, dont 3 au moins concernent les adolescents : aussitôt après le dépistage clinique de VIH, juste après une rupture amoureuse, suite à une immigration en milieu urbain, et les contextes de tourisme sexuel. »

Et toi, que penses-tu du chemsex ? Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (écoute anonyme et gratuite) :

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