15thFév

La masturbation : l’avis d’un prêtre dominicain, le Frère Paul-Adrien !

Faut-il arrêter ou continuer la masturbation ? La masturbation féminine ou la masturbation masculine est-elle bien ou pas pour la santé physique et mentale ? Comment arrêter l’addiction à la masturbation ? Comment arrêter de voir les films pornographiques ? Pourquoi arrêter la masturbation ? Le challenge no fap / nofap ?

Voici des questions auxquelles le dominicain Frère Paul-Adrien essaye de répondre dans cette vidéo, après plusieurs recherches auprès d’experts. Si vous avez encore des doutes s’il faut arrêter de se masturber ou pas, cette vidéo est faites pour vous. Que tu sois en couple ou célibataire, la masturbation est un acte qui peut impacter plusieurs aspects de ta vie sur le moins et long terme.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (écoute anonyme et gratuite) :

Son propos sur la masturbation :

« La masturbation, on n’en parle pas beaucoup, mais c’est délicat à traiter comme sujet. Mais je m’aperçois que cela concerne plus de monde que ce qui n’y paraît, à juste titre d’ailleurs, parce qu’il y a des vrais  enjeux derrière : des enjeux sur la vie affective, la vie amoureuse, sur le rapport à son propre corps, sur l’acte sexuel, qui est une bonne chose. Il y a aussi des enjeux spirituels. Donc je comprends qu’il y ait des gens qui luttent avec le porno. C’est un vrai sujet de conversation. Je m’étais dit que j’allais prendre le temps pour faire une vidéo  sur ce sujet…

Porno et whisky, même combat ?

« C’est ici que je ressors ma comparaison avec le whisky : je suis un bon amateur  de whisky. Celui 12 ans d’âge écossais, ça me parle. Le whisky, c’est comme le sexe, c’est bon, c’est une bonne chose, ça fait partie des plaisirs de la vie. Le sexe a été voulu par Dieu, et il a dit que « c’est très bon » (La Bible, livre de la Genèse, chapitre 1). De mon côté, j’y ai renoncé pour pouvoir suivre le Christ avec tout ce que je suis. Mais ce n’est pas parce que j’y ai renoncé que je ne suis pas capable de savoir ce que sont les bonnes choses : donc le sexe, c’est bon.

Maintenant, est-ce que le sexe tout seul, c’est une bonne chose ? Alors je vous pose la question : est-ce que boire du whisky tout seul, c’est une bonne chose ? Imaginez la même  situation, c’est juste un homme qui vous dit « j’étais triste, j’avais le moral dans les  baskets, donc j’étais tout seul chez moi, et j’ai  pris mes 2 verres de whisky ». Je comprends, c’est vrai que la vie est pas toujours facile.  Mais en même temps, on a quand même le sentiment que c’est une bêtise, et qu’un warning s’allume !

La masturbation, c’est la même chose. On devrait avoir ce warning, qui prend plutôt la forme d’un sentiment diffus de culpabilité. On ne se sent pas à l’aise. Ces personnes  ne sont pas fières de se masturber. Ce n’est pas cela, la vie. Visez quelque chose de plus grand !

Se masturber réduit-il le cancer de la prostate ?

Il y aurait une étude qui vient de médecins américains et qui vous dit que se masturber, c’est quelque chose qui réduit le cancer de la prostate. Écoutez,  je sais pas ce qu’elle vaut cette étude, et à titre personnel, vous ne pourrez pas m’enlever de la tête le fait que ça ressemble furieusement à l’une de ces arnaques sur Internet !

Enfin, imaginez quelqu’un qui vous dit « deux whisky par jour, c’est le meilleur moyen pour éviter un cancer ». Il se dit « bon OK très bien, mais je vais peut-être quand-même essayer de trouver d’autres moyens ! ». Et puis les adolescents de 1618, ils ne se masturbaient pas pour éviter un cancer de la prostate ! Et les gens de 40 ans qui se masturbent, ça me fend le cœur ! C’est parce qu’ils sont malheureux, cela a besoin d’être dit. Avant de nous parle du cancer de la prostate,  faut nous parler du malheur des gens ! Ou alors des problèmes d’addiction. Parce que ça aussi, c’est un vrai problème : oui, la masturbation entraîne des phénomènes d’addiction. Alors  évidemment, ça fait pas très glamour ou très sexy, mais y a quand même de la sagesse là-dedans !

Se masturber, une vraie addiction

Imaginez une autre situation : un de vos amis vous dit : « J’ai du mal à m’endormir, alors ce que je fais, c’est que le soir avant de m’endormir, ça me détend, je me prends mon verre de whisky ! Tous les soirs. Dans ma chambre tout seul ». Vous voyez le signal que ça renvoie ? C’est pas le bon. Je pense que cette personne, on lui dirait « mon coco, je sais pas où  tu vas, mais tu vas pas dans la bonne direction. À mon avis, il y a un pas du côté de l’alcoolisme qui est en train d’être franchi. » Si on me répond : « Ah, l’alcoolisme tout de suite… la masturbation, c’est pas pareil… ».

Le plaisir sexuel

Bon écoutez : le plaisir sexuel, c’est un plaisir d’une telle intensité… que tout le monde le veut. Et donc il y a tout un mécanisme qui se met en place avec les  neurotransmetteurs, le circuit de la récompense, enfin bref, y a tout un mécanisme d’addiction  qui se met en place très vite. Alors qu’en fait, le sexe est une belle chose. Être « accro », entre  guillemets, au sexe, normalement, le but derrière, c’est que ça vous permet d’être accro à une personne, c’est à dire que vous l’avez dans la peau. Vous l’aimez, quoi ! C’est la vôtre, vous vous donnez à elle. Et puis, ce qui est bien, c’est qu’ensuite, comme vous êtes deux, il y a quelqu’un pour vous. Et avec le temps, les choses deviennent réglées de manière  naturelle. Et pour ce qu’il y a de plus beaux, c’est-à-dire, une personne en face.

Pour revenir au whisky,  c’est la même chose. Normalement, le vrai plaisir du whisky, ce n’est pas ce qu’il y a dans le verre. Même le très bon whisky 12 ans d’âge écossais. Le vrai plaisir du whisky, c’est tout un contexte, c’est l’ambiance, la soirée, la personne avec qui vous le prenez. Quand vous êtes tout seul, à la place de s’attacher à une personne, on s’attache à la bouteille. C’est pour ça que je comprends les personnes qui se battent pour arrêter la masturbation. Est-ce qu’il y a de la grandeur là-dedans ?

Quelques trucs pour sortir de la masturbation (et du porno)

Donc, pour vous aider, 2 petites astuces :

1. Se fixer des limites à ne pas franchir

C’est dans votre tête que ça se passe. Le premier truc, c’est que il faut savoir là où vous voulez aller, vous devez avoir un idéal. Et une discipline spirituelle pour tendre vers cet idéal. Vous allez me dire que je sors tout de suite les grands mots, mais quand même, vous devez savoir où vous allez. C’est pour cela que j’ai passé pas mal de temps sur cette comparaison que le whisky. Vous devez avoir des bornes dans votre vie en vous disant : « Ça ? Ça c’est NON ». Exemple : « Le whisky tout seul, c’est NON, le sexe tout seul, c’est NON ». C’est d’abord là que ça se passe. Après, il y aura des combats, il y aura peut-être des chutes. Mais au moins, que ce soit clair dans votre tête !

2. Repérer les facteurs déclenchants et mettre des barrières

Deuxième astuce, toujours de bon sens : repérer  les facteurs déclenchants. Premier facteur déclenchant, c’est la pornographie. C’est toujours comme le whisky. Si vous êtes porté sur la bouteille de whisky, vous la mettez sous clé. Et il n’y a rien de honteux à dépenser 5 ou 10€ par mois pour avoir un filtre internet digne de ce nom. Moi, ça m’arrive d’en utiliser. En plus, c’est pas mal, cela permet de mieux gérer aussi  le temps qu’on passe sur Internet. Et ça permet de rendre les tentations gérables. Même si vous aimiez vraiment votre femme, vous auriez pas peur qu’elle le découvre. En fait, c’est le plus beau cadeau que vous pouvez lui faire. Celui que je recommande sur Android, c’est Truple. Et sur PC, il est plus intrusif, c’est Pluckeye. Les deux sont biens parce que c’est  fait pour être autogéré. Il ne s’agit pas des systèmes de mot de passe et de systèmes de délais. Et donc, en fait, vous vous autoéduquez à résister à la tentation. Franchement, c’est pas mal.

Le 2eme facteur déclenchant, ce sont les insomnies. C’est toujours le concept de la bouteille de whisky, c’est pour ça que je dis que ça marche pas mal comme comparaison. Vous n’avez pas de bouteille de whisky dans votre table de chevet ? C’est pas bien d’avoir une bouteille de whisky dans sa chambre ! Eh bien dans votre chambre, il n’y a pas internet, pas de téléphone portable ou des trucs comme ça !

La 3e astuce, c’est la prière et la confession, parce que oui, j’ai pas commencé par là, mais la masturbation est un péché (= séparation de l’amour de Dieu, ndlr). J’ai pas commencé par à parce que ça faisait un peu trop le curé qui vient avec ses gros sabots. Mais soyons clairs ! Confessez-vous. Et vous aurez plus d’estime pour vous-même. Et vous ferez des choses grandes. Alors je sais que c’est pas facile, donc on est là pour vous aider et vous accompagner (venez en parler sur le chat’!). On n’est pas là pour vous juger. On fait ce qu’on peut. Et je  le redis, pour que les choses soient bien claires, Dieu n’est pas venu sauver les justes, mais les pécheurs. On en est tous là.

Dernier point, c’est l’hygiène de vie : il faut  avoir une vie remplie, avec du sport, et tout et tout. Ça ne résoudra pas tous les problèmes d’insomnies, mais on fait ce qu’on peut, et ça commence aussi par là. Après, il y a plein d’autres conseils. J’avais fait une vidéo qui reste parfaitement d’actualité, à laquelle je vous renvoie, « Arrêter le porno ». Parce que tous les conseils que je donne là sont quasiment exploitables ici. Je sais que c’est pas facile, et  je sais que c’est pas une discussion très agréable… Si jamais je vous disais le nombre de personnes que ça concerne, cela vous déculpabilisera ou pas ? En tout cas, cela prouve qu’on sait ce que c’est. Donc courage  les petits gars !

Et puis dites-vous que c’est beau d’avoir une belle vie, donc allez-y, levez-vous !

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (écoute anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin sur le sujet :


Notes

Ce que dit le catéchisme de l’Eglise catholique de la luxure et de la masturbation :

§2351
La luxure est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonnée, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union.

§2352
Par la masturbation, il faut entendre l’excitation volontaire des organes génitaux, afin d’en retirer un plaisir vénérien. «Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné». «Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité». La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de «la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine» (CDF, décl. «Persona humana» 9).

Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui peuvent atténuer, voire même réduire au minimum la culpabilité morale.

 


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