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Que faire lorsque son conjoint regarde de la pornographie ?

“Je le sais, je le sens, mon conjoint(e) regarde de la pornographie !” Cette idée vous est déjà passée par la tête ? Vous ne vous sentez pas bien, et vous ne savez pas quoi faire ? 

C’est normal, cette situation n’est pas celle que vous désirez pour votre vie de couple et cela vous attriste.

Votre première réaction sera peut-être de vouloir le confronter, mais il est possible qu’il nie. Il dira peut-être que c’est quelqu’un d’autre qui a utilisé son ordinateur/téléphone. Peut-être qu’il vous dira qu’il savait que vous l’espionniez et qu’aller sur ce site vous embêterait.

Peu importe pourquoi votre mari ou votre femme vous ment par rapport à son addiction à la pornographie, sachez que mentir est difficile pour tous.
Votre mariage n’est pourtant pas sans espoir. Cela va demander du temps, des compromis et du travail de votre part à tous les deux mais votre mariage, votre couple peut être restauré !

Que faut-il faire si votre mari/femme regarde de la pornographie ?

  1. Confrontation dans la douceur : Lui en parler

Si vous venez de le découvrir, prenez du temps pour digérer la nouvelle. La pornographie crée un sentiment de honte chez la personne qui la regarde. Si votre conjoint(e) se sent attaqué(e) sur sa fragilité, il/elle se braquera et ne voudra pas en parler. Cela se transformerait en conflit et ce n’est pas ce que vous recherchez.

Confrontez cette situation dans la douceur et réagissez avec amour. Cela n’est pas toujours facile car vous vous sentez sûrement blessé(e) par cette habitude prise. Gardez courage !

2. Être dans une disposition d’écoute

Si votre conjoint(e) consomme régulièrement des contenus pornographiques, sachez que le problème remonte sûrement à quelques années. C’était peut-être déjà le cas avant que vous vous rencontriez.
Essayez de dire à votre conjoint(e) que vous êtes là pour l’aider et l’écouter. Parfois, en parler est un début de chemin de guérison.

Tout en restant dans une disposition d’écoute, c’est-à-dire, ne pas juger ce qu’il/elle va dire, ne pas interrompre le temps de parole et bien veiller à ce que chacun ait un temps de parole égal.

Essayez de comprendre comment il en est arrivé là. Trop de pression au travail ? Un stress immense ? Un moment de défoulement ou un temps de refuge lorsqu’il se sent découragé ? Ou tout simplement de la curiosité ?

3. Orienter votre conjoint(e) vers un spécialiste

Après en avoir discuté en couple, vous pouvez proposer à votre conjoint(e) d’aller voir un spécialiste. Il existe des coachs/thérapeutes spécialisés dans l’addiction à la pornographie et la masturbation.
Vous pouvez aussi consulter ensemble une conseillère conjugale si vous jugez bon de prendre un temps pour votre couple. Prenez cette décision à deux et n’imposez pas ce genre de thérapie à votre moitié. Cela pourrait le/la braquer et l’enfermer encore plus dans sa solitude.

4. Ne vous sentez pas coupable si votre conjoint(e) regarde de la pornographie

Apprendre que son conjoint est Addict à la pornographie peut vous faire entrer dans une démarche de prise de responsabilité ou encore de culpabilité. Un de vos réflexes sera sûrement de vous dire que vous pouvez “réparer” votre moitié. Voici quelques points que vous devez réaliser :

  • Il/Elle utilise de la pornographie pour une certaine raison et cela remonte certainement à bien avant votre rencontre
  • Il ne quittera la pornographie uniquement s’il le désire. Vous pouvez l’aider et motiver sa décision mais vous ne pourrez pas le forcer à le faire.
  • Prendre toute la responsabilité sur la guérison pourrait vous faire changer de rôle et passer d’épouse à mère ou policier.
  • Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas un top model que votre conjoint(e) consomme de la pornographie.

Lire aussi : Face au porno, comment réagir ?

Dans tous les cas, ne restez pas seule dans cette épreuve et parlez-en à quelqu’un de confiance. Sur ce site, des bénévoles sont disponibles pour vous écouter. Toutes les conversations sont anonymes et confidentielles. Nous sommes vraiment là pour vous !

 

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« Pourquoi je continue à tomber malgré mes efforts ? »

C’est une question que tu te poses ? Tu fais des efforts pour sortir du porno mais tu n’y arrives pas ?
Il s’agit d’abord d’identifier pourquoi tu retombes et d’avoir les billes pour savoir réagir dans ces cas là.

Sais-tu pourquoi tu retombes encore et encore ? 

Parce qu’à chaque fois que tu te dis: «Je ne tomberai plus dans la pornographie», tu ne la remplaces pas par une autre activité, cela crée un vide dans ton emploi du temps, un manque dans ton corps.  

Sache que le corps a horreur du vide, il est à la recherche perpétuelle du plaisir, du coup si tu ne te décides pas de remplacer ce vide par toi même, ton corps va s’en charger à ta place.

Et pour ton corps, cela est extrêmement simple, tu le faisais déjà et tu y prenais du plaisir, pourquoi arrêter ? Pourquoi se priver de ce plaisir ? Et donc il te dira, «Regarde encore une fois, ça sera la dernière, cette fois ci, tu en auras pour ton compte et ça sera tout». 

Tu seras tellement exposé à ce genre de pensées que tu vas finir par céder. 

C’est ainsi que tu te retrouves à tomber encore et encore. Un cycle sans fin…

Que faire dans ce cas ?

Comment renforcer tes efforts pour sortir du porno ?

Tu dois obligatoirement combler ce vide pour que ton corps soit en équilibre, pour que ton corps ne sente plus ce manque récurrent. 

Il y a d’une part: «arrêter d’aller dans les sites pornographiques et de s’exposer aux images à caractère pornographique» et aussi d’autre part «remplacer cela par d’autres activités qui vont te régénérer et briser cette dépendance ».

Concrètement, ce temps que tu déployais pour te détruire, tu peux maintenant l’utiliser pour te rebâtir en lisant la Bible par exemple, en priant, en faisant du sport, en profitant au maximum de ta famille, de tes amis, de tes collègues, en te concentrer sur tes projets à court et à long terme, en te forgeant carrément une mentalité … 

C’est en faisant ce qu’il faut faire que tu n’auras plus le temps de faire ce qu’il ne faut pas faire.

Pour qu’il y ait un changement réel et définitif, tu dois être conscient que tu es encore vulnérable, tu seras toujours tenter d’y retourner et donc tu dois obligatoirement adopter la bonne attitude, en évitant au maximum de t’exposer aux images et aux pensées qui peuvent te ramener vers la pornographie et aussi et surtout, diriger tes pensées, ta réflexion, ton esprit vers des activités positives et régénératrices.

Pour sortir de la pornographie, voici les 10 meilleures méthodes.

N’hésite pas aussi à nous parler via le chat (anonyme et gratuit), à nous poser tes questions. Nous sommes-là pour toi !

Sir Josaphat Bakajika
@Sir_Josaphat_B

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Existe-t-il une relation entre dépression et pornographie ?

“Je suis en dépression, la pornographie peut régler mon problème”

Vous êtes-vous déjà senti étrangement triste et morose pendant des jours, comme si le monde était soudainement sans couleur et oppressant ? Avez-vous déjà ressenti une certaine lourdeur, comme si un éléphant était assis sur votre poitrine ?

Avez-vous déjà perdu tout intérêt pour les choses que vous aimez faire ou avez-vous soudainement voulu éviter les personnes avec lesquelles vous aimez normalement passer du temps ? ou déjà eu l’impression qu’il n’y a aucun espoir pour l’avenir ou que le sommeil est la seule chose qui vous intéresse ?

Si vous avez déjà ressenti l’une de ces choses, vous avez très probablement souffert de dépression.

Symptômes de dépression

Selon le Manuel des troubles mentaux (DSM-V), un épisode dépressif majeur est marqué par l’apparition simultanée d’au moins cinq des symptômes suivants dans une période de deux semaines :

  • Dépression presque toute la journée, presque tous les jours.
  • Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités la plupart du temps, presque tous les jours.
  • Prise ou perte de poids importante en dehors des régimes.
  • Insomnie ou somnolence continuelle presque tous les jours.
  • Agitation physique ou manque d’activité presque tous les jours
  • Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée presque tous les jours.
  • Diminution de la capacité à penser ou à se concentrer, ou indécision, presque tous les jours.
  • Pensées récurrentes de mort (pas seulement la peur de mourir), pensées récurrentes de suicide sans plan spécifique, tentative de suicide ou plan spécifique de suicide.

Si vous avez connu un épisode dépressif, vous n’êtes pas seul. La dépression est incroyablement courante.

Mais ce n’est pas parce qu’elle est courante qu’elle n’est pas grave. La dépression peut nuire à vos relations, réduire votre capacité à fonctionner au travail, entraîner des problèmes de santé physique et même déclencher des pensées suicidaires ou d’autres formes d’automutilation.

Il est important de noter que la dépression existe sur un spectre de gravité, certains épisodes dépressifs légers passant rapidement et d’autres devenant un schéma récurrent et s’aggravant qui peut être débilitant. Si vous n’êtes pas sûr de la gravité de votre dépression, demandez un diagnostic à un professionnel de la santé mentale agréé.

Dépression et pornographie

Alors, quel est le rapport entre la dépression et la pornographie ? Les recherches démontrent de plus en plus qu’il peut exister un lien entre la dépression et la pornographie.

Une étude menée auprès de collégiens a révélé que la consommation de pornographie plus de trois fois par semaine était corrélée à des taux plus élevés de dépression. Une étude similaire mais différente menée auprès de collégiens a révélé que la consommation compulsive de pornographie était associée à une augmentation des conditions de santé mentale négatives, notamment la dépression et l’anxiété.

Des chercheurs étudiant des adolescents suédois ont constaté que les adolescents qui regardaient régulièrement du porno étaient deux fois plus susceptibles de souffrir de dépression. Et en 2019, une étude a révélé que l’utilisation excessive de pornographie était associée à des taux accrus de dépression chez les hommes et les femmes.

Il est important de noter que ces études ne permettent pas de déterminer qui, de la dépression ou du porno, vient en premier.

La dépression peut conduire au porno

Il est tout à fait possible que la dépression conduise à la consommation de porno et qu’une personne souffrant de dépression se tourne vers le porno pour soulager ses symptômes dépressifs. Après tout, il est généralement admis que les déficiences en sérotonine dans le cerveau peuvent entraîner la dépression et d’autres troubles mentaux. De plus, des scanners cérébraux ont révélé que le porno libère de la sérotonine, de la dopamine et d’autres substances neurochimiques associées au plaisir qui pourraient temporairement apaiser la douleur des symptômes dépressifs. Il est donc tout à fait possible que la dépression passe en premier.

Cependant, d’autres recherches ont montré que la consommation de pornographie est associée à une augmentation des troubles mentaux négatifs tels que la solitude, l’anxiété, la dépression, et même des symptômes physiques comme les maux de tête. En d’autres termes, même si la dépression, dans certains cas, vient en premier, de nombreuses preuves suggèrent que la consommation de pornographie ne fera qu’aggraver la dépression, et non l’améliorer. Il est également tout à fait probable, d’après ces recherches, qu’une personne qui n’est pas déprimée au départ puisse le devenir après avoir regardé du porno.

Pornographie et dépression : un mélange toxique

Voilà où je veux en venir. Le porno et la dépression sont liés, et ensemble, ils forment un mélange toxique. Si vous êtes déjà déprimé, le porno ne fera qu’aggraver votre dépression. Bien sûr, vous vous sentirez peut-être mieux pendant un moment, mais à long terme, il augmentera votre solitude et votre dépression et vous enfermera dans un cycle compulsif qui ne fera qu’accroître votre sentiment de désespoir.

Si vous n’êtes pas déjà déprimé, la consommation de porno pourrait facilement vous y conduire. Il a été démontré que le porno accroît l’isolement, nuit aux relations, contribue aux sentiments de culpabilité, de honte et de dévalorisation, augmente l’anxiété et, oui, contribue à la dépression.

La bonne nouvelle est que la dépression est entièrement traitable. Il existe de nombreuses thérapies efficaces contre la dépression – des thérapies de stimulation cérébrale à la méditation et à l’exercice physique, en passant par diverses psychothérapies – et de nombreuses personnes ayant souffert de dépression, même sévère, se sont complètement rétablies.

Le traitement peut varier en fonction de la gravité de votre dépression, mais il peut inclure une thérapie individuelle, un régime alimentaire, de l’exercice et d’autres changements de mode de vie, ou une thérapie de groupe. Malheureusement, de nombreuses personnes souffrant de dépression ne cherchent pas d’aide. Si vous, ou l’un de vos proches, souffrez de dépression, prenez des mesures pour demander de l’aide dès que possible.

Conclusion

Des millions d’Américains souffrent de dépression chaque année. Si vous souffrez de dépression, vous n’êtes pas seul. Une chose est sûre : Le porno ne guérit pas la dépression, et les recherches démontrent qu’il pourrait même y contribuer ou l’aggraver.

Si vous, ou l’un de vos proches, souffrez de dépression, il ne faut pas le prendre à la légère. La dépression peut être grave et débilitante. Demandez l’aide d’un professionnel de la santé mentale agréé pour un diagnostic et un traitement. Ensuite, réfléchissez à l’impact potentiel du porno sur votre dépression et prenez des mesures pour l’éliminer de votre vie. Bien que l’abandon du porno ne soit pas un remède contre la dépression, arrêter maintenant peut améliorer votre santé mentale de diverses manières.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :


Source : Sam Guzman – Traduit de l’anglais “The relationship between Porn and Depression : Is it Real ?” – CovenantEyes

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Retrouver son unité et sa liberté en 10 étapes

Voici un extrait du livre Délivré de Tanguy Lafforgue, pour vous permettre de retrouver votre unité et votre liberté en 10 étapes !

L’addiction a des conséquences sur toutes les dimensions de la personne. C’est donc une stratégie globale reposant sur une vision d’ensemble qui fera sortir de l’impasse et retrouver l’unité. Voici des pistes pour installer des limites justes et remettre le faux-moi addictif à sa place. Extrait du livre de Tanguy Lafforgue, Délivré – 10 étapes pour arrêter la pornographie.

Etape 1 : Reconnaître que la stratégie de fuite ne marche pas

Si vous êtes là, c’est que vous vous rendez bien compte que fuir ce problème ne fonctionne pas.

Etape 2 : Découvrir comment reprendre le contrôle

Il y a plusieurs manières de reprendre le contrôle, se faire accompagner en est une.

Etape 3 : Traiter les déclencheurs externes et internes pour désactiver le conditionnement

Le traitement des déclencheurs apporte de la sérénité et de la sécurité, fait baisser la motivation excessive pour les comportement compulsifs et aide à reprendre en main son environnement.

Etape 4 : reconnaître que le mental est en grande partie responsable des compulsions, apprendre à penser avec plus de souplesse, et faire le tri dans les pensées gênantes

Le faux-moi addictif entretient des pensées problématiques ; celles-ci enferment dans les comportements addictifs en les justifiants, sapent la confiance en soi et l’estime de soi. Mais on peut repérer ces “histoires” qu’on se raconte à soi-même puis les modifier ou s’en distancier.

Etape 5 : apprivoiser ses émotions et en faire des alliées pour vivre le deuil.

Le faux-moi addictif a pris la mauvaise habitude de se méfier des émotions, qui représentent pour lui une gêne et suscitent de la honte. Par manque de confiance en soi et par peur de déranger, il préfère les anesthésier, les ignorer. En agissant ainsi, il se coupe des messages utiles qu’elles transmettent. Il va découvrir comment les conscientiser davantage et les décrypter pour mieux s’adapter et interagir.

Etape 6 : se reconnecter à son corps pour reprendre le contrôle du cerveau, mais aussi pour accroître son bien-être

Le corps humain fournit des informations et des ressources utiles. Il permet de se relier à soi et à l’extérieur, de s’ancrer dans le présent, de mieux se connaître et donc de se contrôler. Or, le faux-moi addictif est souvent coupé du corps, ce qui donne aux pensées gênantes une place disproportionnée. La déconnexion permet de se rééquilibrer.

Etape 7 : apprendre à ne plus réagir machinalement aux envies, revoir son rapport au plaisir, prendre en charge ses difficultés au lieu de les fuir

Le faux-moi addictif est “caché” avec l’action. Par peur de l’échec et de la honte, il préfère fuir plutôt que faire face aux obstacles et aux difficultés. Il perd ainsi de multiples occasions d’apprendre et de renforcer sa confiance en soi. Il va petit à petit retrouver le contact avec l’action, découvrir comment se responsabiliser, apprendre de ses expériences négatives, et devenir acteur de sa vie.

Etape 8 : renforcer sa motivation pour changer

Le premier ingrédient nécessaire quand on veut mettre fin à un comportement addictif n”est pas le volontarisme mais la motivation. Il existe plein de sources de motivation : ce sont les atouts. Plus on est relié à des bonnes raisons de changer et conscient de ses ressources personnelles, plus la motivation et la confiance s’accroissent.

Etape 9 : comprendre en quoi va consister le sevrage, et s’y préparer avec efficacité

Arrêter un comportement addictif n’est pas facile mais ce n’est pas non plus le calvaire. A la clé : liberté et sérénité. La neuvième étape explique concrètement comment le sevrage va se dérouler. L’arrêt n’est jamais soudain et total. Comme tout changement, il se fait de manière progressive et irrégulière, avec des hauts et des bas qu’on doit apprendre à gérer.

Etape 10 : poursuivre la vie après la fin du deuil et maintenir une nécessaire vigilance

Reprendre le contrôle des comportements addictifs est possible mais il reste toujours quelque part dans le cerveau un souvenir de la dépendance. On n’extirpe jamais le faux-moi addictif de soi, on apprend plutôt à vivre avec lui en le maintenant à sa juste place. La dernière étape invite à savourer la vie qui continue après l’addiction, à rester humble et vigilant et à poursuivre la dynamique de croissance personnelle entreprise à l’occasion du sevrage.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (écoute anonyme et gratuite) :

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tabous sur le sexe
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Bannissons les tabous sur le sexe !

Les tabous sur le sexe ne nous permettent pas d’être totalement attentifs au monde qui nous entoure. Voulons-nous voir ce monde changer au sujet du sexe, de la pornographie et de la masturbation ?

Voici une question à vous poser avant de commencer à lire cet article : Avez-vous déjà eu dans votre placard ou votre commode un objet qui a dépassé sa durée de vie utile, mais que vous refusez de jeter ?

Il s’agit peut-être d’un sous-vêtement un peu trop fin et trop étiré, d’un t-shirt ou d’un pantalon tâché. Il s’agit aussi peut-être d’une paire de vieux chaussons ou baskets ?

Pour moi, c’était un t-shirt de concert Metallica à manches longues, que j’avais acheté à un vendeur ambulant après un concert il y a des années.

J’adorais ce t-shirt, il n’était pas totalement ajusté, était troué. Mais c’était l’une de mes choses préférées à porter à la maison, au grand malheur de ma femme.

Pourquoi ?

Parce qu’il était franchement agréable !

Le malaise !

Il y a 5 ans, cette chemise a mystérieusement disparu. Je pense que ma femme l’a jetée, mais elle prétend que non. Quoi qu’il en soit, quand il s’agit de chemises, de pantalons, de chaussures ou même de sous-vêtements, il n’y a rien de mal à s’accrocher à quelque chose qui apporte un peu plus de confort.

Mais lorsqu’il s’agit d’aborder les sujets du sexe, du porno ou de la masturbation, le confort n’est souvent pas une bonne chose. En fait, c’est souvent le contraire.

  • Nous ne discutons pas du sexe et de la pornographie avec nos enfants suffisamment jeunes parce que cela les met mal à l’aise.
  • Ensuite, nous ne parlons pas à nos amis de nos luttes sexuelles secrètes parce que cela nous met mal à l’aise.
  • Nous n’avons pas de conversations honnêtes avec nos conjoints sur notre vie sexuelle terne parce que, là encore, c’est gênant.
  • Et nous n’abordons pas ces questions à l’église, en dehors d’un petit groupe secret, parce que cela nous mettrait incroyablement mal à l’aise.

Changer ou rester dans le confort ?

L’inconfort n’est pas amusant et donc, plutôt que de déchirer l’emballage de ce tout nouveau t-shirt qui crie “je suis prêt à changer”, nous enfilons à nouveau le vieux t-shirt de concert, évitant ainsi tout scénario gênant et inconfortable.

Mais si nous voulons voir un réel changement dans la façon dont la société et nous tous abordons le sexe, la sexualité et l’intégrité sexuelle, nous devons abandonner le t-shirt de concert et essayer quelque chose de nouveau.

Nous devons ignorer la raideur du moment qui semble abrasive au début, et intégrer ces conversations dans la vie de tous les jours. Nous serons ainsi mieux équipés pour répondre aux questions honnêtes qui parviendront à nos oreilles.

L’alternative à cette démarche ?

Une chose simple : rester à l’aise et coincé dans notre complaisance.

Voici trois raisons simples pour lesquelles vous devriez songer à vous débarrasser de ce manteau confortable que vous avez enveloppé autour des sujets du sexe, de la pornographie et de la masturbation la prochaine fois qu’une occasion de dialogue sain se présentera :

Vous permettez des moments de croissance.
Reconnaissez…

  • Si vous ne donnez pas votre maximum dans la salle de sport, vous ne deviendrez pas plus fort.
  • En ne gérant pas l’inconfort émotionnel, vous n’augmenterez pas votre résilience.
  • Si vous n’agissez pas avec foi, vous ne verrez jamais Dieu agir dans votre vie.

Ce n’est pas facile, et ce n’est pas amusant, mais la croissance ne se produit que lorsqu’il y a des déchirures et des étirements de vos fibres musculaires physiques et/ou métaphoriques.

Se lancer dans les discussions gênantes pour grandir

Et lorsqu’il s’agit de grandir dans une compréhension saine du sexe, de la sexualité et de l’intégrité sexuelle, cela est particulièrement vrai. Vous devez vous lancer dans ces conversations et perdre le besoin de confort pour pouvoir poursuivre pleinement l’honnêteté et la grâce.

Vous ouvrez la voie à une confiance et une connexion accrues.

L’intimité et la connexion ne peuvent exister que là où il y a de la confiance. Et la confiance ne peut exister que lorsqu’il y a un sentiment de sécurité. C’est pourquoi le chat’ sur notre site existe, il est anonyme et un lieu d’écoute sans jugement.

La vérité est que vos enfants, vos amis et même votre conjoint ne se sentiront pas en sécurité à 100 % avec vous s’ils savent que certains sujets sont tout simplement hors limites. Vous ne pouvez pas promettre à quelqu’un un amour total, la grâce et la confiance si vous n’êtes pas prêt à vous salir un peu quand la situation l’exige.

Parents, ceci est particulièrement important pour vous lorsqu’il s’agit de parler de sexe, de pornographie et autres sujets avec vos enfants. Vous savez quelle est la meilleure chose que vous puissiez faire pour les aider en ce qui concerne leur intégrité sexuelle ?

Être le lieu sûr où ils peuvent venir, quel que soit le sujet. Et oui, cela signifie un certain inconfort initial pour vous deux.

Vous montrez votre volonté d’écouter et d’aider au lieu de faire passer le message clair que vous voulez vous en sortir le plus rapidement possible.

Tant qu’existeront des tabous sur le sexe et la pornographie, nous aurons du mal à dire à ceux qui en ont besoin que nous sommes-là pour eux.

Ensemble, apprenons à jeter notre vieux vêtement pour revêtir un vêtement nouveau, prêt à écouter et à aider ceux dans le besoin.

Besoin de parler d’une addiction au porno ? Viens en parler avec nous sur le chat’, en toute confidentialité :

Pour aller plus loin :


Source : d’après un article de xxx-church.com

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Comprendre la dépendance et en sortir

Avant de sortir de la dépendance, il faut comprendre comment on en est arrivé là. Comment ont été sculpter les chemins de dépendance, comprendre les déclencheurs et tenter de se désensibiliser.

Sculpter les chemins de la dépendance

En tant que jeune garçon grandissant dans une ferme, je gardais un hameçon et une ligne de pêche sous un rocher près de notre étang. Situé dans une vallée du sud du Kentucky entre deux collines boisées, cet étang était alimenté par un ruisseau et une source naturelle et regorgeait de perches, de poissons-chats et de poissons bleus. 

À l’aide de mon fidèle canif, j’arrachais une branche de la forêt voisine et j’attachais ma ligne, tout comme Huck Finn. Sous les rochers et les rondins, je trouvais des vers et des larves  que j’utilisais comme appâts.

Mon endroit préféré pour pêcher était près du barrage de l’étang, où l’eau débordait et où le ruisseau continuait à se frayer un chemin à travers la vallée vers d’autres fermes. Le ruisseau suivait un passage étroit entre les rives de deux collines escarpées où des sycomores, des cèdres et des chênes bordaient ses rives. La pêche était bonne et, un après-midi en particulier, j’ai attrapé 22 poissons pour une friture familiale.

Quand j’étais en CM2, mon père a acheté une deuxième maison en Floride, où je fréquentais l’école loin de ma vieille maison du Kentucky. Je me souviens tout particulièrement d’une fois où nous sommes retournés au Kentucky pour l’été. J’ai couru à travers les bois vers mon trou de pêche familier. Le chemin à travers les bois était recouvert de végétation, mais je me souvenais du chemin. Quand je suis arrivé à l’étang, je l’ai trouvé peu profond et couvert d’algues. Au contraire, le lit du ruisseau qui partait de l’étang avait doublé de volume.

Au fil du temps, le débordement de l’eau avait érodé le barrage jusqu’à sa base. Avec l’écoulement continu de l’eau, le ruisseau était devenu plus large et plus profond. Les collines de chaque côté du ruisseau ont été profondément creusées par l’érosion et des arbres de 50 ans ont été renversés. Le lit du ruisseau, autrefois peu profond, atteignait maintenant 4 mètres de haut, et pourtant l’eau qui s’écoulait ne couvrait que mes chaussures.

Si les dommages initiaux avaient été découverts tôt, l’entaille de plus en plus profonde dans la colline n’aurait pas été aussi grave. Mais la négligence avait creusé son chemin. La remise en état et le repeuplement de l’étang nécessiteraient du travail et de la détermination… et beaucoup de travail.

pornographie péché

Le flux à haut débit de la pornographie

Notre culture moderne délivre un flot constant de médias sexualisés et de pornographie qui s’attaquent à l’esprit. Dans les décennies passées, la pornographie était limitée dans sa disponibilité, surtout pour les mineurs. Néamoins, l’avènement d’Internet fait que la pornographie hardcore et fétichiste est toujours disponible pour un public de plus en plus jeune.

Selon le regretté psychologue Al Cooper, l’attrait moderne de la pornographie est alimenté par un moteur triple A. Le porno est disponible, abordable et anonyme.

Disponible. Il y a des millions de pages de pornographie sur Internet, une croissance continue des appareils électroniques  et une connexion WIFI toujours disponible. 

Abordable. 90 % des gens ne regardent que du porno gratuit en ligne.

Anonyme. La pornographie est utilisée secrètement sur une variété d’appareils compatibles avec Internet.

De la même manière que le débordement d’un cours d’eau a rompu le barrage de notre étang familial et a creusé la colline, l’utilisation continue de la pornographie creuse des voies neuronales dans le cerveau, selon le Dr Struthers. Si l’on reconnaît les dommages à temps, il est possible de prévenir la formation de voies neuronales profondes. Mais si le flux de pornographie continue, une voie neuronale se développera et il faudra beaucoup de travail et de détermination pour la modifier. 

Souvent, ces voies neuronales de la pornographie s’enracinent dans les années formatrices de l’adolescence. Cela est particulièrement vrai dans la culture Internet d’aujourd’hui. À l’âge de 18 ans, 90 % des garçons et 60% des filles sont exposés à la pornographie sur Internet.

Que la consommation de pornographie devienne habituelle dans la jeunesse ou à l’âge adulte, un thème persiste. La pornographie, dit le Dr Laaser, devient un baume d’évasion utilisé pour soigner les blessures, qu’elles soient émotionnelles, physiques, sexuelles ou spirituelles. Vous avez eu une mauvaise journée ? Méditez-la avec du porno et de la masturbation et le cerveau recevra une pincée de substances chimiques neurales qui lui procureront un répit temporaire. Vous ressentez les douleurs de la jeunesse ou du passé ? Courez vers le refuge du porno. Bientôt, le porno et la masturbation feront partie de la vie, voire de ce que de nombreux thérapeutes qualifient d’addiction.

Le soulagement qu’elle procure est cependant éphémère, et la frénésie de porno est de moins en moins satisfaisante menant à des envies de plus en plus fortes. Ces envies pouvant conduire à de nombreuses formes de passage à l’acte.

chemin neuronal

Sculpter des chemins neuronaux

La capacité permanente du cerveau à câbler et recâbler ses neurocircuits est appelée plasticité cérébrale ou neuroplasticité. Par exemple, le cerveau peut augmenter ou diminuer la quantité et le nombre de synapses qui communiquent une émotion ou un sentiment. Cela permet aux informations où souvenirs de circuler plus ou moins rapidement.

Cette neuroplasticité cérébrale fonctionne également selon la dynamique du « utilise-le ou perd-le “. Faites une activité plus souvent et le cerveau créera des voies neuronales qui rendent l’activité plus facile à penser et à réaliser.

Tout comme le lit d’un ruisseau ne se creuse pas en un jour, il en va de même pour la création de voies neuronales de l’utilisation de la pornographie. La répétition est importante. Mais parce que l’activité sexuelle lance un tel feu d’artifice dans notre cerveau, il faut moins de répétitions pour construire ces chemins pornographiques que pour créer des envies pour d’autres activités.

Comme le porno procure un état d’excitation, le cerveau crée également des voies qui facilitent l’excitation initiale. Soudain, le porno et le sexe avec un partenaire ne sont plus les seules expériences excitantes. À mesure que les voies du porno s’approfondissent, les personnes de la vie quotidienne deviennent des objets de fantasmes sexualisés, et les objets inanimés, les vêtements et les situations qui ne sont pas conçus pour le sexe deviennent sexuellement chargés.

Pour mieux comprendre l’ornière du porno, il est important d’explorer les scénarios communs à l’utilisation du porno et même à la dépendance.

Sensibilisation

Une personne qui utilise une image ou une histoire pornographique et se masturbe pour la première fois entame un processus d’apprentissage de la manière de réagir au porno à l’avenir. Avec la répétition, le cerveau réagit non seulement au stimulus initial, mais aussi à des stimuli connexes. Une fois qu’une personne est sensibilisée, il suffit de très peu de choses pour déclencher une réponse ; une super autoroute est reliée au circuit des récompenses. Cette autoroute comporte de nombreuses rampes d’accès ; les signaux sexuels sont présents partout et les fantasmes sexuels sont facilement accessibles.

Déclencheurs

Les fumeurs de cigarettes peuvent citer une liste d’activités qui déclenchent une envie physique et mentale de fumer : boire une tasse de café, terminer un repas, boire de l’alcool. Ces signaux sont appelés déclencheurs et, lorsqu’ils sont présentés, le cerveau reçoit une dose de dopamine qui incite la personne à fumer, à ingérer de la nicotine et à activer les circuits de récompense du cerveau.

Les déclencheurs apparaissent également pour le porno et la masturbation, et ces signaux de sensibilisation peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre en fonction de son sexe, de son statut marital, de son environnement et des types de porno et d’activités qu’elle utilise. Le simple fait d’être seul à la maison suffit à inciter de nombreuses personnes à se précipiter sur leur ordinateur à la recherche de porno. Certaines personnes restent éveillées la nuit, harcelées par l’idée de se lever pour regarder du porno en ligne et se masturber pendant que la famille dort. Pourquoi ? Parce qu’elles ont en mémoire non seulement l’utilisation de l’ordinateur pour le porno, mais aussi les occasions de secret, et même le fait de se lever ou de rester debout pour un plaisir nocturne.

Ces sentiments compulsifs sont ancrés à partir d’expériences puissantes et répétitives. La dopamine circule facilement en réponse au déclencheur pornographique appris qui pousse une personne à passer à l’acte, et le chemin neuronal sensibilisé mène facilement aux circuits de récompense où se déclenchent les opiacés.

déclencheur

Désensibilisation de la dépendance

Bien que cela ne soit pas vrai pour tout le monde, de nombreux utilisateurs de pornographie constatent qu’ils ont besoin d’une plus grande quantité ou d’un porno plus intense pour activer un état d’excitation. Après plusieurs séances de porno, le cerveau a décidé que cette quantité de dopamine était excessive. Il a donc réduit la quantité de dopamine en réponse au porno, ainsi que le nombre de récepteurs de dopamine dans les circuits neuronaux associés à la consommation de porno.

Pour échapper à cette désensibilisation, les gens, et les hommes en particulier, élargissent leurs goûts pornographiques à des stimuli plus nouveaux. Selon le Dr Doidge, ce qui était autrefois considéré comme hardcore – un couple hétérosexuel en train de faire l’amour – est aujourd’hui considéré comme banal. Des formes variées de sexe mêlées à la force, à la violence et à l’humiliation font désormais partie intégrante des scénarios pornographiques actuels.

Hypofrontalité

La compulsivité est un bon descripteur de l’hypofrontalité. De nombreux consommateurs de pornographie se sentent concentrés sur le fait d’accéder au porno et de se masturber, même si une grande partie d’eux-mêmes leur dit : “Ne fais pas ça.” Même lorsque les conséquences négatives semblent imminentes, le contrôle des impulsions est trop faible pour lutter contre les envies.

Envie de sortir du porno ? Viens chat’er avec nous

Tout bien considéré

Le Dr Struthers explique que ces mécanismes d’accoutumance au porno sont aussi captivants qu’une dépendance chimique.

Grâce à ce processus d’apprentissage, les circuits neuronaux de l’accoutumance au porno sont sensibilisés, devenant de larges autoroutes avec de multiples rampes d’accès. Ces rampes d’accès sont le résultat direct d’une sensibilité aux signaux sexuels qui apparaissent dans une variété croissante de stimuli. Le cerveau pornographique voit des indices d’excitation partout et, comme le porno fait partie du régime alimentaire habituel, la testostérone maintient les hommes particulièrement en état d’alerte.

Lorsque les signaux sexuels sont suffisamment forts, la dopamine incite le consommateur de pornographie à passer à l’acte, ce qui libère davantage de substances chimiques neuronales qui focalisent l’attention. Chez l’homme, la voie neuronale de la masturbation conduit à une libération rapide d’opiacés lors de l’éjaculation.

Struthers explique la dépendance :

“ De même qu’un sentier se crée dans les bois avec chaque randonneur successif, les chemins neuronaux tracent la voie à suivre la prochaine fois qu’une image érotique est vue. Au fil du temps, ces chemins neuronaux s’élargissent car ils sont parcourus de manière répétée à chaque exposition à la pornographie. Ils deviennent la voie automatique par laquelle passent les interactions avec les femmes. Les circuits neuronaux ancrent solidement ce processus dans le cerveau. […] Toutes les femmes deviennent des stars potentielles du porno dans l’esprit de ces hommes. Ils ont créé sans le savoir un circuit neurologique qui emprisonne leur capacité à voir les femmes avec justesse […]

L’exposition répétée à la pornographie crée une autoroute neurologique à sens unique où la vie mentale d’un homme est sur-sexualisée et rétrécie. Elle est ourlée de part et d’autre par de hauts murs de confinement rendant l’évasion presque impossible.”

Pendant ce temps, à mesure que cette autoroute s’enracine, les gens deviennent souvent désensibilisés à la pornographie qu’ils ont utilisée et recherchent d’autres images ou du porno plus nouveau. Au fur et à mesure que cette tolérance s’accroît, les gens sont souvent dégoûtés par leurs propres recherches pornographiques… mais le font quand même, élargissant ainsi les indices qui mènent à l’excitation.

Lorsque les pornographes se vantent de repousser les limites en introduisant des thèmes nouveaux et plus durs, ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’ils doivent le faire parce que leurs clients acquièrent une tolérance au contenu.”,
écrit Doidge.

Lorsque l’évasion temporaire est passée, beaucoup se regardent et voient les rives de plus en plus larges et élevées de leur flux pornographique. Leur vie, tant sexuelle que non sexuelle, semble peu profonde et recouverte d’algues. Le barrage a été rompu depuis longtemps et tant de choses autrefois belles sont déracinées.

Traduit de l’anglais – Sam Black

Pour lire plus :
porno brise la rencontre
Porno

Le porno brise-t-il le risque de la rencontre ?

Le porno ne brise pas complètement la rencontre, mais il atténue les chances de la véritable rencontre. On va vous expliquer comment.

  • Le porno consomme du temps

La consommation de pornographie vise à rechercher la jouissance pour compenser des pulsions qui sont souvent le résultat d’un mal être, de stress, d’un manque de virilité, de fatigue excessive ou d’un mauvais soin de son corps.

Cette consommation entraine d’une part une habitude, et d’autre part un besoin de plus en plus élevé, car elle fonctionne sur le même principe que la drogue. Le temps passé à consommer du porno est au détriment d’autres activités déclinées, qui limitent mathématiquement les rencontres amicales, et plus si affinité.

  • Risque d’isolement et d’autosatisfaction

isolementL’accoutumance et la jouissance individuelle sans contrainte d’une autre personne peut inciter à se satisfaire de la situation et à ne pas en chercher une autre. Prendre le risque d’une rencontre puis de construire une relation d’amitié ou de couple implique des adaptations à l’autre personne. Cette attitude peut être plus difficile à avoir si l’on est habitué à un mode de vie de jouissance sans contrainte où en consommateur on sélectionne sa marchandise de porno de façon unilatérale. 

  • Baser la relation principalement sur l’aspect sexuel potentiel

L’habitude du porno, avec l’effet « drogue », développe un besoin de plus en plus élevé. Cette dépendance va affecter votre regard et vos attentes par rapport aux personnes rencontrées. Les personnes seront jugées par comparaison aux modèles des acteurs et actrices porno et vous risquez de briser prématurément des rencontres et passer à côté du conjoint de votre vie, alors que le porno n’est pas un référentiel de la vraie vie.

  • Que va penser votre futur conjoint ?

Si vous parvenez à une rencontre qui débouche sur une relation, que va penser votre conjoint ? Être vexé conjoint rencontre briseou dégouté de la comparaison ? Et s’il ou elle découvre votre consommation de porno par hasard ? Le mieux si vous n’arrivez pas à en sortir avant une rencontre, c’est d’en parler à votre conjoint pour avoir son appui pour en sortir. Contrairement aux modèles de la société qui incitent à donner une image idéalisée de soi, le partage des blessures renforce souvent le lien entre les personnes car c’est une marque de confiance et d’honnêteté.

 Et ce combat mené ensemble peut souder votre couple, et donc faire sortir un bien d’un mal.

Si vous n’avez pas de conjoint pour mener ce combat, venez discuter sur le live chat’, nous vous épaulerons dans ce combat :

Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (écoute anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin :

affectivité sexualité
Foire aux questions

Pourquoi faut-il se former à l’affectivité et la sexualité ?

Nous nous formons dans beaucoup de domaines, mais la sexualité se limite souvent à l’aspect biologique à l’école, et elle est complétée par un soupçon d’éducation civique, loin d’une initiation minimum à l’affectivité.

Séparer affectivité et sexualité ? Bonne idée ?

En ne gardant que l’aspect biologique et jouissif de la sexualité, on risque d’une part de passer à côté de quelque chose, et d’autre part de blesser émotionnellement les personnes rencontrées. Ce que fait notre corps affecte notre intérieur, et réciproquement. Par intérieur, on veut dire âme chez les chrétiens, ou plus simplement le cœur, les sentiments, l’esprit et/ou la psychologie. Ce n’est plus à démontrer, la médecine fait un lien entre le mal-être d’une personne, et des symptômes physiques du corps. 

Se lancer dans la barque de la vie sans bagage

Ne pas apprendre à connaitre les règles de l’affectivité et de la sexualité, c’est se lancer dans la vie avec un modeste baluchon. On apprendra avec l’expérience, au risque d’infliger et de s’infliger des blessures, de subir des emprises sournoises, et des mauvaises surprises émotionnelles, tout cela dans un monde de plus en plus égoïste, ce qui ne facilitera pas l’apprentissage. 

Choisir son entourage 

Approfondir l’affectivité et la sexualité impliquera de choisir ses compagnons de route sur le chemin de la vie. On n’enseigne plus trop cela aujourd’hui, mais il y a des bonnes ou mauvaises influences, surtout auprès des personnes immatures car non formées sur ces sujets. Sans connaissances au moins théoriques préalables, il est difficile d’avoir le discernement pour les différencier. 

La sexualité au détriment de l’affectivité ?

Notre mode de vie d’aujourd’hui promeut une sexualité débridée. Regardons autour de nous, ce n’est pas évident que cela fonctionne pour réussir sa vie affective, qu’en pensez-vous ? Se former sur l’affectivité permet de mieux développer l’amour, au sens du grand amour, mais aussi de l’amitié. Et augmenter les chances de réussir dans ce domaine, mais bien sûr on ne peut pas garantir le succès à 100 % en ce qui concerne l’humain. La sexualité, ce n’est pas simplement jouir, c’est aussi montrer à l’autre qu’on l’aime. Que signifie lui montrer qu’on l’aime si on ne l’aime pas mais qu’on veut simplement jouir ? et est-ce clair pour l’autre, dans son intérieur ?

On a une seule vie terrestre !

Avec une vie sur terre, autant s’armer pour la réussir. On investit beaucoup dans la réussite professionnelle avec des années d’études, mais qu’en est-il pour la réussite personnelle ? Mieux vaut mettre des atouts dans sa main pour bien réussir sa vie, plutôt qu’apprendre par une expérience d’échec après des années de mariage et des enfants qui subissent les loupés. Bien sûr, malgré les ratés de chacune de nos vies, il est toujours possible d’appeler Jésus à l’aide par la prière, mais comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir.

Discutez avec nous de cet article via le live chat’. Qui sait, vous tomberez peut-être parmi les bénévoles sur celui qui a rédigé l’article ? Il est là pour vous si vous avez besoin d’aide sur cette question.

Pour aller plus loin :

Edgar
Témoignages

Témoignage d’Edgar : “et si mon mariage réglait mon problème ?”

Voici le témoignage d’Edgar, libéré de la pornographie et de la masturbation grâce à une thérapie Coeur Hackeur.

Edgar, 33 ans, a été accompagné par Tanguy pendant 5 mois. Il était addict à la masturbation et à la pornographie, et cela, depuis son adolescence. 

Le début

A l’adolescence, la masturbation est devenue pour lui un rituel : comme toutes les addictions, Edgar avait besoin de sa “dose” pour s’endormir, se libérer de ses frustrations ou se récompenser après une belle journée. Il se convainquait qu’il ne faisait de mal à personne, ce qui l’aidait à continuer. Il avait trouvé une routine : il prenait un magazine ou un livre où se trouvaient des images érotiques et il les faisait tourner en boucle dans sa tête. Ce manège alimentait une quête de “toujours plus”.

A cette époque, il ne prenait pas au sérieux les discours des adultes, lui rappelant l’importance de se contrôler même si cela est exigent. Cela lui paraissait impossible, vieillot et surtout sans fondement. Il n’était pas le seul à penser cela car ses amis étaient aussi de son avis.

 

Comme un drogué

Edgar a connu l’accès facile à Internet. C’est ainsi que les choses se sont accélérées. Il est passé très vite des images simples de lingerie à des photos puis à des vidéos pornographiques. Il avait le parfait schéma : il mémorisait l’accès aux sites et effaçait les dernières heures de navigation pour ne pas laisser de traces. Il dit lui-même : “Je me comportais comme un drogué”. Il se cachait, s’enfermait dans sa quête sans fin et le pire de tout ça, est qu’il était dans le déni total de son addiction.

A cette époque, il éprouvait des difficultés à avoir des relations sérieuses. Il ne comprit que plus tard qu’elle en était la raison : les amourettes lui suffisaient.

En grandissant, Edgar devient marin. Pendant une mission de plusieurs mois, en raison de la proximité avec ses compagnons, il refusa de se masturber dans son lit ou dans les douches communes. Une nuit malheureusement, il fit un “rêve mouillé”, ce qui lui fit éprouver une grande honte.

A partir de ce moment, il s’enferma dans une croyance qu’il valait mieux se décharger qu’avoir ce type d’accident. Contrairement à ses camarades marins, Edgar refusait de payer des prostitués. Pour lui, c’était comme de l’amour au rabais. Il refusa même une prostituée payée par un autre marin pour lui mettre la pression et le forcer à faire comme les autres. Il réussit à récupérer des vidéos pornographiques sur son disque dur et continuait à se faire plaisir tout seul devant des images en se convainquant que c’était normal.

Toxicomane, Dépendance, La Toxicomanie, Drogues

Une addiction non compatible avec la vie de couple

A l’age de 28 ans, Edgar nourissait l’espoir d’avoir une relation sérieuse et stable.  Il a alors pris conscience que la masturbation compulsive et la pornographie n’étaient pas compatibles avec une vie de couple et une sexualité épanouissante. C’est ainsi qu’est née son idée d’arrêter pour le bien de son futur couple. C’est alors qu’il pense qu’il y parviendrai aussi facilement qu’avec la cigarette. Malheureusement, cela ne s’est pas passé comme prévu et la fille avec laquelle il était, finit par le quitter.

Edgar a continué son errance en célibataire en se disant qu’il règlerait son problème une fois marié. Sa consommation de pornographie était de plus en plus orientée vers des images encore plus trash, plus violentes et plus écoeurantes. Il souffrait en se sentant seul et sale. Il pensait que c’était totalement impossible de s’en sortir.

Émotions, Tristesse, Émotif, Vue, Yeux, Humain

Comprendre la nécessité de se faire aider

C’est ainsi qu’un jour, il rencontre la femme de sa vie, une demoiselle encore vierge qui avait arrêté la masturbation à l’adolescence. Virginité et contrôle de soi : deux choses auxquelles il n’y croyait plus ! Voici qu’elle lui prouvait que cela était possible et lui a redonné de l’espoir.

Sa compagne l’oriente alors vers Tanguy. Par orgueil, il va refuser mais à force d’’échecs et de discussions avec sa copine, il comprend la double nécessité d’arrêter avant le mariage et de se faire aider pour y arriver. 

Tanguy va lui proposer de prendre des mesures très concrètes pour sécuriser son environnement et son quotidien pour éviter les dérapages. Il lui a aussi permis de réfléchir et trouver de bonnes raisons de ne plus fuir dans ses comportements compulsifs. Edgar a aussi pris conscience que les “rêves mouillés” ne sont pas des anomalies et que sa fiancée les préfèrera à des plaisirs solitaires, cachés et hors de contrôle. Il a appris à rebondir après un dérapage et à sortir de son isolement. Il a enfin compris que s’il croyait ne faire du mal à personne, c’était d’abord à lui qu’il en faisait.

Aujourd’hui marié, il est délivré. Il peut lui arriver d’avoir encore ponctuellement des petites difficultés mais il ne se sent plus sous l’emprise permanente de ses comportements compulsifs. Évidemment, il devra rester vigilant toute sa vie pour ne pas retomber dans les pièges faciles que la société lui tend partout (publicités, Internet, etc.). Mais il l’accepte, et selon lui, ça vaut largement le coup !

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en parler avec nous sur le chat’ (discussion anonyme et bienveillante) :


Pour aller plus loin :

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Actus

Coeur Hackeur – Tanguy Lafforgue

Tanguy-Lafforgue-Coeur-Hackeur.jpgInterview de Tanguy Lafforgue, Coach et thérapeute. Diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, il a exercé comme officier dans l’Armée de terre pendant 10 ans (blindés, troupes de montagne) puis comme responsable de communication dans le monde associatif pendant 9 ans. Depuis plusieurs années, des rencontres et des événements l‘ont sensibilisé à l’addiction à la pornographie et à la problématique de l’accompagnement.  En 2018, il a décidé de se reconvertir pour s’investir dans cette cause.

 

Coeur Hacker est un cabinet qui aide de nombreuses personnes souffrant d’addictions. D’où vient ce nom ? Peux-tu nous en dire plus ?

Dès le début de l’aventure, j’ai voulu mettre le « cœur » en bonne place dans le nom et le logo de mon cabinet. Ce mot évoque à la fois l’aspiration de toute personne à aimer et être aimé, les conséquences de l’addiction sur l’affectivité, et l’exigence de s’engager avec toute sa personne pour reprendre le contrôle de soi. 

Le terme « hackeur » rappelle qu’une addiction est toujours un moyen de détourner le plaisir pour contourner une difficulté, pour anesthésier un malaise émotionnel. Mais il véhicule aussi un message positif : avec de la motivation, on peut « pirater » son addiction, mettre un grain de sable dans la machine addictive devenue incontrôlable et arrêter les comportements compulsifs. Comme je l’ai écrit sur la page d’accueil de mon site, « il est possible se reprogrammer » car le cerveau est incroyablement plastique. À condition de travailler !

Enfin, l’association ludique des deux mots a plusieurs significations : elle fait penser au « corps-à-corps », c’est-à-dire la lutte improductive contre soi-même souvent observée dans une addiction. Le « cœur-à-cœur », à l’inverse, invite à cesser ce combat interne fratricide pour mieux se retrouver soi-même, s’unifier, prendre soin de sa personne. Il dit aussi quelque chose du compagnonnage fraternel que j’ai à cœur de faire vivre à mes accompagnés. 

Quel a été l’élément déclencheur de ta reconversion ?

Une reconversion radicale comme la mienne, à 41 ans, trouve forcément ses origines assez loin. Elle s’inscrit dans un parcours cohérent et vient concrétiser des aspirations anciennes mais jusque-là non conscientisées : faire des rencontres, accompagner les autres dans le non-jugement et le respect de leur liberté, révéler le meilleur de chacun, faire une œuvre utile pour la société sans se mettre sur le devant de la scène. 

Je peux partager ici deux des principaux déclencheurs de cette reconversion. 

À partir de 2017, j’ai parrainé plusieurs jeunes qui suivaient le parcours « Libre pour aimer ». Ce livre destiné à des personnes voulant faire une démarche pour sortir de la pornographie encourage à se choisir un parrain. Pour remplir sa mission, la personne choisie n’a pas besoin d’être « compétente » : son rôle est d’abord d’écouter et encourager. J’ai tenu trois fois ce rôle de parrain dans le cadre d’une aumônerie étudiante à Aix-en-Provence. Cela a été un véritable déclic. Ma vocation d’accompagnement s’est cristallisée à ce moment-là. Assez passif avec le premier étudiant, je me suis ensuite approprié le contenu du parcours et j’ai basculé instinctivement en mode « coach » avec les deux autres. 

Ce sont aussi mes convictions et mes valeurs personnelles qui m’ont poussé dans cette direction. J’ai foi en l’homme, l’espérance m’habite. Je crois à la dignité de toute vie, de toute personne. Je suis convaincu que l’homme et la femme sont complémentaires, que la sexualité a pour fonction de renforcer la communion entre des personnes engagées dans des relations respectueuses et responsables. 

Les personnes que j’accompagne sont issues d’horizons très différents. J’accueille chacune d’elle de manière inconditionnelle, je respecte sa situation et ses valeurs, et je l’aide à atteindre ses objectifs de reprise de contrôle. 

Pour finir, voici les quatre grandes intuitions qui m’ont guidé en 2019 quand je me suis lancé :

  • Il y a besoin de davantage d’hommes dans les métiers d’accompagnement !  Par exemple, la plupart des personnes engagées dans le conseil conjugal sont des femmes. 
  • La visioconférence est compatible avec l’accompagnement (la crise du Covid l’a confirmé…). Je crois même que la distance facilite la demande d’aide chez certaines personnes. 
  • Je ne manquerai pas de boulot tant les besoins sont gigantesques… Malheureusement, cette intuition se vérifie tous les jours. 
  • Enfin, en me spécialisant d’emblée dans l’addiction à la pornographie, et donc en me faisant connaître comme tel, je transmets un double message aux personnes concernées : vos souffrances sont réelles, elles correspondent à une vraie pathologie, donc vous pouvez mettre des mots sur ce que vous vivez ; il est possible de se faire aider et d’en sortir : ne restez pas seules !  

Tu as écrit un livre : Délivré ! peux-tu nous en parler ?

Méthode pour arrêter la pornographie

« Délivré ! » est une proposition d’auto-accompagnement. Ce livre est destiné aux personnes de plus de 16 ans qui veulent reprendre le contrôle d’un comportement compulsif lié à la sexualité. La consommation de pornographie, associée en général à la masturbation compulsive, n’est – de loin – pas la seule pratique concernée. Elle est « l’arbre » qui cache une vaste forêt. En effet, il existe en réalité une grande variété de comportements sexuels, virtuels ou avec des personnes réelles : tchat, webcam, sites et applis de rencontres, histoires érotiques. Sans oublier des pratiques telles que le recours à la prostitution (on parle des « escorts », c’est moins sordide…) ou aux salons de massage. 

Délivré ! invite à une démarche d’unification et de croissance en travaillant sur toutes les dimensions de la personne : mentale (ou cognitive), émotionnelle, corporelle, comportementale et enfin spirituelle (le spirituel étant le sens que chaque personne, croyante ou non, veut donner à sa vie). Le livre déploie une méthode structurée, cohérente et progressive, que je qualifierais aussi de « globale » puisqu’elle intègre ces différentes dimensions de la personne. 

L’un des intérêts du livre est de permettre un travail de fond sur soi grâce à un assemblage d’outils et de techniques qui fonctionnent. De plus, je m’appuie sur mon expérience de thérapeute : le contenu du livre n’est pas « hors-sol », je présente des exemples et témoignages recueillis « sur le terrain ». 

Enfin, je crois qu’une des originalités du livre provient du ton employé : dédramatisant, déculpabilisant, bienveillant, encourageant – et en même temps exigeant. C’est capital ! En effet, les personnes touchées par une addiction sexuelle sont prisonnières de la honte et de la culpabilité, elles manquent de confiance en elles et de foi en leur avenir. Il faut donc les aider à retrouver un cap et reprendre contact avec leurs ressources personnelles. J’utilise volontiers l’humour et je m’adresse également au lecteur en le tutoyant (c’est un tu fraternel, pas un tu familier et démagogue). Dans mes accompagnements, j’essaie de faire vivre un véritable compagnonnage à mes patients – que j’appelle d’ailleurs mes « accompagnés ». Je souhaitais retrouver cette dimension fraternelle dans mon livre. J’espère y être parvenu !

Une petite remarque pour finir : ce qui est frappant dans ce livre, c’est qu’on peut remplacer le terme « pornographie » par « téléphone portable », « réseaux sociaux », « jeux vidéo », « séries » ou « grignotage » : dans ces domaines, les outils proposés peuvent aussi aider. Les comportements compulsifs ont des mécanismes similaires, et chacun de nous a ses petites addictions sur lesquelles il peut travailler…

Qu’est ce qui t’as poussé à écrire ce livre ?

Tout simplement, c’est le désir de rejoindre les personnes qui souffrent en secret, de leur apporter de l’espoir, de les aider à se libérer de la honte et de la culpabilité. 

Aujourd’hui, on constate que dans le domaine des addictions sexuelles les besoins thérapeutiques sont énormes (et ça ne va pas s’arranger, malheureusement) mais les offres d’accompagnement et les compétences réelles sont au contraire encore trop peu nombreuses. 

Les visiteurs de SOS Porno.net savent sans doute quelque chose des souffrances liées à une addiction sexuelle : de la honte, de la honte, toujours de la honte. Sans oublier ce mauvais sentiment de culpabilité, la sensation de ne plus contrôler ni sa vie ni sa propre personne, et beaucoup d’autres désagréments… 

C’est enfin une raison très personnelle qui m’a poussé dans l’aventure de l’écriture… À travers ce livre, je me suis lancé un défi. S’il y avait bien une chose que je me croyais incapable de faire un jour dans ma vie, c’était écrire un livre. Pour me mettre en situation d’échec, il me suffisait de me fixer cet objectif. J’étais en effet tiraillé depuis longtemps par des croyances contradictoires qui m’inhibaient : d’un côté, « tu ne sais pas écrire et tu n’as rien d’intéressant à dire » ; et de l’autre, « pour être quelqu’un de bien, tu dois savoir écrire, tu dois devenir un grand écrivain ». Il faut savoir que je partage une ascendance commune avec Victor Hugo (son grand-père est l’un de mes aïeux…). Du coup, depuis tout petit, je me croyais obligé de devenir un grand écrivain pour être quelqu’un de valable… C’est lourd à porter. Il m’a donc fallu faire un énorme travail pour écrire ce livre : technique bien sûr, mais aussi mental. Pour relever le défi, j’ai testé sur moi certains conseils que je donne dans le livre : entretenir sa motivation, faire le tir dans ses pensées, soigner son hygiène de vie, développer la patience et la persévérance, etc. 

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En quoi une thérapie peut aider à sortir de cette addiction ?

On peut sortir d’une addiction sans thérapie mais une thérapie est bénéfique – voire indispensable à un moment – pour une personne qui a été addicte. En effet, basculer dans une addiction vient toujours révéler des vulnérabilités et des limites. Le comportement compulsif est la manifestation d’une partie de soi blessée, immature, tyrannique. Ce faux-moi envahissant prend de temps en temps le contrôle, dans des situations trop difficiles à gérer sur le plan émotionnel. Dit autrement, une addiction est l’histoire d’une rencontre entre un malaise et un plaisir. Le cerveau associe les deux et finit par avoir besoin systématiquement du second pour anesthésier le premier, pour fuir au lieu d’affronter le problème. 

Par conséquent, un travail psychologique de fond est nécessaire. Souvent, il y a chez les personnes addictes une profonde blessure de l’estime de soi, un déficit d’identité. Les sentiments de honte, de culpabilité et d’illégitimité prennent trop de place. On constate aussi toujours un manque de confiance en soi et d’estime de soi. Pour reprendre le contrôle, il est donc nécessaire de travailler sur ces différents aspects, tout en développant la motivation. 

Découvrir la thérapie que propose Tanguy

Peut-on vraiment en suivant ces 10 étapes, arrêter la pornographie ?

Je veux souligner d’abord que la méthode proposée dans Délivré n’est pas une recette miracle ! Il ne « suffit » pas de l’appliquer à la lettre pour s’en sortir. Je suis très vigilant vis-à-vis des excès du développement personnel associées à ceux du marketing. C’est un très mauvais cocktail : promesses à gogo, slogans ronflants, satisfaction garantie, grandes incantations, etc. Ces techniques bien rodées sont borderline sur le plan éthique quand on les utilise dans un contexte de souffrances psychologiques. Comment peut-on faire des promesses quand on parle d’addiction ?! Le message parfois véhiculé est le suivant : si tu fais exactement ce que je te dis, ça marchera, mais si ça ne marche pas, alors c’est ta faute ! À la clé, on retrouve souvent les émotions dont on cherche à se débarrasser : culpabilité, déception, désillusion. Il est nécessaire de rappeler aussi que le changement s’inscrit toujours dans le temps long : on travaille à l’échelle du mois, de l’année… de la vie ! Comme je le dis en introduction de mon livre, « gens pressés, passez votre chemin… ». 

Des difficultés à reprendre complètement le contrôle de son addiction peuvent subsister malgré une implication sérieuse dans la méthode : ce n’est pas honteux ! Cela peut signifier qu’il est temps de se tourner vers un professionnel compétent. Nous ne fonctionnons pas tous de la même façon : certaines personnes ont davantage besoin que d’autres d’être épaulées, de recevoir un regard complémentaire pour prendre de la hauteur. Une aide extérieure sera de toute façon bénéfique car elle permet de sortir de la toute-puissance enfantine, d’arrêter de tourner en rond en ayant comme seul référent la partie de soi addictive.

Une des conditions pour s’en sortir enfin est de renforcer sa motivation. Les personnes prisonnières d’une addiction ne manquent pas de volonté, mais… toujours de motivation. La motivation constitue le premier ingrédient du changement. L’une des dix étapes du livre est d’ailleurs consacrée à cette question. Une addiction constitue un dérèglement de la motivation. L’enjeu consiste donc à rééduquer son circuit de la récompense : celui-ci a pris la mauvaise habitude de consommer des plaisirs faciles et non mérités et de se détourner d’activités moins attirantes mais plus bénéfiques…

Aurais-tu un conseil à donner à ceux qui souhaitent sortir de ces comportements compulsifs liés à la sexualité ?


Dans mon livre, on trouve
toute une série de petites démarches à envisager pour enclencher une dynamique de libération. Exemples : 

  • Reconnaître la réalité de la perte de contrôle : oui, mon comportement compulsif est un moyen de fuir mais il ne règle pas mes difficultés. 
  • Accepter l’idée qu’une partie de soi, blessée et immature, entraîne parfois dans des comportements non désirés : je renonce à éradiquer cette partie de moi, je me convaincs plutôt qu’il est possible de prendre soin d’elle sans la laisser me diriger. 
  • Recenser toutes les conséquences négatives de l’addiction : je prends conscience que j’aurai davantage de bénéfices à arrêter qu’à continuer. 
  • Sortir de l’isolement mortifère en parlant à une personne de confiance : prendre la parole va me permettre de commencer à me libérer. 
  • Se demander : quelle personne ai-je envie d’être dans deux ans ? 
  • Enfin, se répéter qu’il ne faut pas attendre d’être prêt et capable pour se jeter à l’eau : c’est le saut dans l’inconnu, la prise de risques qui vont me rendre prêt. En osant, je vais me prouver à moi-même que je suis capable. 

Et enfin le conseil bonus : à partir du moment où la décision d’arrêter est effective, il est capital de ne plus tomber dans le piège de la dramatisation après chaque accident compulsif. Les dérapages font en effet partie intégrante du processus de sevrage. On ne perd pas une mauvaise habitude « comme ça », du jour au lendemain : le changement est forcément long et progressif ! C’est tout à fait normal qu’il y ait des envies et des accidents. Savez-vous quel est le point commun des personnes qui ont réussi à s’en sortir ? Elles se sont relevées après chaque accident… jusqu’à finir par ne plus tomber. Comme un enfant qui apprend à marcher, finalement ! Nous resterions tous à quatre pattes toute notre vie si nous baissions les bras à la première chute pendant l’apprentissage de la marche ! Il faut remplacer la dramatisation (s’enfermer dans la colère, la honte, la culpabilité, la tristesse, etc.) par le débriefing responsable et la réparation : pourquoi suis-je tombé cette fois, quelle mesure corrective puis-je prendre ? Un accident n’est pas un échec si on en tire une leçon. Débriefer transforme un dérapage en une expérience utile ! On peut remplacer la fausse promesse qui suit la glissade (« je ne recommencerai jamais ») par une initiative concrète pour améliorer sa stratégie. C’est tout le sens de l’un des protocoles d’urgence que je présente dans mon livre : le PRADO (« protocole pour repartir après un dérapage olé olé »).

Tanguy Lafforgue, Coach et thérapeute

www.coeur-hackeur.fr

 

 

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