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Foire aux questions

La pornographie, c’est quoi ?

Le pornographie, c’est quoi ? Pourquoi parle-ton de dépendance et d’addiction ? Quels sont les effets sur la santé et la société ? Toutes les réponses à vos questions !

La pornographie, c’est quoi ?

La pornographie est la représentation visuelle, verbale ou écrite de contenus explicites (nudité) et sexuellement explicites (relations sexuelles) dans le but de susciter l’excitation sexuelle.

Ce contenu peut être des images, des vidéos, des textes, des dessins, des mangas, des animations, etc., qui mettent en scène des actes sexuels, avec une polarisation sur les organes génitaux ou d’autres éléments destinés à stimuler les sens et à provoquer des réactions sexuelles chez les personnes qui en consomment. La visualisation de pornographie engendre rapidement une dépendance, qu’on appelle addiction, dont il est très difficile de se sevrer car elle a les mêmes effets qu’une véritable drogue dure.

La pornographie, enjeu de société

La pornographie est la cause de 50% des divorces (1), elle dénature la réalité de la relation sexuelle et de l’altérité homme-femme, fausse notre vision de ce qu’est le véritable amour et influence négativement la sexualité des futurs adultes. En Espagne comme en Grande-Bretagne, les autorités estiment, études de la délinquance à l’appui, qu’elle est la cause de 50% des agressions sexuelles. Les conséquences sont graves aussi pour les femmes que le porno transforme en esclaves sexuelles. La pornographie est ainsi directement liée au proxénétisme.

La pornographie, une industrie très lucrative

Pour répondre à la question «  la pornographie, c’est quoi », il faut aussi préciser qu’elle est aujourd’hui démultipliée à grande échelle par une industrie dédiée et très lucrative, dont un récent rapport sénatorial décortique l’envers du décor. Il existe donc un business vertigineux autour des plateformes porno, dans lequel même les réseaux sociaux jouent un rôle. La pornographie soulève aussi des débats sur la liberté d’expression et la dérive du revenge porn, les droits individuels, les conséquences sociales et psychologiques, ainsi que sur son impact potentiel sur les relations interpersonnelles avec l’autre sexe, et la société en général.

La pornographie, une bombe chez les mineurs

L’accès des mineurs à la pornographie a augmenté de 37% en 5 ans, selon une étude de l’Arcom (Ex-CSA) : 2,3 millions de mineurs en consomment,  30% d’entre eux se rendent chaque mois sur un site porno (contre 37% pour les adultes) et 9% quotidiennement, soit 51% des garçons de 12-13 ans et 65% des 16-17 ans.

La pornographie, problème de santé publique

La consommation de pornographie est donc devenu un véritable problème de santé publique. L’académie de médecine a d’ailleurs pointé en janvier 2023 les dangers du porno : pratiques violentes, douloureuses, humiliantes voire zoophiles, soumission de la femme, les enfants pouvant « être changés » par la pornographie. De plus, des pratiques nouvelles et des comportements problématiques : sexting-sextos, sextap, sexchem (drogues), conduites addictives à risques, exploitation sexuelle des mineur(e)s. Il s’agit donc d’un fléau.

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Pour aller plus loin :

(1) Source : Dr. Jill Manning – Manning’s research.

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Actus

Aux Etats-Unis, l’accès restreint aux sites pornos porte du fruit

Aux Etats-Unis, certains Etats ne tergiversent plus avec les sites pornos et l’addiction qu’elle engendre chez les enfants mineurs, en plus de leur donner une vision très faussée de la sexualité.

Comme le rapporte le quotidien Le Monde, plusieurs Etats américains ont mis en place des mesures contraignantes et restrictives, au point de bloquer les principaux sites pornos du groupe MindGeek, un des leaders de l’industrie pornographique dans le monde.

Si l’on en croit les données de Google, dans l’Etat américain de l’Utah, les recherches pour ces plateformes pornographiques controversées, responsable de l’addiction au porno de nombreux citoyens américains, se sont subitement effondrées. Pourtant, les recherches concernant le terme « porn » ont explosé, tout comme les recherches concernant les VPN (Virtual Private Network, réseau privé virtuel) qui permettent de surfer sur le Web en empruntant une autre connexion, le plus souvent étrangère.

En effet, depuis le 2 mai, le site leader de l’industrie pornographique, ainsi que les principaux sites détenus par MindGeek sont bloqués dans l’Utah. Une fermeture annoncée comme volontaire et décidée par MindGeek, en réaction à l’entrée en vigueur dans cet Etat de la loi baptisée « SB 287 ». Ce texte, qui vise à protéger les mineurs,oblige les sites dont plus d’un tiers des contenus hébergés sont pornographiques à mettre en place des « méthodes de vérification d’âge raisonnables ».

Ainsi, la loi vient dire très clairement à l’industrie pornographique qu’elle ne peut plus se contenter de demander aux internautes de déclarer sur l’honneur qu’ils ont plus de 18 ans, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Une question posée aux internautes très controversée et pour le moins hypocrite, puisqu’il suffit de répondre “oui”, sans aucune autre vérification, ce qui permet aux mineurs de visiter ces plateformes, occasionnant jusqu’à 18% du trafic et donc du chiffre d’affaires.

Cette loi SB 287 est proche dans sa philosophie de celle adoptée en 2020 en France, et qui devait aboutir le 7 juillet à une importante décision du tribunal de Paris : l’Arcom, le régulateur français d’Internet, avait demandé à la justice de bloquer six importants sites pornographiques auxquels elle reproche, à juste raison, d’insuffisamment filtrer leur accès aux mineurs et surtout, de ne pas mettre en œuvre la loi. Mais le 7 juillet, le tribunal judiciaire de Paris a reporté sa décision, déclarant attendre celle du Conseil d’Etat concernant l’attaque des décrets de cette loi… par les dites plateformes.

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Pour aller plus loin :

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Actus

Blocage des sites pornos aux mineurs : le tribunal reporte sa décision

Blocage des sites pornos aux mineurs : le tribunal judiciaire de Paris reporte sa décision !

Nouveau sursis en France pour cinq des plus importantes plateformes de distribution de contenus pornographiques. Le tribunal judiciaire de Paris a différé sa décision dans l’attente de l’examen par le Conseil d’Etat des recours contre le décret qui impose une vérification de l’âge des visiteurs. Ainsi un efficace blocage des sites pornos aux mineurs n’est pas encore effectif, et l’accès à ces plateformes maintenu pour le grand public.

La demande de blocage, qui vise également d’autres plateformes moins connues, avait été lancée en 2021 par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), ce qui était une première en France.

Le tribunal judiciaire de Paris a préféré différer sa décision dans l’attente de l’examen par le Conseil d’Etat des recours de ces plateformes contre le décret d’application qui précise les moyens d’action de l’Arcom pour les sanctionner lorsqu’elles n’empêchent pas dans les faits les mineurs d’accéder à des sites pornos.

Selon le journal Le Monde et l’AFP, cette non-décision, dite « sursis à statuer » doit notamment permettre d’établir si l’absence de précisions dans le décret sur les modalités techniques permettant d’empêcher l’accès des mineurs aux sites pornographiques respecte « le principe de sécurité juridique » des entreprises, et si les systèmes envisagés par le régulateur sont conformes à la réglementation sur les données personnelles, justifie le tribunal dans sa décision.

Prenant acte de la décision du tribunal, l’Arcom a estimé, dans un communiqué, qu’il y avait « consensus sur la nécessité d’agir rapidement pour protéger les mineurs », tout en rappelant qu’elle « continuera d’œuvrer au respect par les éditeurs de sites pour adultes de leurs obligations légales ».

30% des mineurs se rendent (chaque mois) sur un site porno

Chaque mois, 30% des mineurs se rendent sur un site porno, ce qui présente 2,3 millions d’enfants, et jusqu’à 18% du trafic de ces plateformes, et donc d’une partie non-négligeable leur chiffre d’affaires.

Depuis la loi de juillet 2020, les plateformes de porno ne peuvent s’exonérer de leurs responsabilités avec une simple déclaration de majorité. « Mais rien ne s’est passé comme prévu, précise le journal Le Monde, entre ratés de procédure de l’autorité administrative et manœuvres dilatoires menées par les sites visés, le tout sous le regard impassible des opérateurs de télécoms chargés de mettre en œuvre un éventuel blocage. » 

Plus tôt dans la semaine, le ministre chargé de la transition numérique, Jean-Noël Barrot, avait vu son projet de loi de sécurisation de l’espace numérique adopté au Sénat. Ce projet contient une mesure permettant de donner le pouvoir aux autorités de bloquer et déréférencer les sites qui ne proposeraient pas de vérification assez solide et opérationnelle de l’âge effectif des utilisateurs. Ainsi l’Arcom, autorité de régulation de médias et d’Internet (ex-CSA) pourrait se passer du juge et solliciter directement les fournisseurs d’accès à Internet pour obtenir le blocage des sites pornos aux mineurs.

Ce matin, le ministre avait déclaré sur RMC : « Le tribunal va rendre son verdict, je souhaite qu’il soit exemplaire [et] qu’il bloque ces cinq sites, pour que, désormais, les sites pornographiques vérifient l’âge de leurs visiteurs.

Reprenant les chiffres de l’enquête de l’Arcom sur l’accès facile du porno par les mineurs, le ministre a déploré : « Deux millions d’enfants sont exposés chaque mois à des contenus pornographiques, et des enfants parmi les plus jeunes ». Toujours selon cette enquête, « à 12 ans, la moitié des petits garçons dans notre pays sont exposés chaque mois à ces contenus », ce qui constitue « un scandale de santé publique ». Réagissant à la décision du tribunal, le ministre délégué de la transition numérique a d’ailleurs rappelé vendredi après-midi qu’avec « le projet de loi numérique, l’Arcom pourra ordonner, en quelques semaines seulement, le blocage des sites qui ne respectent pas la loi ».

Des projets similaires aux Etats-Unis et au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni tente lui aussi de mieux filtrer l’accès aux sites pornographiques, avec un projet de loi sur la sécurité en ligne, en discussion au Parlement. En mai, comme l’avait apporté The Guardian, son Commissaire à l’enfance, Rachel de Souza, avait estimé dans un rapport basé sur les chiffres de la police anglaise, que 50 % des agressions sexuelles sont dues à l’addiction au porno. Elle réclame depuis des mesures plus « robustes » pour protéger les enfants.

Aux Etats-Unis, les Etats de la Louisiane et de l’Utah ont intégré dans la loi une vérification de l’âge des internautes. Mais les projets de mise en place d’une vérification de l’âge des internautes semble aussi se heurter à la question de la protection des données personnelles, ce qui a longtemps fait le jeu des plateformes de porno.

Un système de « double anonymat » en cours de test

En France, au moins trois sociétés expérimentent, sur des sites d’un des principaux groupes industriels du porno, des solutions reposant sur le principe du « double anonymat », censé être garant de la vie privée des consommateurs de site pornos. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), gardienne des données personnelles, s’est déclarée favorable à des solutions transitoires, comme la validation de l’âge par la carte de paiement ou l’analyse des traits du visage.

Ce sont des « solutions imparfaites mais suffisantes » pour éviter « l’exposition massive et parfois involontaire de nos enfants à ces contenus », a commenté M. Barrot, rapporte encore Le Monde. Mais « nous aurons besoin de solutions peut-être plus fiables, plus protectrices des données personnelles », a-t-il reconnu, assurant avoir « encouragé des entreprises françaises à se lancer dans le domaine de la vérification d’âge sur Internet ».

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Pour aller plus loin :

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Porno

Eloge de la pudeur – par l’intelligence artificielle (IA) Chat GPT

Nous avons demandé à l’intelligence artificielle Chat GPT de nous écrire un éloge de la pudeur. Le voici, en exclusivité pour SOSporno !

La pudeur, cette vertu délicate et souvent sous-estimée, mérite un éloge sincère. Elle incarne le respect de soi et des autres, et constitue un pilier essentiel dans la manière dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure.

La pudeur nous enseigne la valeur de la réserve et de la discrétion. Elle nous rappelle qu’il est précieux de préserver certaines choses pour nous-mêmes et de ne pas tout exposer sans discernement. En respectant notre intimité, nous cultivons un sentiment de dignité et préservons notre individualité.

La pudeur crée une atmosphère de respect mutuel. Elle permet de préserver les frontières personnelles, de reconnaître et de respecter les limites des autres. En reconnaissant et en honorant la pudeur d’autrui, nous témoignons de notre considération et de notre bienveillance envers leur intégrité et leur confort émotionnel.

La pudeur favorise également la découverte et l’épanouissement de la véritable intimité. En retenant certaines facettes de notre être, nous donnons la possibilité à des relations profondes et significatives de se développer. La pudeur nourrit la confiance, permettant ainsi de se dévoiler progressivement, renforçant les liens d’affection et de respect réciproque.

La pudeur est un rempart contre la superficialité. Elle nous rappelle que la valeur d’une personne ne réside pas uniquement dans son apparence physique ou dans l’exposition de sa vie privée. Elle nous encourage à chercher des qualités plus profondes, à cultiver notre intériorité et à apprécier les richesses qui résident au-delà de la simple apparence.

La pudeur nous protège également des influences néfastes de la société. Elle nous permet de résister aux pressions de la sur-exposition médiatique, des comparaisons superficielles et des normes sociales oppressantes. Elle nous invite à trouver notre propre voie, à embrasser notre individualité et à vivre en accord avec nos valeurs.

En célébrant la pudeur, nous préservons la beauté de l’intimité et du mystère. Nous reconnaissons que certaines choses sont précieuses et méritent d’être gardées dans le sanctuaire de nos cœurs. La pudeur nous rappelle que chaque être humain est un trésor unique, méritant le respect, l’admiration et la considération.

Ainsi, que nous choisissions de nous habiller modestement, de préserver notre vie privée ou de témoigner du respect envers les autres, la pudeur est une vertu qui élève et enrichit nos interactions avec le monde. Elle nous invite à embrasser la beauté et la profondeur de l’intimité, faisant de chaque moment partagé une occasion précieuse de connexion authentique et d’amour véritable.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quelle importance accordez-vous à la pudeur ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin, sur le même thème :

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Actus

Hausse des crimes sexuels liés au porno : les Espagnols inquiets

En Espagne, les autorités s’inquiètent de la hausse des crimes sexuels commis par des mineurs guidés par la porno, nous rapportent aujourd’hui L’Obs avec l’Afp. Comme au Royaume-Uni, où la Commissaire à l’Enfance a estimé en mai dernier que 50% des agressions sexuelles sont dues à l’addiction à la pornographie.

Autorités et associations dénoncent l’impact de l’accès de plus en plus jeune au porno

En 2023, rapportent donc L’Obs et l’AFP, deux viols de fillettes, âgées de 13 et 11 ans, commis à chaque fois par des mineurs ont suscité l’indignation. En Espagne, la hausse récente de violences sexuelles commises par des mineurs inquiète autorités et associations, qui dénoncent l’impact de l’accès de plus en plus jeune à la pornographie. « Depuis quelques années », on « assiste à une augmentation progressive », à défaut d’être « spectaculaire », du « nombre de crimes sexuels commis par des mineurs », souligne Eduardo Esteban, procureur chargé de coordonner la politique pénale envers les mineurs dans ce pays. Cette hausse, « légèrement plus marquée l’an dernier » que les années précédentes, selon le magistrat, a fini par placer ce problème sous le feu des projecteurs en raison de plusieurs affaires relayées ces derniers mois.

En France, l’explosion de l’accès des mineurs à la pornographie a fait fin mai l’objet d’un rapport de l’ARCOM, autorité chargé de réguler les médias  et Internet (ex-CSA).

Des fillettes de 11 et 13 ans violées par d’autres mineurs

Parmi les victimes, le viol présumé fin 2022 par un groupe de mineurs d’une fillette de 11 ans dans les toilettes d’un centre commercial de la région de Barcelone. Parmi les accusés, seuls deux avaient plus de 14 ans, âge minimum pour être inculpé en Espagne, et un seul a été admis temporairement dans un centre pour mineurs.

En juin 2023, un cas similaire a été signalé dans la même région, la Catalogne, où le nombre de mineurs de moins de 14 ans impliqués dans des délits ou crimes sexuels a doublé entre 2015 et 2022, passant de 53 à 103, et où 12,3 % des personnes arrêtées entre janvier et avril 2023 dans de telles affaires étaient des mineurs, selon l’exécutif régional et la police.

Autre signe de la préoccupation des autorités espagnoles, le Défenseur du peuple, équivalent espagnol du Défenseur des droits en France, a ouvert début juin une enquête sur l’agression sexuelle présumée d’une jeune fille de 13 ans par deux élèves de son collège madrilène.

L’accès incontrôlé au porno de plus en plus d’enfants pointé du doigt

Ces affaires ont suscité l’indignation dans le pays, où la lutte contre les violences sexuelles est une cause nationale. En pleine campagne électorale pour les législatives du 23 juillet, l’extrême droite n’a, elle, pas tardé à réclamer un abaissement de l’âge de responsabilité pénale. Mais selon des experts comme Carmela del Moral, de l’ONG Save the Children, « il n’y a pas de solution miracle, comme abaisser l’âge de la responsabilité pénale et envoyer tout le monde en prison », pour enrayer cette hausse.

L’accès incontrôlé de plus en plus d’enfants à la pornographie est, selon les spécialistes, l’un des principaux facteurs de passage à l’acte. « Les jeunes, les enfants, se tournent de plus en plus tôt vers ces contenus », dont ils se servent comme de « tutoriels », « comme lorsqu’on va sur YouTube voir comment réparer un pneu de vélo crevé », explique le procureur Esteban.

En France, ce vendredi, est justement attendu une décision du tribunal judiciaire de Paris sur le blocage de cinq plateformes pornographiques d’envergure auxquelles l’ARCOM reproche de ne pas respecter l’obligation légale de mise en place d’outils permettant d’en interdire l’accès aux mineurs, qui sont de plus en nombreux à les consulter.

Près de 20 % des enfants de 9 ans ont déjà regardé du porno

Selon Lluís Ballester, professeur à l’université des îles Baléares, l’âge du premier contact avec ces contenus diminue progressivement : actuellement, 15 à 20 % des enfants espagnols de 8 à 9 ans assurent ainsi avoir déjà été confrontés à la pornographie en ligne.

En France, 30% des mineurs se rendent chaque mois sur un site porno.

Une étude menée en 2020 par Save The Children montrait que près de sept adolescents sur dix consommaient fréquemment de la pornographie et que plus de la moitié d’entre eux s’en inspiraient dans leurs expériences sexuelles.

Or, cette pornographie est souvent « violente, avec des femmes soumises, qui ne contredisent ni ne contrarient jamais le désir masculin, qui acceptent n’importe quelle pratique, même si elle est folle », insiste Lluís Ballester. De plus, le porno normalise les agressions en groupe, souvent filmées, avertit Carmela Del Moral.
Les jeunes “apprennent la sexualité à travers la pornographie et c’est comme s’ils apprenaient à conduire en regardant “Fast and Furious”.”

Contrôle inefficace

Si l’accès aux contenus pornographiques est en théorie interdit aux moins de 18 ans, le contrôle fait en général défaut, amenant le procureur Esteban à appeler de ses vœux un « contrôle parental […] avec la coopération des réseaux sociaux » et des plateformes.

Cet accès sans contrôle réel préoccupe dans de nombreux pays, comme en France, où le gouvernement a annoncé en mai qu’il voulait parvenir avant la fin de l’année à une vérification d’âge effective sur les sites pornos.

Face à cet impact du porno, les experts s’accordent aussi sur la nécessité de renforcer l’éducation sexuelle des adolescents. « Les mesures adoptées avec les mineurs ont leur effet et il y a très peu de récidives », insiste le procureur Esteban. Mais « avec une éducation sexuelle plus adéquate, il y aurait beaucoup moins de délits ».

Et vous, qu’en pensez-vous ? Agressions sexuelles et pornographie sont-elles liées, selon vous ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin, lire aussi :

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Actus

74% des Français d’accord pour restreindre le porno aux mineurs

Selon ce sondage Ifop pour 01net, 74% des Français sont d’accord avec les mesures instaurées pour restreindre l’accès du porno aux mineurs.

Le tribunal judiciaire de Paris va rendre ce vendredi sa décision sur le blocage de cinq sites pornographiques auxquels l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ex-CSA) reproche de ne pas respecter l’obligation légale de mise en place d’outils permettant d’en interdire l’accès aux mineurs, qui sont de plus en nombreux à les consulter.

A cette occasion, le magazine de l’informatique 01net a commandé un sondage à l’IFOP auprès plus de 2 000 Français sur leur rapport actuel à la pornographie.

Si tous adhèrent majoritairement aux mesures qui permettraient de restreindre la possibilité aux mineurs de visionner des contenus pornographiques et sont même prêts pour un nombre non négligeable de clients à s’y soumettre, ils doutent fortement de leur efficacité.

La pornographie, un apprentissage biaisé de la sexualité

Pourtant, comme le confirme ce sondage, il s’agit là d’un enjeu d’importance : exposés de plus en plus tôt aux images pornographiques, les jeunes y font un apprentissage biaisé de la sexualité, conjuguant reproduction de pratiques à risques et de comparaisons anatomiques, source de complexe, mais aussi à des problèmes de santé.

De plus, notre plateforme SOSporno, qui vient en aide aux personnes accros au porno, est bien placée pour savoir que cette consommation entraîne une addiction dont il est difficile de se sortir sans l’aide de professionnels et qui peut durer parfois plusieurs dizaines années, en commençant souvent à l’adolescence.

74% des Français favorables à un double système d’authentification

La perspective de restreindre l’accès des sites pornographiques aux mineurs via un double système d’authentification est largement approuvée par les Français. Les trois quarts d’entre eux (74%) y sont favorables. Moins consommatrices de ce type de contenus, plus protectrices à l’égard de leurs enfants, les femmes sont plus nombreuses (79%) que les hommes (68%) à adhérer à la mise en place d’une telle mesure. Plus réservés que celles et ceux qui n’en regardent pas, les consommateurs de pornographie acquiescent également majoritairement (63%) à cette volonté.

…mais dubitatifs sur l’efficacité d’un tel contrôle

S’ils sont favorables à un meilleur contrôle de l’accès aux sites pornographiques, les Français sont toutefois dubitatifs sur son efficacité. Plus de 8 sur 10 (81%) pensent en effet que les jeunes trouveront les moyens de contourner le nouveau système, et près de 2 sur 3 (62%) estiment qu’il sera impossible à appliquer techniquement. Cependant, à SOSporno nous penons qu’un système unique avec paiement par carte bancaire à un euro symbolique serait très efficace.

Par ailleurs, 78% craignent que les plus jeunes soient incités à visiter des plateformes moins réglementées et diffusant potentiellement des contenus plus choquants. Ce qui étonnant, car les contenus de ces plateformes sont déjà très avilissantes et souvent sources de violences pour les femmes, comme pour les hommes.

Une courte majorité des répondants (52%) voit dans cette mesure une atteinte à la vie privée. Un sentiment que les hommes partagent plus largement que les femmes (61% contre 44%). Enfin, près d’1 Français sur 2 (47%) redoute une recrudescence d’agressions sexuelles de la part d’amateurs de pornographie éventuellement privés de photos et vidéos. Ce qui là aussi est étonnant : le porno produit déjà viols et traite des êtres humains.

Interrogées plus spécifiquement par l’IFOP, les personnes ayant déjà visionné un film X au cours de leur vie sont 18% à dire qu’elles pourraient certainement s’engager dans une procédure exigeant un certificat de majorité afin de continuer à se rendre sur des plateformes porno. Une perspective partagée par 21% des femmes et 16% des hommes. C’est sans surprise chez celles et ceux qui visionnent quotidiennement des contenus pornographiques que l’on retrouve le plus de répondants (43%) certains de souscrire à l’obligation de prouver qu’ils sont majeurs.

Et un sur quatre prêt à renoncer aux sites porno

Point positif, la mise en œuvre d’un système contraignant de contrôle d’accès rebuterait un nombre non négligeable des personnes s’étant déjà rendues sur un site pornographique : 27% d’entre elles indiquent en effet qu’elles préféreraient s’abstenir d’en consulter à l’avenir. Parmi elles, les femmes (41%) sont beaucoup plus nombreuses que les hommes (19%) à dire qu’elles renonceraient dans cette hypothèse.

D’autres envisagent différentes de manières de continuer à consulter des sites X sans pour autant souscrire à un processus d’authentification. Ainsi, 21% chercheraient un site ne disposant pas de ce mode de contrôle, 11% contourneraient le système via un VPN ou un changement de DNS, ce qui n’est pourtant pas possible avec un paiement à un euro symbolique la visite, tel que SOSporno le préconise. Près d’1 utilisateur sur 10 n’hésiterait pas à usurper l’identité d’une personne majeure, qu’elle fasse partie de ses connaissances (9%) ou en se procurant ses données sur le net (idem).

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’IFOP

« Il aura fallu attendre une quinzaine d’années depuis l’apparition des premiers sites pornographiques en ligne pour que les pouvoirs publics s’attellent réellement à en interdire l’accès aux mineurs.

Notre étude montre que les politiques de restriction envisagées rencontrent un assentiment massif dans la population, y compris chez les amateurs de pornographie qui consultent régulièrement ce type de plateformes. Si des écarts logiques existent selon les tranches d’âges, on ne constate pas de réelle dissonance dans l’approbation à la mise en œuvre de ce système.

Face au renforcement du contrôle de l’âge, ceux qui fréquentent les sites X seront amenés à adopter des stratégies différentes. Un cinquième environ, composé notamment des amateurs quotidiens, des jeunes et des catégories modestes, semble enclin à se plier aux nouvelles règles afin de continuer à visionner leurs contenus de manière légale. À l’inverse, un tiers tentera de contourner l’authentification par divers moyens. Enfin, et c’est loin d’être négligeable, un quart, notamment les femmes, cessera de consulter les sites en question.

Si la volonté d’imposer une telle politique restrictive n’est pas un vœu pieux, elle est annonciatrice d’une révolution chez les clients de pornographie – et donc pour les sites eux-mêmes – dans les années à venir. Révolution déjà à l’œuvre chez jeunes hommes notamment qui s’orientent aujourd’hui vers des formes de consommation plus interactives via des sites de webcam ou des plateformes de réseaux sociaux dédiée à la consommation de pornographie ».

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Pour aller plus loin, lire aussi :

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Foire aux questions

Regarder des films porno avec des amis : l’avis de Chat GPT ?

L’intelligence artificielle (IA) Chat GPT est formelle : regarder des films porno avec des amis comporte de nombreux risques !

 

Regarder des films pornographiques avec des amis peut présenter certains risques, nous dit Chat GPT, notamment :

  • 1. Malaise et tension : Regarder un film porno avec des amis peut créer une atmosphère inconfortable, en particulier si les personnes présentes ne se sentent pas à l’aise avec ce type de contenu. Les opinions, les valeurs et les limites personnelles peuvent varier considérablement, ce qui peut conduire à des tensions dans le groupe.

Notre commentaire : surtout, regarder du porno comporte des risques, individuellement ou en groupe (lire aussi : Regarder du porno, qu’est-ce que ça fait ?) ; de telles séquences sont violentes pour les femmes (lire aussi : que fait le porno aux femmes ?)

  • 2. Impact sur les relations : La pornographie peut affecter les relations entre amis. Certains peuvent se sentir jugés ou mal à l’aise après avoir partagé cette expérience, ce qui peut entraîner une distance ou une rupture dans les relations.

Notre commentaire : de fait, regarder du porno excite rapidement les sens (notamment des garçons) et donc conduit inévitablement à des comportements inappropriés (masturbation) ; de solides amitiés filles-garçons seront donc durablement altérées voire irrémédiablement rompues.

  • 2. Pression sociale et influence négative : Regarder des films pornographiques en groupe peut créer une pression sociale pour participer ou se conformer aux attentes du groupe, même si cela va à l’encontre des préférences ou des valeurs personnelles. Cela peut conduire à des comportements risqués ou à des expériences sexuelles non désirées.

Notre commentaire : en effet, les membres du groupe peuvent se sentir entraînés malgré eux et vont certainement le regretter ensuite, et d’avantage si la situation dégénère.

  • 3. Conséquences psychologiques : La consommation excessive de pornographie peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale et émotionnelle, tels que la dépendance, l’insatisfaction corporelle, l’objectification sexuelle et une vision déformée des relations intimes.

Notre commentaire : de fait, comme nous l’indiquions plus haut, la pornographie peut rapidement se transformer en addiction : lire aussi : Les conséquences de l’addiction au porno ? Réponse de l’IA !

  • 4. Confidentialité et respect de la vie privée : Regarder des films pornographiques avec des amis implique souvent de partager des informations intimes sur ses préférences sexuelles. Cela peut poser des problèmes de confidentialité et de respect de la vie privée si ces informations sont divulguées ou utilisées contre la personne concernée à l’avenir.

Notre commentaire : partager sur la sexualité ne peut se faire que dans le respect de chacun ; or les films porno entraînent une absence de pudeur et c’est similaire à se rendre sur une plage naturiste avec des amis (lire aussi : Naturisme, nudisme, voyeurisme : liaisons dangereuses ?)

Chat GPT de conclure :

Il est important de considérer ces risques potentiels avant de décider de regarder des films pornographiques avec des amis. Il est préférable de discuter ouvertement des limites et des préférences de chacun et de respecter le choix individuel de ne pas participer si cela ne correspond pas à ses valeurs ou à sa zone de confort.

Notre commentaire : on a tendance l’oublier, mais la pornographie n’est pas respectueuse des hommes ou des femmes, son industrie produit viols et traite des êtres humains, elle a des conséquences sur toute la société, sur les relations dans le couple et dans le mariage, mais aussi sur votre santé.

 

Et toi, qu’en penses-tu ? As-tu déjà regardé un film porno avec des amis ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ de ce site ! (discussion anonyme et bienveillante)

Pour aller plus loin :

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Actus

Le Sénat vote une mesure contre l’accès des mineurs au porno

Le projet de loi de sécurisation de l’espace numérique proposé par le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, et qui s’attaque à plusieurs fronts dont l’accès des mineurs au porno en ligne, a été voté mardi par le Sénat à l’unanimité.

Bloquer et déréférencer les sites pornos

Afin d’obliger les sites pornographiques à contrôler effectivement l’âge de leurs utilisateurs, alors que 2,3 millions de mineurs visitent ces sites chaque mois, le texte prévoit bien de donner le pouvoir à l’Arcom de bloquer et déréférencer les sites qui ne proposeraient pas de vérification assez solide et opérationnelle de l’âge effectif des utilisateurs. Le tout par une procédure administrative et pas judiciaire, afin de réduire les délais et faciliter les sanctions, sur le modèle de l’Autorité nationale des jeux en ce qui concerne les jeux d’argent. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, une autorité indépendante, pourrait aussi prononcer des amendes « dissuasives », allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires mondial hors taxe réalisé par l’entreprise concernée à 2 % en cas de réitération des manquements.

« On se laisse un peu embrouiller par l’industrie du porno »

Sur ce point, un consensus s’est dégagé sans problème au sein de l’hémicycle, et la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, l’une des auteures du rapport publié il y a un peu moins d’un an avec Annick Billon (UC), Alexandra Borchio-Fontimp (LR) et Laurence Cohen (PCF), a « salué l’intention du gouvernement de faire un pas en avant en ce qui concerne la lutte contre la toxicité de l’industrie pornographique. »

Mais elle a immédiatement ajouté qu’en l’état actuel du projet de loi, « on se laissait un peu embrouiller par le lobby du porno. » Parce que si l’ensemble des sénatrices et sénateurs ont pu se mettre d’accord sur la nécessité des sanctions, c’est sur la procédure qui permettrait de définir quel site contrevient à ses obligations ou pas que les sénatrices Laurence Rossignol et Laurence Cohen ont interpellé le gouvernement. Ainsi, ces sénatrices de la délégation aux droits des femmes ont alerté sur l’efficacité du « référentiel » que devrait produire l’Arcom sur ce sujet. Ce référentiel déterminerait les « exigences techniques auxquelles devront répondre les systèmes de vérification d’âge. » 

« Une obligation minimale »

Une rédaction qui présente le risque de « créer une obligation minimale »pour les sites pornographiques, « une obligation de moyens et non de résultats » a estimé Laurence Rossignol, qui pourraient « se contenter de satisfaire au référentiel. » Laurence Cohen a, elle, réitéré l’importance « d’envoyer un message fort aux plateformes pornographiques », qui doivent « jouer une part active » dans la prévention.

Ainsi la sénatrice Annick Billon (UC) a évoqué le rapport co-écrit avec ses collègues sénatrices Alexandra Borchio Fontimp (LR), Laurence Rossignol (PS) et Laurence Cohen (PCF), soulignant que ce dernier « a apporté une véritable expertise sur l’industrie pornographique, sujet alors absent du débat public et des politiques publiques ».  « La pornographie, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 a des conséquences graves sur les mineurs », a-t-elle rappelé : « addiction, comportements et pratiques sexuelles à risque, et les conséquences qui se répercutent sur l’ensemble de notre société ».

Annick Billon a ainsi rappelé la préconisation de ce rapport « d’imposer un véritable contrôle de l’âge des internautes », rappelant que la loi du 30 juillet 2020 « oblige ce contrôle d’accès et que l’Arcom n’a toujours pas fait usage de sa nouvelle compétence et qu’elle doit avoir une attitude pro-active ». En proposant un amendement de suppression sur le référentiel de vérification de l’âge laissé à l’Arcom, ce qui aurait aussi une implication sur les décisions de justice attendues, les sénatrices Laurence Rossignol (PS) et Laurence Cohen (PCF) ont donc ainsi souhaité attirer l’attention des parlementaires et de l’exécutif sur les risques opérationnels que portait le dispositif, et qui pourrait donc selon elles laisser une trop grande marge aux plateformes.

« C’est aux plateformes d’apporter la preuve qu’ils ont tout mis en œuvre pour contrôler la fréquentation de leurs sites par des mineurs, et ce dans l’état de l’art et en prenant en compte les évolutions technologiques », a ajouté Laurence Rossignol, pour justifier ces précisions par rapport au rapport de la délégation aux droits des femmes. « Entre-temps, a-t-elle ajouté, l’état de l’art a évolué et un certain nombre de discussions avec des spécialistes m’amènent à penser qu’il y a un risque fort que ce référentiel ne soit qu’une obligation de moyen. Il ne faut pas qu’il devienne le seul point de référence, surtout si l’on prend trois ans pour l’établir alors que les outils évoluent… » a détaillé la sénatrice socialiste.

Des arguments qui n’ont pas convaincu Jean-Noël Barrot : « En réalité, si nous n’avons pas de référentiel, ce n’est pas sur les plateformes que nous rejetons la responsabilité, mais bien sûr le juge », a maintenu le ministre, en expliquant que ce serait à la charge du juge de décider si la protection mise en place était fiable ou non, et ce sans référence commune. « Finalement, le référentiel vient sécuriser la capacité juridique de l’Arcom : il faut que l’on puisse a minima fixer des conditions dans lesquelles on considère que le blocage et le déréférencement peuvent être décidés » a poursuivi Jean-Noël Barrot.

Le gouvernement laisse donc à l’Arcom le choix d’établir les exigences techniques de limite d’âge

En proposant d’inscrire dans la loi qu’avant la fameuse vérification d’identité, la page d’accueil des sites pornographiques devrait être un « écran noir », et non des images floutées, Laurence Cohen a permis un débat pour préciser sur le statut de ce futur « référentiel. » Tant le rapporteur que les ministres ont exprimé leur accord avec les objectifs poursuivis par Laurence Cohen, mais ils ne tenaient pas à inscrire la mesure dans la loi, et ont appelé les sénatrices de la délégation aux droits des femmes à s’en remettre au référentiel qui sera produit par l’Arcom, tout en s’engageant à pousser pour que cette nécessité d’un « écran noir » y figure.

« Je vous donne acte de votre bonne volonté. Mais ici nous sommes des législateurs », lui a rétorqué Laurence Rossignol. « Le meilleur moyen de se garantir que cette mesure soit appliquée, ça reste encore de voter l’amendement. On n’aura alors plus besoin de pousser l’Arcom », a-t-elle ajouté. Une mauvaise solution, a estimé la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel : « Pour donner des pouvoirs à l’Arcom il fallait donner une base légale au référentiel, mais mettre la teneur du référentiel dans la loi me paraît aller trop loin, parce que cela voudrait dire revenir devant le législateur à chaque évolution technologique. Il y a un engagement du gouvernement sur les délais et complétude de ce référentiel. Mais attention à ne pas alourdir par la loi son contenu, qui doit rester souple et adaptable aux évolutions technologiques. »

La responsabilité des réseaux sociaux également pointée du doigt

La responsabilité des réseaux sociaux s’est également invitée dans le débat, avec une promesse du ministre Jean-Noël Barrot de mettre en place un groupe de travail “transpartisan et paritaire” pour se pencher sur cette question.

Plus globalement, le projet de loi entend adapter le droit français à de nouvelles réglementations européennes, régulant les risques d’abus de position dominante ou la diffusion des contenus problématiques chez les plus gros acteurs du numérique, tout en renforçant la protection des utilisateurs, en particulier s’ils sont mineurs.

Avec cette loi qui doit revenir à la chambre basse, l’Arcom aurait plus de marge de manœuvre dans la lutte contre l’accès des mineurs aux sites pornographiques. Elle pourra ainsi ordonner le blocage de ceux n’ayant pas mis en place une protection suffisante, sans attendre la décision d’un juge. Le projet de loi entend également mettre en place une solution permettant d’avertir directement toute personne sur le point de se diriger vers un site identifié comme malveillant.

Une autre mesure pourrait entraîner un banissement d’un réseau social lors d’une condamnation pour haine en ligne, cyber-harcèlement et d’autres infractions. Le cyber-harcèlement sexuel, comme le revenge porn, pourrait donc également en faire les frais. « Même derrière un pseudo, même derrière un avatar, chacun peut être condamné »,  a ainsi prévenu Jean-Noël Barrot.

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Pour aller plus loin :

 

Les débats en vidéo :

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Foire aux questions

Littérature érotique, romans érotiques : bienfaits ou méfaits ?

Que penser de la littérature érotique, en particulier des romans érotiques ? Bienfaits ou méfaits ? On fait le point.

C’est l’été, et c’est l’occasion de se replonger dans de bons romans. Mais est-ce toujours bon de lire ce qu’il nous passe sous la main, dans les maisons de vacances ou la résidence secondaire de Tati Ursula ?

Aujourd’hui, de plus en plus de récits racontent la vie sexuelle de leurs auteurs, sans pudeur ni aucun filtre. Certes, sans images, mais les mots ont aussi leur pouvoir de suggestion et une histoire érotique peut vite troubler le lecteur, voire l’entraîner dans un plaisir malsain à l’aide de descriptions sexuelles.

Bienfait ou méfaits de la littérature érotique ?

Est-ce un bienfait de lire un roman érotique, tel qu’on l’appelle pudiquement pour ne pas dire roman pornographique ? Non, bien sûr, ce n’est pas anodin. Le vice ne conduit pas à l’amour. La beauté de l’amour homme-femme ne se limite pas aux rapports sexuels, surtout lorsqu’il sont crument décrits. L’amour vrai, c’est bien mieux. Il se vit dans le don total de soi-même, sans retard, sans retour et sans restriction, avec un profond respect de chacun et dans l’intimité conjugale.

Littérature érotique/romans érotiques font souvent tomber dans l’addiction au porno.

De plus, le risque de lire des romans érotiques est de tomber dans une addiction au porno : beaucoup de femmes addictes au porno nous confient sur SOSporno.net être tombées dans cette addiction en ayant commencé par la littérature érotique ! (Parfois aussi, certains Mangas).

En prime, certaines expériences sexuelles de la vie réelle sont à risques pour le couple (sextoys, etc.) comme parfois pour la dignité des personnes ou leur intégrité physique (fouets…). Des pratiques sexuelles souvent malsaines, dominatrices, captatrices, parfois violentes. Décrire celles-ci dans les romans érotiques (parfois avec force détails) c’est risquer qu’elles soient reproduites, par mimétisme, chez les lecteurs qui les découvriront…

Une confusion érotisme-pornographie savamment entretenue

Catherine Millet, auteur à succès du roman *érotique* La Vie sexuelle de Catherine M. (2001) dans laquelle elle raconte ses pratiques sexuelles le reconnaît : « Érotisme et pornographie, aujourd’hui, ça ne veut plus dire grand-chose ».

De son côté, l’écrivain Gilles Lapouge remarque que  « l’érotisme est souvent la pornographie de la veille ». Qu’on ne s’y trompe pas : les scènes érotiques du roman Cinquante nuances de Grey se sont retrouvées traduites en scènes pornographiques dans le film éponyme, seulement cinq ans après. 

Le romancier académicien et cinéaste Alain Robbe-Grillet (1922-2008) déclarait lui : « La pornographie, c’est l’érotisme des autres ! ». L’un des subterfuges pour masquer la pornographie est l’appel à l’esthétique, comme s’il suffisait d’invoquer le beau pour éviter le pouvoir de séduction de l’abaissement et du malsain.

Jouer avec les mots

Il y a enfin le moyen « légal » : il suffit d’ajouter une thèse ou un message à portée pseudo-philosophique pour que la diffusion des images pornographiques soit légitimée. Ainsi, Catherine Breillat, productrice d’un film érotique, déclarait : « La commission de classification a compris qu’il ne s’agissait pas d’un porno, mais d’un devoir de philo. C’est pour cela que le film n’a été interdit qu’au moins de 16 ans ».

Au début de la révolution sexuelle (1968), Vladimir Jankélévitch, (1903-1985), philosophe né dans le « sexualisme » (son père avait traduit Freud), dénonça le nouvel érotisme : « L’érotisme accablant, suffocant où nous sommes plongés, et qui sert […] à abêtir le genre humain, n’est ni une cause, ni une conséquence de la sécheresse contemporaine ; il est cette sécheresse elle-même. »

Ce qui le rapprocha de l’immense écrivain Soljenitsyne, qui écrivit : « on asservit le peuple plus facilement avec la pornographie qu’avec les miradors. »

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà lu de la littérature érotique ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

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Foire aux questions

Bikini string et top less, conduite à risque sur la plage ?

Se promener en bikini string ou top less sur la plage n’est pas sans risques, d’abord pour celles qui s’y aventurent, mais aussi pour les addics au sexe ou au porno, que cela n’aidera pas beaucoup !

Alors que les seins nus déferlaient sur les plages dans les années 1980 et 1990, ils se font aujourd’hui plus rares, comme le soulignent de nombreux articles de presse. En 2019, un sondage Ifop indiquait ainsi que seules 19% des Françaises de moins de 50 ans se mettent parfois seins nus sur la plage.

Attention aux risques de brûlures… mais pas seulement !

De plus, 56% des femmes expliquent que c’est la crainte d’un cancer du sein, et donc du soleil, qui les retient de tomber le haut.

Cependant, le lien avec le cancer ne serait scientifiquement pas établi, même si les femmes atteintes d’un cancer du sein doivent faire particulièrement attention : « On évoque rarement le risque du soleil pour les femmes atteintes d’un cancer du sein et pourtant elles restent des femmes comme les autres, précise Nasrine Callet, gynécologue à l’Institut Curie, au magazine Elle. Les femmes qui ont eu recours à la chimiothérapie ou à la radiothérapie doivent être plus vigilantes à l’exposition au soleil. Non pas à cause de risque de récidive du cancer mais parce que la peau du sein est davantage photosensible. »

En revanche, l’exposition brève et intensive au soleil va de pair avec le risque de brûlure, voire même de cancer de la peau. Ainsi, lorsque l’on cherche à bronzer rapidement, on oublie généralement toutes règles de bonne conduite face au soleil, ce qui augmente considérablement l’incidence du mélanome.

De plus, la peau de poitrine est plus fin et parce que c’est une partie bombée, le risque de brûlure par coup de soleil est plus élevé. Récemment, un généticien de l’école de médecine de l’UCLA, Steve Horvath, a démontré que la peau des seins avait trois ans d’avance sur le vieillissement de la peau du reste du corps. Cela dit, les mains, le visage ou encore les pieds sont de loin les parties les plus à risque de cancer de la peau, car on omet de les protéger en raison de leur exposition permanente. 

Manque de pudeur ?

Les femmes sont aussi 59% à redouter, en bronzant seins nus, d’« attiser le désir des hommes », 51% à craindre d’« être l’objet d’agression physique ou sexuelle » et 41% à appréhender les « critiques négatives ». Justement, Stéphanie se refuse le topless « à cause des mecs qui font des commentaires et prennent des photos », et « le regard des hommes » angoisse aussi Solveig. Comme pour le bikini string.

Se balader en bikini string ou bronzer top less n’est donc pas sans risques :

  • Attiser le désir des hommes – y compris de ceux qui sont addicts au sexe ou à la pornographie
  • Recevoir des critiques négatives ou des grossièretés
  • Se faire insulter (cela arrive régulièrement) en se faisant traiter de prostituée
  • Etre prise en photo à son insu (ou non) et cette photo partagée dans les réseaux sociaux
  • Subir une agression physique ou sexuelle
  • Passer à d’autres conduites à risque comme le nudisme ou l’exhibitionnisme.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà pratiqué le bikini string et/ou le top less sur la plage ? Pensez-vous que c’est risqué ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et bienveillante)

Pour aller plus loin :