Catégorie : Actus

Toute l'actu
Sites-porno-bloques
Actus

Porno : la justice ordonne de bloquer quatre sites en France, une première

Des fournisseurs d’accès à internet ont commencé à bloquer des sites porno accessibles en France mais hébergés en dehors de l’Union européenne, après une décision de justice liée au contrôle insuffisant ou inexistant de l’âge des utilisateurs.

Quatre sites pornographiques commencent à être bloqués ce vendredi en France par les fournisseurs d’accès à internet qui en ont reçu l’ordre de la justice, ont confirmé SFR, Bouygues, Orange et Free à l’AFP. Cependant, les principaux sites porno hébergés dans l’Union européenne restent accessibles.

Contrôle insuffisant

Les quatre sites en question – Xhamster, Tukif, Mrsexe et Iciporno – étaient visés par une décision de la cour d’appel de Paris rendue mi-octobre. Dans cette affaire, la justice française avait été saisie par deux associations de protection de l’enfance au sujet d’un contrôle insuffisant ou inexistant de l’âge des utilisateurs.

Statuant au sujet de plusieurs sites pornographiques, elle avait décidé du blocage des seuls hébergés en dehors de l’Union européenne. Dans sa décision, la cour d’appel avait considéré « l’intérêt supérieur de l’enfant » comme une « considération primordiale », justifiant de porter atteinte à « d’autres droits tels que la liberté d’expression ».

Une décision attendue à l’échelle de l’Union européenne

Le blocage des sites ordonné par la cour d’appel de Paris devrait se poursuivre « jusqu’à ce que soit démontrée la mise en œuvre par ces derniers d’un contrôle autre que purement déclaratif de ce que les utilisateurs sont majeurs », avait précisé la juridiction.

S’agissant des sites hébergés au sein de l’Union européenne, la justice française attendra une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour rendre sa décision.

Selon le régulateur français de l’audiovisuel, l’Arcom 2,3 millions de mineurs visitent chaque mois des sites pornographiques. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant internet se rendent en moyenne chaque mois sur ces sites.

Cette première décision de bloquer 4 sites montre également qu’il est techniquement possible de bannir un site pornographique, à l’heure où l’addiction au porno devient un véritable problème de santé publique.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin :

 

Acces-mineurs-sites-porno
Actus

Porno : la Fédération bancaire française s’oppose au contrôle d’âge par carte bancaire

Le contrôle d’âge par carte bancaire ne serait pas une solution pour endiguer l’accès des mineurs au porno, selon l’organisation. Rappelons que selon le régulateur Arcom (ex CSA), 2,3 millions de mineurs visitent chaque mois des sites pornographiques. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant internet se rendent en moyenne chaque mois sur ces sites.

Étonnamment, alors que le paiement en ligne est aujourd’hui un système fiable, très répandu et éprouvé, la Fédération bancaire française (FBF) redoute un manque de protection des données des internautes, sur les sites pornographiques, si l’on installait un contrôle d’âge par carte bancaire, avec le paiement zéro, qui consiste à vérifier seulement la validité de la carte bleue. Et implique donc que les enfants s’en procurent une.

Le contrôle d’âge par carte bancaire, une solution pourtant jugée efficace

Pour éviter que des mineurs accèdent aux sites pornographiques, l’Arcom cherche à imposer des méthodes de contrôle : il propose donc, temporairement, – le temps qu’une autre solution technique soit disponible -, que les sites imposent d’entrer ses identifiants de carte bancaire au moment d’accéder au contenu. L’utilisateur ne serait pas facturé, mais prouverait ainsi posséder une carte bancaire, et supposément être en âge d’accéder aux sites pornographique. Une solution qui serait tout à fait efficace, selon bon nombre de spécialistes de l’informatique… quitte à faire chuter gravement l’audience de ces sites pornos ? Ce qui engendrerait de lourdes pertes financières pour cette industrie ?

Dans son référentiel adopté en octobre, pour lequel Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a rendu un avis favorable, l’Arcom propose aux sites pornographiques, pendant une période transitoire de trois mois à partir de janvier 2025, de mettre en place ce système de vérification par carte bancaire «afin de protéger sans attendre les utilisateurs les plus jeunes. »

La question revient souvent : en 2024, plus de trente ans après le début de la démocratisation d’Internet, aucune solution ne serait possible pour protéger les enfants des sites pornographiques ? Comment donc contrôler efficacement l’âge des visionneurs sur les sites pornographiques ? Pas avec les cartes bancaires, répondent en cœur les établissements financiers réunis au sein de la Fédération bancaire française. Selon eux, cette solution proposée par l’Arcom serait peu efficace voire dangereuse, a-t-elle indiqué à l’AFP, confirmant une information de l’Informé.

Des raisons malicieuses ?

L’organisation professionnelle des banques françaises désapprouve donc ce contrôle d’âge par carte bancaire. Pour quelles raisons ? D’abord, parce que cette solution ne serait pas efficace pour discriminer les mineurs, estime-t-elle : 1,4 million d’entre eux ont une carte bancaire, et pourraient donc passer outre ce contrôle. Quid du million de mineurs restant et consommant du porno chaque mois ?

Surtout, ce « recours à la carte bancaire présente des risques d’hameçonnage des cartes bancaires sur des sites qui, depuis plus de trente ans, ne respectent pas la loi pour la protection des mineurs », rappelle la FBF. Autrement dit : des sites qui ne respectent déjà pas la loi peuvent manquer de fiabilité dans leur collecte de données de carte bancaire. L’argument est un peu malicieux, puisque théoriquement, il est possible de fermer n’importe quel site qui ne respecte pas la loi, quelle qu’elle soit, par le biais de son hébergeur. D’autant plus malicieux que les grandes plateformes de porno qui ont pignon sur web semblent tout à fait en règle sur cette fameuse loi pour la protection des mineurs. Surtout, elles concentrent à elles seules 80% des sites pornos (y compris en France avec des plateformes comme ****hub), ainsi que l’indiquait le chercheur britannique Tom Farr : « actuellement, la méga-entreprise derrière le rideau  du porno est Mindgeek , un conglomérat international qui possède plus de 80 % des sites pornographiques » (1).

Certains sites “peu scrupuleux” ?

Toujours selon l’organisation,  certains sites peu scrupuleux pourraient profiter de ces contrôles pour détourner les cartes bancaires et réaliser des transactions à l’insu de leur propriétaire. Des sites peu scrupuleux dans l’univers de l’industrie du porno ? Effectivement, le risque de piratage existe toujours… même chez les grandes multinationales ! Et si c’était justement une manière de stopper l’activité des sites porno peu scrupuleux ?

L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, dirigé par la Banque de France, recommandait aussi en septembre dernier d’être «extrêmement sélectif et vigilant » avant d’enregistrer son numéro de carte en ligne, rappelle la Fédération bancaire. En effet, au delà des mineurs, il ne faudrait pas qu’Ursula se rende compte que son mari Anatole surfe régulièrement sur un site porno !

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin :


(1) Source : Rapport du sénat sur l’industrie pornographique

Chems
Actus

Chemsex : plongée dans la spirale du sexe et de la dépendance

Chemsex : Sexe, drogue et dépendance dresse le portrait intime d’Aubin, un jeune chemsexeur de 24 ans.

Pendant un an, la caméra le suit dans son parcours pour se soigner. Rythmé par ses rendez-vous avec son addictologue, Hélène Donnadieu, chef de service au CHU de Montpellier, décortique le cercle infernal : « Il y a d’une part des substances très puissantes avec une durée d’action très courte. Et d’autre part, les applis de rencontre [géolocalisées à but sexuel, du type Grindr]. Ces substances vont créer un désir incessant de rencontrer, avoir des rapports sexuels, durer, performer. L’appli permet d’avoir le plan d’après. »

« J’ai perdu le contrôle de ma vie »

Assis sur son lit, il tourne les pages de son journal intime. Ouvrir celui de 2021-2022 est difficile. Il habite à Paris depuis 2019. Au fil des fêtes, des week-ends sans dormir, « j’ai perdu le contrôle de ma vie », dit-il. Retour à Montpellier, après deux tentatives de suicide. Le film raconte cette spirale de l’addiction, le dégoût de soi, les comportements à risque : « Tu ne sais plus te poser des limites, tu fais des trucs de malade ou tu laisses les autres te faire des trucs de malade »

A son parcours se mêle celui d’autres chemsexeurs. Souvent très jeunes, de 19 à 22 ans, ils incarnent une nouvelle génération de consommateurs que le covid a laissé désœuvrée et désenchantée, à la recherche d’émotions fortes via les drogues de synthèse et le sexe à outrance.

Comme pour Aubin et d’autres jeunes hommes rencontrés par les deux réalisateurs, le chemsex vient combler des manques, la difficulté d’accepter son homosexualité parfois. Aubin n’a pas reçu d’amour de ses parents. D’ailleurs, il ne leur parle plus. Son père était violent et le considérait comme une « tantouze », sa mère était persuadée qu’il était possédé « par une entité démoniaque ». Heureusement, Anaïs, sa sœur, est toujours là.

« J’ai envie de vivre », confie néanmoins Aubin. C’est alors un voyage vers la lumière qu’entame le jeune homme sous le regard bienveillant des deux réalisateurs. De périodes d’abstinence en rechutes, c’est un chemin semé d’obstacles. Aubin parviendra-t-il à « remonter à la surface » ?

De fait, comme la dépendance au porno, la dépendance au chemsex est une addiction dont il est difficile de sortir et qui conduit à des comportements à hauts risques pour la santé physique et mentale. Il important d’en connaître les dangers et ce documentaire peut vous y aider.

 

Sur le même sujet, l’analyse de La Sélection du Jour (LSDJ) :

Chemsex, le cocktail destructeur de la drogue et du sexe (C8 – 2min30) :


Et toi, es-tu victime de la dépendance au chemsex ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

Chemsex
Actus

Chemsex : qui est concerné ? Comment se développe-t-il ?

Le chemsex, c’est quoi ? Qui est concerné ? Comment se développe-t-il ? Revue en détails cette pratique à hauts risques qui peut aussi provenir d’une addiction à la pornographie, comme l’avait déjà souligné l’Académie de médecine en 2023.

Le chemsex : de quoi s’agit-il ?

Le chemsex est une pratique sexuelle à hauts risques dans laquelle les partenaires se droguent pour décupler leurs sensations, augmenter leurs performances sexuelles et se désinhiber. Une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), parue en octobre 2024, dresse un bilan sur l’évolution du chemsex depuis quinze ans.

Qui est concerné ?

Qui concerne-t-il en France aujourd’hui ? Surtout pratiqué en clubs et milieux festifs avant 2010, le chemsex a basculé dans la sphère privée, particulièrement chez les particuliers. Par ailleurs, le « chem’s » concerne surtout les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) : 13 à 14 % d’entre eux ont eu ce genre de rapport l’an passé, dont 5 à 7 % lors de leur dernier rapport sexuel. Les milieux libertins (hétéros, bi…) ou d’autres pratiques individuelles y ont aussi recours.

Comment se développe le chemsex ?

La pratique du chemsex bénéficie d’une promotion quasi généralisée, qui passe aussi par les réseaux sociaux, la télévision ou les applications mobiles. Elle est même souvent expliquée en détails et encouragée.

Établir des chiffres précis reste complexe car la détention et l’usage de drogue sont illégaux : les consommateurs se cachent. Pour les seuls HSH, ils seraient entre 100 000 et 200 000 personnes selon un rapport remis au Ministre de la Santé en 2022. Le bilan de l’OFDT fait état d’une croissance rapide, notamment chez les très jeunes dont c’est parfois la première expérience sexuelle. Cette réalité est déjà si importante que la Mutuelle étudiante propose déjà une prévention.

Au cœur du processus, l’accès facilité aux substances illicites est un facteur aggravant. Il est même déconcertant de voir avec quelle facilité les “chemsexeurs” se procurent leurs cocktails explosifs. L’enquête menée par France 3 AURA le prouve : commander en ligne et se faire livrer à des prix dérisoires est un jeu d’enfant. Au « menu » : du GBL (le gameux GHB), des cathinones (dont la 3-MMC est le produit phare) et plus récemment, la kétamine utilisée pour le slamdes injections de cocktails drogues/dopants sexuels. Leur commerce alimente toute une économie souterraine contre laquelle il est devenu très difficile de lutter (2).

Pourtant, il existe des solutions pour en sortir.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :


Notes

(1) Le chemsex, pratique illégale qui ravage des vies : une synthèse de Corentin Rahier pour La Sélection du Jour, librement adaptée pour SOSporno.net. Article à retrouver dans son intégralité sur LSDJ.

(2) Voir aussi LSDJ n°1920 ou Charlotte d’Ornellas, le 05/09/2023 dans Face à l’Info.

 

Stop-chemsex
Actus

Les dangers du chemsex pour la santé physique et mentale

Quels sont les dangers du chemsex et quelles sont les conséquences pour la santé physique et mentale ? Comment s’en sortir ? Une pratique à hauts risques qui peut aussi provenir d’une addiction à la pornographie.
Le chemsex, bien qu’illégale, est une pratique du sexe sous stupéfiants fait de plus en plus souvent parler de lui, notamment en raison de ses dangers pour la santé physique et mentale. Elle se répand en particulier chez les jeunes liés à la communauté gay et fait de nombreuses victimes chez les « chemsexeurs ». Analyse d’un processus entre addictions, accidents et décès.
Le 10 février 2023, la pratique du chemsex éclate au grand jour en France : elle est sous le feu des projecteurs avec la tempête médiatique de Pierre Palmade, inculpé pour homicide involontaire lors d’un accident de voiture sous emprise de stupéfiants, et probablement après une soirée chemsex. Son procès, qui a début le 20 novembre dernier, tranchera, mais le comédien avait déjà été mentionné dans un dossier chemsex peu de temps auparavant. Le chemsex, un fléau caché mais ravageur, comme l’explique le Figaro.

Le 17 octobre dernier, le député LFI Andy Kerbrat est interpellé avec 1,35 g de 3-MMC, une drogue de synthèse de la famille des cathinones, financée sur son enveloppe de député, et dont il comptait faire usage lors d’une soirée chemsex.

Les dangers du chemsex

Dans le chemsex, les prises sont intrinsèquement liées à des pratiques sexuelles débridées. On cherche à « planer » pour se désinhiber et oublier les risques de MST (Maladies Sexuellement Transmissibles), IST (Infections Sexuellement Transmissibles) et VIH en s’adonnant à des partouzes et à des pratiques “hard”… Certains dispositifs médicaux encouragent malgré eux cette mise en danger : c’est le cas de la PrEP, une prévention au sida que de plus en plus de HSH (Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes) utilisent pour se passer de préservatifs lors des rapports.

Au-delà des risques sanitaires, les conséquences sont aussi graves sur les plans physiques et psychologiques. Le risque le plus important est celui de l’addiction, comme avec la pornographie. Le sexe et le contexte social sont des portes d’entrées à la consommation mais cela peut devenir une dépendance dont la personne ne sait se séparer et qui oblige la personne à recommencer, souvent même contre sa volonté. Exactement comme avec le porno, le plaisir sexuel étant la clef du circuit de la récompense.

Des conséquences dramatiques pour la santé physique et mentale

Dans les divers problèmes rencontrés, il y a d’abord le “bad”, qui est la chute post-euphorie, après la récompense : un mélange de tristesse suicidaire et de maux physiques (douleurs de ventre, fièvre, frissons etc.). Ensuite viennent l’absence de productivité et l’hébétude. Il faut malheureusement préciser que les “marathons” chemsex peuvent durer jusqu’à 3-4 jours sans repos et sans autre alimentation que la drogue ou presque !

La notion du temps disparaît et le retour au réel s’accompagne d’un tel épuisement que plusieurs consomment alors de la drogue pour « tenir », incapables de reprendre sinon le cours de leur vie. La perte de leurs moyens  peut devenir permanente et travailler, conduire ou interagir avec les autres se fait toujours sous l’emprise de produits. Ils sont un danger pour les autres en plus d’eux-mêmes (cf. l’affaire Palmade), parfois jusqu’à mort d’êtres humains! Le cas du conjoint de Jean-Luc Romero a fait du bruit, mais beaucoup d’autres décès ne sont pas relayés par la presse.

Comment s’en sortir ?

Pour endiguer le phénomène et sortir du chemsex, des suivis en addictologie existent, ainsi que des lieux de cure de désintoxication. Des associations se mobilisent.  On peut en sortir ! Mais en revenir est un véritable parcours du combattant, dans lequel la personne addict au chemsex doit accepter de voir la réalité de son addiction et de se faire aider. Les rechutes sont nombreuses et souvent décourageantes, en raison de l’annihilation de la volonté du patient.

Dans le documentaire ci-dessous, le témoignage d’Aubin résume ses enjeux. Comme lui, de plus en plus de victimes du phénomène prennent la parole pour sensibiliser et éviter cet enfer à d’autres. Les jeunes accros au chemsex ont parfois débuté en fin de collège une dépendance qui dure plusieurs années ! Mais la bonne nouvelle, encore une fois, est qu’on peut en sortir.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

 

 

 


Notes

(1) Le chemsex, pratique illégale qui ravage des vies : une synthèse de Corentin Rahier pour La Sélection du Jour, librement adaptée pour SOSporno.net. Article à retrouver dans son intégralité sur LSDJ.

PapeFrancois-porno-pornographie
Actus

Pape François : “Le porno sape le plaisir sexuel”

Selon le pape François, le porno sape le plaisir sexuel : c’est une satisfaction sans relation qui peut engendrer des formes d’addiction.

A Rome lors de l’Audience générale du mercredi 17 janvier 2024, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur les “vices et les vertus”, en mettant l’accent sur la luxure, “un vice particulièrement odieux” qui peut selon lui dévaster la relation entre les personnes. Le pape a ainsi qualifié le vice de la gourmandise de “démon toujours tapi à la porte du cœur” et de “sorte de voracité envers une autre personne”, c’est-à-dire “le lien empoisonné entre les êtres humains, surtout dans le domaine de la sexualité”.

“Le christianisme ne condamne pas l’instinct sexuel”

Le pape a expliqué que dans le christianisme, “l’instinct sexuel n’est pas condamné”, tout en mettant en garde contre les dangers, alors qu’il demeure une “belle dimension sexuelle et de l’amour”. Le  pape François a qualifié l’expérience amoureuse de “mystère” et l’une des “réalités les plus étonnantes de l’existence”. Il a ensuite souligné que “si l’amour n’est pas contaminé par le vice, l’amour est l’un des sentiments les plus purs”, car la personne amoureuse “cesse de penser à elle-même pour se projeter complètement vers l’autre”, devenant ainsi “un amour inconditionnel et sans raison”.

“Patience si cet amour, aussi puissant soit-il, est aussi un peu naïf : l’amoureux ne connaît pas vraiment le visage de l’autre, il a tendance à l’idéaliser, il est prêt à faire des promesses dont il ne comprend pas immédiatement le poids”.

L’amour contaminé par le démon de la luxure : le manque de chasteté

“Cette ‘jungle’ où se multiplient les merveilles n’est cependant pas à l’abri du mal. Elle est contaminée par le démon de la luxure, et ce vice est particulièrement odieux”, a précisé le pape. Plus tard, le Saint-Père a expliqué que cette “contamination” détruit les relations entre les personnes : “Combien de relations qui ont commencé de la meilleure manière se sont ensuite transformées en relations toxiques, de possession de l’autre, dépourvues de respect et de sens des limites ?”, s’est-il demandé.

“Il s’agit d’amours où la chasteté a fait défaut : une vertu à ne pas confondre avec l’abstinence sexuelle. La chasteté est autre chose que l’abstinence sexuelle, elle est liée à la volonté de ne jamais posséder l’autre”. Pour François, “aimer, c’est respecter l’autre, chercher son bonheur, cultiver l’empathie pour ses sentiments, se mettre à connaître un corps, une psychologie et une âme qui ne sont pas les nôtres, et qu’il faut contempler pour leur beauté”. Cependant, le locataire n °1 du Vatican a précisé que “la luxure se moque de tout cela : elle pille, vole, consomme rapidement, ne veut pas écouter l’autre, mais seulement satisfaire ses propres besoins et plaisirs ; la luxure considère toute courtoisie comme ennuyeuse, ne recherche pas cette synthèse entre raison, pulsion et sentiment qui nous aiderait à mener sagement notre existence”.

Et de souligner : “Le luxurieux ne cherche que des raccourcis : il ne comprend pas que le chemin de l’amour doit être parcouru lentement, et cette patience, loin d’être synonyme d’ennui, nous permet de rendre nos relations amoureuses heureuses”.

Le don du plaisir sexuel sapé par la pornographie

Le pape a souligné que “parmi tous les plaisirs de l’homme, la sexualité a une voix puissante”, car “elle implique tous les sens ; elle habite à la fois le corps et l’esprit”. “C’est magnifique, mais s’il n’est pas discipliné avec patience, s’il n’est pas inscrit dans une relation et une histoire où deux individus le transforment en une danse amoureuse, il devient une chaîne qui prive l’homme de sa liberté”.

Il a également souligné que “le plaisir sexuel, qui est un don de Dieu, est sapé par la pornographie : une satisfaction sans relation qui peut engendrer des formes d’addiction”. À cet égard, il a affirmé que “nous devons défendre l’amour de l’esprit, du corps, l’amour pur de se donner l’un à l’autre, et c’est la beauté de la relation sexuelle”.

Gagner la bataille contre la luxure et la déshumanisation de l’autre

À la fin de sa catéchèse, le Saint Père a souligné que “gagner la bataille contre la luxure, contre la déshumanisation de l’autre, peut être un engagement qui dure toute la vie”. Enfin, le pape François a assuré que “le prix de cette bataille est le plus important de tous, car il s’agit de préserver la beauté que Dieu a inscrite dans sa création lorsque l’amour entre l’homme et la femme a été imaginé, non pas pour s’utiliser mutuellement, mais pour s’aimer”.

Et toi, qu’en penses-tu ? Pour toi, la pornographie, c’est quoi ? Viens en discuter sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :


Source : texte d’origine sur Vatican.va

Sound-of-Freedom
Actus

Sound of freedom, véritable #Metoo de l’enfance

Sound of freedom, véritable #Metoo de l’enfance : une tribune de Jean-Baptiste Maillard, qui a vu le film hier soir, jour de sa sortie. 

Avertissement préalable : Sound of freedom n’est pas complotiste et ne parle pas de politique, ce n’est pas un documentaire mais une fiction inspirée d’une histoire vraie.

Bouleversant, sans fausse note, ni voyeurisme ou images glauques ou malsaines : quoiqu’en disent les critiques qui surjouent les vierges effarouchées, Sound of Freedom est un film très émouvant, au scénario parfaitement ficelée et digne des meilleurs thrillers hollywoodiens, où l’on rit parfois, avec un excellent jeu d’acteurs. Mais le sujet est grave : c’est sans doute là que ça coince un peu, beaucoup, voire même à la folie ?

Traiter de l’esclavage est toujours délicat. Davantage encore lorsque celui-ci nous est contemporain et se déroule sous nos yeux, même aveuglés. Quand, en plus d’être actuelle, cette traite des êtres humains concerne les enfants, le sujet est tout simplement explosif, qu’on le veuille ou non.

Explosif car cet esclavage n’a qu’un but : l’argent. Il permet assouvir les fantasmes dégoûtants (et que Dieu merci la caméra nous épargne !) de riches bourgeois bedonnants, qui, #balancetonporc, violent impunément l’innocence de leurs jeunes victimes. Cela se passerait de commentaire s’ils ne participaient pas ainsi, par leurs actes criminels, à ce sordide trafic sexuel d’enfants, avec tout ce que cela implique de criminel comme les rapts, les souffrances, les détresses et des vies à jamais brisées. C’est d’ailleurs peut-être là le seul défaut du film : pouvoir laisser penser, un court instant, que nos petits héros arrachés à cet enfer vont pouvoir reprendre leur vie d’avant, quand on sait combien il est difficile pour un enfant de se reconstruire après un tel drame que sont ces viols à répétition. D’ailleurs, combien d’autres ne seront pas sauvés et resteront à vie dans la prostitution, faute de « sauveteurs » ? Mais comme le dit le proverbe, une goutte d’eau pour éteindre l’incendie peut suffire si chacun fait sa part.

Gênant aussi, Sound of Freedom, puisque ce trafic de petits êtres humains représenterait aujourd’hui un terrible « marché » de plus de 150 milliards de dollars (*), en pleine explosion. Comme l’est aussi l’explosion de la consommation d’érotisme, de porno soft, chic, hard, ou pire encore. Comme co-fondateur de Sosporno.net, lancé en 2020 pour venir en aide aux victimes de l’addiction à la pornographie, je ne suis pas trop mal placé pour savoir ce que représente aujourd’hui cette gigantesque pieuvre du porno. Le fait est… qu’elle conduit assez souvent de simples citoyens de la « simple » consommation épisodique puis régulière de pornographie à des comportements de plus en plus addictifs, vers des contenus de plus en plus violents, sans que nous connaissions bien sûr les détails. Ces « addicts » nous en témoignent anonymement dans le chat’ bienveillant de notre plateforme. Ils nous disent combien ils souffrent d’avoir été « pris au piège » d’un terrible engrenage, d’une spirale infernale et dont il apparaît qu’ils ne peuvent en sortir qu’avec l’aide de thérapeutes addictologues. (Ou quand, plus rarement, quoi que cela se poursuit encore, survient le miracle d’une libération immédiate par la prière et l’intercession d’un bienheureux comme Carlo Acutis).

1. Les liaisons dangereuses de la prostitution des mineurs

Parfois, cette addiction au porno s’accompagne aussi d’une addiction à l’alcool et à la drogue, comme on peut le constater aussi dans Sound of Freedom. Ou comme une triste actualité récente du showbiz français a malheureusement permis d’en faire prendre conscience l’opinion : le développement du « chemsex », alliance morbide du sexe et des stupéfiants, dont l’Académie de médecine a également pointé du doigt les effets pervers dans son rapport de janvier dernier.

Rapport qui, soit dit en passant, traitait précisément de l’accès à la pornographie chez l’enfant et l’adolescent, et soulignait que le nombre de mineurs en situation de prostitution en France se situerait entre 7 000 à 10.000 enfants (dont 90% de filles et 10% de garçons). Avec une prévalence « probablement sous-estimée et bien plus élevée pour les populations migrantes, en particulier dans les départements d’outre-mer ».

Par ailleurs, affirmait ce rapport, « les statistiques du ministère de l’intérieur montrent une augmentation récente des mineurs victimes de proxénétisme (1,4) », avec un âge moyen de début autour de 15 ans (5). L’académie de Médecine rapportait également les facteurs de risque et de vulnérabilité reconnus : « des comportements sexuels à risque (…), des situations de rupture familiale et des antécédents de fugue, d’abus sexuels, de déscolarisation, des difficultés psychiatriques (consommation de toxiques, dépression…) ». Une problématique qui toucherait « tous les milieux » (1, 2, 5). Et les « sages » de la santé de pointer du doigt des nombreuses difficultés des professionnels en termes de prévention et d’accompagnement :

  • « Premièrement, la ‘culture porno’ sur les réseaux sociaux (…) identifiant la femme à un objet sexuel, une forme de banalisation de l’utilisation du corps via les ‘sexting’, et une image parfois trop positive en termes d’émancipation et d’accès à de l’argent ‘facile’ (5,6) ».
  • « Deuxièmement, les adolescents concernés ont souvent du mal à se reconnaitre comme victimes, d’autant que des techniques d’hameçonnage se sont développées sur les réseaux sociaux, ciblant les jeunes vulnérables avec la promesse initiale d’une relation amoureuse authentique ».
  • « Troisièmement, les quelques campagnes de prévention et les tentatives législatives pour faciliter tant l’accompagnement que les enquêtes se heurtent toujours à de nombreux non-dits et interdits. (4) »

2. Une explosion de la pornographie chez mineurs

En mai dernier, l’Arcom (ex-CSA) dévoilait les derniers chiffres de Médiamétrie témoignant d’une inquiétante augmentation du nombre de mineurs exposés à la pornographie : +36% en 5 ans. « Un phénomène massif qui s’aggrave d’année en année », affirme cette étude disponible en ligne, dont on peut relever ces trois tendances alarmantes :

  • 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornos, un chiffre en croissance rapide ces dernières années.
  • 51% des garçons de 12-13 ans se rend sur ces sites, 65% pour les 16 et 17 ans (en moyenne 12% de l’audience des sites adultes est réalisée par les mineurs (17% sur certains sites)
  • près d’un mineur sur dix se rend chaque jour sur des sites à destination des adultes (contre 30% des mineurs mensuellement et 37% les adultes).

D’autre part, en Grande-Bretagne, une étude montre que 50% des agressions sexuelles perpétrées par des mineurs sont dues à l’addiction au porno, comme l’a affirmé en mai dernier la Commissaire à l’enfance du Royaume-Uni, Rachel de Souza, au Guardian. Elle a alors réclamé des mesures plus « robustes » pour protéger les enfants : « Je pense que nous avons plus que jamais des arguments en faveur de la mise en place des protections les plus solides pour les enfants en ligne. Aucun enfant ne devrait pouvoir accéder ou regarder ». Selon ses chiffres, les jeunes commencent à être addict au porno dès 13 ans et 1/10e des jeunes de 16 à 21 ans tombent dans cette addiction dès 9 ans. Des chiffres similaires en Espagne ont été évoqués… comme dans le reste de l’Europe ?

3. Un rapport sénatorial fait le lien entre pédo-prostitution et pornographie

En septembre 2022, est publié un rapport choc de 189 pages sur l’industrie du porno, ayant pour titre « L’enfer du décor ». Il dévoile l’envers du décor de l’industrie pornographie, et pointe également son lien avec les réseaux sociaux, mais aussi le proxénétisme, dont celui des enfants. Une « prostitution des mineurs » qui cache bien mal le nom de pédophilie, mais sur laquelle on peut sortir ces trois extraits très instructifs (7) :

  • Simon Benard-Courbon, substitut du procureur de la République, co-référent prostitution et traite des êtres humains des mineurs à la division de la famille et de la jeunesse (Difaje) du tribunal judiciaire de Bobigny, expliquait : « La pornographie en ligne a pris son envol à la même période que la prostitution des mineurs a pris son envol, pendant les années 2010. Presque tous les jeunes nés dans les années 2000 ont eu très tôt des portables leur donnant accès à des sites pornographiques – car les outils de contrôle parental sont très limités. »
  • Samia Bounouri, infirmière scolaire en Seine-Saint-Denis, secrétaire départementale du syndicat SNICS-FSU, précisait alors aux sénateurs : « On peut se demander jusqu’à quel point ce visionnage de vidéos pornographiques peut influencer par la banalisation et la désinhibition de certains jeunes « fragiles » qui se filment en plein acte sexuel pour diffusion via les réseaux sociaux ou autres. Nous nous interrogeons sur le lien entre cette banalisation et l’augmentation de la prostitution des mineurs. »
  • Thomas Rohmer, directeur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) ajoutait enfin : « La situation se dégrade également au regard des conduites à risques qui découlent souvent de cette immersion forcée des jeunes dans cette bulle pornographique, qui affecte fortement, comme toujours, les plus fragiles. (…) La prostitution des mineurs prend une ampleur phénoménale et inquiétante dans notre pays. »

Pour conclure, un dialogue du film Sound of Freedom illustre dramatiquement trop bien l’une des principales raisons de l’explosion de la pédophilie industrialisée : « c’est le réseau criminel international qui grandit le plus vite au monde : il a déjà dépassé les ventes d’armes illégales, et il surpassera bientôt le trafic de drogue : parce ce qu’on peut vendre un sachet de coke une fois, mais un enfant… cinq à dix fois par jour ». Alors que faire ?

Pour s’attaquer à ce fléau mondial, il faut prendre le mal à la racine, dont fait donc partie intégrante la pornographie. En luttant contre la pornographie chez les mineurs, on luttera contre la pédopornographie, contre la pédophilie et les trafics sexuels d’enfants. A nos Etats de lancer une véritable politique publique en ce sens, avec, au-delà de toute idéologie sur la sexualité, des moyens conséquents pour des mesures concrètes.

Et, pour commencer, un véritable empêchement de la consultation des sites pornos aux mineurs, qui est techniquement tout à fait réalisable, à condition d’une volonté politique, en dépit du manque à gagner que cela représenterait pour les principales plateformes de pornographie.

C’est une question d’humanité. En ce sens, parce qu’il met enfin en lumière la cause des enfants-victimes, comme un vibrant #Metoo de l’enfance, Sound of Freedom rend un service inestimable au bien commun de l’humanité. C’est un film salvateur, que tout le monde doit voir.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :


Notes & sources

(*) Chiffre évoqué par Jean-Claude Brunet, l’ambassadeur en charge de la lutte contre les menaces criminelles transnationales de la journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains en juillet 2022.

  1. Champrenault C pour le groupe de travail. Rapport sur la prostitution des mineurs remis à monsieur Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, le 28 juin 2021.
  2. Dupont M, Pohu H, Clochiatti U, Gorgiard C. Prévalence de la prostitution des mineurs dans les pays à revenu élevé : revue de littérature. Neuropsychiatr Enf Adol 2021; 69: 17–24.
  3. Observatoire des Violences faites aux Femme de Seine-Saint-Denis. Annexe 3. Études sur la prostitution des mineures en Seine-Saint-Denis, Ernestine Ronai éd., Violences sexuelles. En finir avec l’impunité. Dunod, 2021, pp. 203-206.
  4. Pohu H., Dupont M., Gorgiard C. (2022). PROMIFRANCE : recherche pluridisciplinaire sur la prostitution des mineurs en France. Rapport réalisé par le Centre de Victimologie pour Mineurs.
  5. Bulot C, Leurent B, Collier F. Pornographie, comportements sexuels et conduites à risque en milieu universitaire. Sexologies 2015; 24(4): 187-193.
  6. Lavaud-Legendre B, Plessard C, Encrenaz G. Prostitution de mineures – Quelles réalités sociales et juridiques ?. [Rapport de recherche]
  7. Rapport sénatorial sur l’industrie de la pornographie, « Pornographie, l’enfer du décor », des sénatrices Mmes Annick Billon, Alexandra Borchio Fentimp, Laurence Cohen et Laurence Rossignol – rapport à retrouver ici.
Mineurs-pornographie
Actus

L’explosion de la pornographie chez les mineurs

Depuis un an environ, plusieurs rapports officiels pointent du doigt un phénomène alarmant : l’explosion de la pornographie chez les mineurs. Etat des lieux.

Les chiffres alarmants de l’explosion de la pornographie chez les mineurs

L’addiction au porno est, de manière effrayante, en pleine explosion chez les mineurs. Ainsi, selon le rapport de l’Arcom (ex-CSA) de mai 2023 :

  • Ces sites sont fréquentés par 10% des internautes, quel que soit l’âge
  • 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornos, un chiffre en croissance rapide ces dernières années (+36% en 4 ans)
  • 30% des mineurs se rendent (chaque mois) sur un site pour adultes (contre 37% pour les adultes) et 9% quotidiennement
  • 51% des garçons de 12-13 ans sont touchés.

D’autres rapports pointent les nombreux dangers de la pornographie pour la santé et la société comme celui de l’Académie de médecine de janvier 2023 ou celui du Sénat, « l’Enfer du décor », sur le proxénétisme 2.0 et le business vertigineux de l’industrie pornographique. Ce rapport montre notamment l’importance des réseaux sociaux dans le développement du porno chez les mineurs : Réseaux sociaux et messageries privées, nouveaux vecteurs du porno.

L’addiction au porno chez les mineurs entraîne d’autres dérives : agressions sexuelles, drogues…

Plusieurs pays européens, en particulier l’Espagne ou la Grande-Bretagne, montrent aussi, chiffres à l’appui, que l’addiction à la pornographie, chez les mineurs notamment, est la cause de 50% des agressions sexuelles :”’

Ces rapports ne sont pas, pour l’instant, suivis d’effets bien qu’ils pointent les graves dérives de l’addiction à la pornographie (56% des divorces, fuite en avant vers la consommation de stupéfiants, etc.). Depuis près de trois ans, SOSPorno.net apporte une solution à ce « scandale de santé publique ».En particulier, nous sommes de plus en plus sollicités pour intervenir dans les écoles. Nous voulons donc lancer un programme d’intervention réplicable dans toute la France, en recrutant un chef de projet et en formant des parents bénévoles localement.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)

Pour aller plus loin :

Sites-pornos-Etats-Unis-mineurs
Actus

Aux Etats-Unis, l’accès restreint aux sites pornos porte du fruit

Aux Etats-Unis, certains Etats ne tergiversent plus avec les sites pornos et l’addiction qu’elle engendre chez les enfants mineurs, en plus de leur donner une vision très faussée de la sexualité.

Comme le rapporte le quotidien Le Monde, plusieurs Etats américains ont mis en place des mesures contraignantes et restrictives, au point de bloquer les principaux sites pornos du groupe MindGeek, un des leaders de l’industrie pornographique dans le monde.

Si l’on en croit les données de Google, dans l’Etat américain de l’Utah, les recherches pour ces plateformes pornographiques controversées, responsable de l’addiction au porno de nombreux citoyens américains, se sont subitement effondrées. Pourtant, les recherches concernant le terme « porn » ont explosé, tout comme les recherches concernant les VPN (Virtual Private Network, réseau privé virtuel) qui permettent de surfer sur le Web en empruntant une autre connexion, le plus souvent étrangère.

En effet, depuis le 2 mai, le site leader de l’industrie pornographique, ainsi que les principaux sites détenus par MindGeek sont bloqués dans l’Utah. Une fermeture annoncée comme volontaire et décidée par MindGeek, en réaction à l’entrée en vigueur dans cet Etat de la loi baptisée « SB 287 ». Ce texte, qui vise à protéger les mineurs,oblige les sites dont plus d’un tiers des contenus hébergés sont pornographiques à mettre en place des « méthodes de vérification d’âge raisonnables ».

Ainsi, la loi vient dire très clairement à l’industrie pornographique qu’elle ne peut plus se contenter de demander aux internautes de déclarer sur l’honneur qu’ils ont plus de 18 ans, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Une question posée aux internautes très controversée et pour le moins hypocrite, puisqu’il suffit de répondre “oui”, sans aucune autre vérification, ce qui permet aux mineurs de visiter ces plateformes, occasionnant jusqu’à 18% du trafic et donc du chiffre d’affaires.

Cette loi SB 287 est proche dans sa philosophie de celle adoptée en 2020 en France, et qui devait aboutir le 7 juillet à une importante décision du tribunal de Paris : l’Arcom, le régulateur français d’Internet, avait demandé à la justice de bloquer six importants sites pornographiques auxquels elle reproche, à juste raison, d’insuffisamment filtrer leur accès aux mineurs et surtout, de ne pas mettre en œuvre la loi. Mais le 7 juillet, le tribunal judiciaire de Paris a reporté sa décision, déclarant attendre celle du Conseil d’Etat concernant l’attaque des décrets de cette loi… par les dites plateformes.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et bienveillante)

Pour aller plus loin :

Blocage-sites-porno-mineurs
Actus

Blocage des sites pornos aux mineurs : le tribunal reporte sa décision

Blocage des sites pornos aux mineurs : le tribunal judiciaire de Paris reporte sa décision !

Nouveau sursis en France pour cinq des plus importantes plateformes de distribution de contenus pornographiques. Le tribunal judiciaire de Paris a différé sa décision dans l’attente de l’examen par le Conseil d’Etat des recours contre le décret qui impose une vérification de l’âge des visiteurs. Ainsi un efficace blocage des sites pornos aux mineurs n’est pas encore effectif, et l’accès à ces plateformes maintenu pour le grand public.

La demande de blocage, qui vise également d’autres plateformes moins connues, avait été lancée en 2021 par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), ce qui était une première en France.

Le tribunal judiciaire de Paris a préféré différer sa décision dans l’attente de l’examen par le Conseil d’Etat des recours de ces plateformes contre le décret d’application qui précise les moyens d’action de l’Arcom pour les sanctionner lorsqu’elles n’empêchent pas dans les faits les mineurs d’accéder à des sites pornos.

Selon le journal Le Monde et l’AFP, cette non-décision, dite « sursis à statuer » doit notamment permettre d’établir si l’absence de précisions dans le décret sur les modalités techniques permettant d’empêcher l’accès des mineurs aux sites pornographiques respecte « le principe de sécurité juridique » des entreprises, et si les systèmes envisagés par le régulateur sont conformes à la réglementation sur les données personnelles, justifie le tribunal dans sa décision.

Prenant acte de la décision du tribunal, l’Arcom a estimé, dans un communiqué, qu’il y avait « consensus sur la nécessité d’agir rapidement pour protéger les mineurs », tout en rappelant qu’elle « continuera d’œuvrer au respect par les éditeurs de sites pour adultes de leurs obligations légales ».

30% des mineurs se rendent (chaque mois) sur un site porno

Chaque mois, 30% des mineurs se rendent sur un site porno, ce qui présente 2,3 millions d’enfants, et jusqu’à 18% du trafic de ces plateformes, et donc d’une partie non-négligeable leur chiffre d’affaires.

Depuis la loi de juillet 2020, les plateformes de porno ne peuvent s’exonérer de leurs responsabilités avec une simple déclaration de majorité. « Mais rien ne s’est passé comme prévu, précise le journal Le Monde, entre ratés de procédure de l’autorité administrative et manœuvres dilatoires menées par les sites visés, le tout sous le regard impassible des opérateurs de télécoms chargés de mettre en œuvre un éventuel blocage. » 

Plus tôt dans la semaine, le ministre chargé de la transition numérique, Jean-Noël Barrot, avait vu son projet de loi de sécurisation de l’espace numérique adopté au Sénat. Ce projet contient une mesure permettant de donner le pouvoir aux autorités de bloquer et déréférencer les sites qui ne proposeraient pas de vérification assez solide et opérationnelle de l’âge effectif des utilisateurs. Ainsi l’Arcom, autorité de régulation de médias et d’Internet (ex-CSA) pourrait se passer du juge et solliciter directement les fournisseurs d’accès à Internet pour obtenir le blocage des sites pornos aux mineurs.

Ce matin, le ministre avait déclaré sur RMC : « Le tribunal va rendre son verdict, je souhaite qu’il soit exemplaire [et] qu’il bloque ces cinq sites, pour que, désormais, les sites pornographiques vérifient l’âge de leurs visiteurs.

Reprenant les chiffres de l’enquête de l’Arcom sur l’accès facile du porno par les mineurs, le ministre a déploré : « Deux millions d’enfants sont exposés chaque mois à des contenus pornographiques, et des enfants parmi les plus jeunes ». Toujours selon cette enquête, « à 12 ans, la moitié des petits garçons dans notre pays sont exposés chaque mois à ces contenus », ce qui constitue « un scandale de santé publique ». Réagissant à la décision du tribunal, le ministre délégué de la transition numérique a d’ailleurs rappelé vendredi après-midi qu’avec « le projet de loi numérique, l’Arcom pourra ordonner, en quelques semaines seulement, le blocage des sites qui ne respectent pas la loi ».

Des projets similaires aux Etats-Unis et au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni tente lui aussi de mieux filtrer l’accès aux sites pornographiques, avec un projet de loi sur la sécurité en ligne, en discussion au Parlement. En mai, comme l’avait apporté The Guardian, son Commissaire à l’enfance, Rachel de Souza, avait estimé dans un rapport basé sur les chiffres de la police anglaise, que 50 % des agressions sexuelles sont dues à l’addiction au porno. Elle réclame depuis des mesures plus « robustes » pour protéger les enfants.

Aux Etats-Unis, les Etats de la Louisiane et de l’Utah ont intégré dans la loi une vérification de l’âge des internautes. Mais les projets de mise en place d’une vérification de l’âge des internautes semble aussi se heurter à la question de la protection des données personnelles, ce qui a longtemps fait le jeu des plateformes de porno.

Un système de « double anonymat » en cours de test

En France, au moins trois sociétés expérimentent, sur des sites d’un des principaux groupes industriels du porno, des solutions reposant sur le principe du « double anonymat », censé être garant de la vie privée des consommateurs de site pornos. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), gardienne des données personnelles, s’est déclarée favorable à des solutions transitoires, comme la validation de l’âge par la carte de paiement ou l’analyse des traits du visage.

Ce sont des « solutions imparfaites mais suffisantes » pour éviter « l’exposition massive et parfois involontaire de nos enfants à ces contenus », a commenté M. Barrot, rapporte encore Le Monde. Mais « nous aurons besoin de solutions peut-être plus fiables, plus protectrices des données personnelles », a-t-il reconnu, assurant avoir « encouragé des entreprises françaises à se lancer dans le domaine de la vérification d’âge sur Internet ».

Pour aller plus loin :

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en discuter avec nous sur le live chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)