Dès mon plus jeune âge, j’ai eu recours à la masturbation, mes pensées s’orientaient vers le sexe et m’empêchaient même de me concentrer à l’école. Cela a pris une proportion énorme en grandissant. À l’adolescence, j’ai lu un livre de Billy Graham traitant des problèmes de la jeunesse, et c’est dans ce livre que j’ai pris conscience que la masturbation était un péché – en ce sens qu’il nous coupe de l’amour de Dieu.
Seulement, il m’était impossible de m’en défaire. Beaucoup plus tard, cela a ouvert la porte à la pornographie. C’est à l’âge de 20 ans, alors que je travaillais la nuit, que je suis tombé sur une chaîne privée française qui présentait un film X. Cela fut une dégringolade. Petit à petit, j’ai regardé des films x en me masturbant…
Avec l’arrivée d’Internet, ce fut la catastrophe. Je voulais aller de plus en plus loin et cela ne me rassasiait jamais : j’ai proposé même à ma femme de pratiquer les clubs de libertinage, Dieu merci elle refusa. J’étais engagé dans ma paroisse, à la direction de la louange. J’ai consulté un spécialiste, j’ai aussi participé à une émission de télévision mais cela n’a rien changé. J’étais dans la mort spirituelle et ne savais pas comment me sortir de cette impasse; cela a duré 25 ans.
“Jésus m’a libéré !”
Pendant tout ce temps, j’ai essayé par la psychologie et la psychiatrie, mais sans résultats (cela ne marche pas toujours…). En surfant sur Internet j’ai lu un article chrétien traitant de la pornographie, et je fus orienté vers le cours “Le chemin de la pureté“. Je croyais que cela était en anglais, mais j’ai découvert que le cours existait en français. J’ai commencé le cours et dès le premier jour, ma joie fut immense ! Jésus m’a libéré !
Aujourd’hui, je suis libre de tout esclavage sexuel et de toute forme d’impureté. C’est un processus de liberté qui s’établit uniquement avec la grâce de Dieu dans une communion quotidienne avec lui.
Sans celle-ci nous ne pouvons rien faire, seul Jésus a pris notre péché sur la Croix. Il suffit de lui faire confiance car il a la puissance que le monde n’a pas pour nous libérer. Je peux dire enfin : celui que le fils affranchit sera réellement libre. Merci à Jésus qui m’a délivré. Merci à mon pasteur qui avait commencé ce travail avec moi. Merci à mon mentor et à toute l’équipe de Pour libérer les captifs que Dieu à mis sur mon chemin !
Et toi, qu’en penses-tu, voudrais-tu toi aussi être délivré du porno par Jésus ? Viens en parler avec nous par le live chat’ ! (écoute anonyme et gratuite)
Le témoignage choc d’Etienne, guéri de son addiction à la pornographie…. par une prière !
Je suis tombé dans les affres de la pornographie à l’adolescence. Un jour, en fouillant les affaires de mes parents, j’ai découvert des revues érotiques et pornographiques. Ces images m’ont fait un effet bizarre : elles me choquaient mais elles excitaient ma curiosité. Elles ont donné de la matière à la masturbation à laquelle je m’adonnais depuis plusieurs mois. J’ai aussi ressenti le désir d’aller plus loin en recherchant des images toujours plus fortes.
En grandissant, j’enracinais ma vie quotidienne dans une sexualité virtuelle. Mais c’était compliqué. Dans les années 1980, Internet et les smartphones n’existaient pas. Les revues érotiques ou pornographiques ne s’achetaient pas facilement. Il fallait les cacher pour éviter d’être surpris. Puis, j’ai rencontré mon épouse à la Faculté. J’ai deviné rapidement que notre relation serait sérieuse. Quand nous avons décidé de nous engager pour la vie, nous avons tout naturellement ressenti le besoin de demander le sacrement du mariage.
Je ne lui ai rien dit de cette dépendance que je subissais. J’avais honte de cette situation. Je n’osais pas lui en parler car j’avais peur qu’elle ne me prenne pour un pervers. Et je pensais qu’à son contact je changerai et que je pourrais être délivré de cette addiction. Mais j’ai continué à consommer de la pornographie.
Il y avait une dualité dans ma vie sexuelle : d’un côté, j’étais un homme sage, sérieux et responsable et de l’autre une personne en quête constante de nouvelles images pour satisfaire mes sens. Dans les années 2000, Internet est apparu à la maison. Cette arrivée a malheureusement marqué une nouvelle étape dans mon désordre. Désormais, je pouvais accéder de chez moi au sexe virtuel. Je n’avais plus besoin d’acheter ni de cacher ces revues. Cela a accéléré ma consommation et mon addiction. Il m’en fallait toujours plus. Et le clou fût l’acquisition de mon premier smartphone : avec, je pouvais transporter partout cette fenêtre sur ce monde obscur. Je n’avais plus besoin de me rendre sur mon ordinateur. J’avais le sentiment de pouvoir construire ce monde virtuel dans lequel je plongeais, sans confrontation avec la réalité.
Et plus je consommais ces images « hard » et plus je me sentais insatisfait. Il m’en fallait toujours plus. Plus je sombrais dans la pornographie, plus je me sentais triste et malheureux. Les images que je voyais s’imprimaient dans ma mémoire et souvent me dégoutaient. Je me rendais compte que cela me faisait mal et que je faisais du mal à mon épouse. Je réalisais aussi que l’image que j’avais des femmes était pervertie. Mais j’avais l’impression que j’étais le seul à souffrir de cet esclavage. Les conséquences étaient nombreuses : la honte, la fatigue, l’escalade d’images toujours plus obscènes, la prise de poids, le stress, la libido abimée, la perturbation de ma vie conjugale.
Je savais que je devais arrêter. J’étais conscient que cette situation ne pouvait pas durer. J’enviais ceux qui avaient une vie normale. J’ai tenté à de nombreuses reprises d’arrêter. Mais chaque tentative était un échec. Je retombais dans ce monde sombre. Quel cauchemar pour moi de demeurer dans cette addiction toute ma vie. L’idée de vieillir avec ce travers me terrifiait. C’est pourquoi je voulais mettre un terme à cette double vie. Et je n’osais pas à en parler à mon épouse qui ne se doutait de rien.
Si je vivais dans la foi, il ne me venait pas à l’esprit d’appeler le Seigneur au secours. Dans mon idée, Dieu appelait à lui que des gens biens, parfaits et sans mauvaise histoire. Je pensais que le mal de la pornographie était trop grave pour que Dieu s’intéresse à moi.
En avril 2013, mon épouse m’a fait lire un article sur la neuvaine à « Marie qui défait les nœuds ». Comme nous avions de grosses difficultés professionnelles, elle m’a proposé de prier Marie dans cette neuvaine à cette intention. J’ai accepté. Marie nous a comblés au-delà de ce que nous lui demandions. Quelques jours après, et sans que je ne lui en parle, je décidais de consacrer personnellement une autre neuvaine à Marie qui défait les nœuds pour me libérer de cette dépendance. Dans mon for intérieur, j’interpelai la Vierge Marie : « Marie, si tu peux nous aider dans nos soucis professionnels, alors viens à mon secours et libère-moi de la pornographie. ».
Dès le 2ème jour de la neuvaine, j’ai ressenti une paix : je n’éprouvais plus le besoin de consulter les sites pornographiques. J’ai été guéri de ma dépendance et j’ai rendu grâce à la Sainte Vierge de m’avoir sauvé en demandant à son fils de m’aider.
J’ai gardé cette joie dans le secret de mon cœur sans en parler à mon épouse. Quelque chose avait changé mais elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Le regard sur mon épouse et les femmes n’était plus le même… Dans mon cœur résonnait cette parole dans l’Evangile de Saint Jean : « La vérité vous rendra libre ». Et je souhaitais recouvrer cette liberté dans notre couple.
Six mois après cette délivrance, j’ai décidé d’en parler à mon épouse. Cette révélation fût un choc pour elle. Cela l’a blessée. Elle s’est sentie trahie rétrospectivement, éprouvait de la colère à mon égard. Elle s’en voulait aussi de n’avoir rien vu et donc rien pu faire pour m’aider. Il lui a fallu du temps pour encaisser le coup. Nous nous en sommes remis au Seigneur dans la prière. Notre enracinement dans le sacrement du mariage nous a permis de surmonter cette épreuve. Le Christ nous a comblé de sa paix. Nous repensions souvent à l’évangile du jour de notre mariage (Saint Matthieu 7,24-27) : « C’est pourquoi quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison, elle n’est point tombée parce qu’elle était fondée sur le roc. ».
Nous avons réussi grâce à Dieu à surmonter ensemble cette épreuve. Notre couple s’en est trouvé renforcé. Nous avons également témoigné de ce qui nous était arrivé. En parlant autour de moi, plusieurs personnes m’ont confié leurs souffrances passées ou présentes sur ce sujet.
J’ai compris aussi que le Seigneur venait sauver ceux qui étaient perdus et que mon orgueil était de croire qu’Il ne pourrait pas sauver les pécheurs, les malades et les estropiés.« Mais Jésus l’ayant entendu, leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Evangile selon Saint Matthieu 9-12)
Et toi, qu’en penses-tu ? Qu’est-ce qui t’empêche d’essayer de prier pour être délivré de cette addiction ? Viens en discuter avec nous par le live chat’ ! (anonyme et gratuit)
Pour aller plus loin : découvrir – et demander – la prière de délivrance de l’addiction à la pornographie :
A l’adolescence, Joseph tombe petit à petit dans des addictions, les jeux vidéo, la pornographie… Plus tard, après l’échec d’un concours, il lance un cri à Dieu : « Si tu existes, montre-moi que tu es vivant et que tu agis ! ». Regardez la vidéo* !
Une fois refusé à son concours, il traverse l’épreuve en prenant du temps à l’écart, seul. Et là je me suis dit :
« Joseph, il y a des choses qui ne vont pas dans ta vie, t’es pas heureux, t’es dur comme une pierre, ton coeur est sec, tu ne trouves pas le sens de l’existence, la saveur de la vie »
A ce moment-là, comme un cri du cœur, j’ai dit à Dieu :
« Si tu existes, il faut que tu te manifestes dans ma vie, que tu interviennes et que tu me montres que tu es vivant, que tu agis dans le monde »
A partir de ce moment-là, j’ai commencé à me rapprocher de Dieu. Un jour je suis entré dans une église, j’ai eu le désir de me confessé, je me suis confessé à un prêtre… Le prêtre m’a demandé comme pénitence de me mettre à genoux devant Jésus exposé dans son hostie sur l’autel, et de lui demander de te dire combien il t’aime. Ce moment-là a été tournant pour moi, je me suis agenouillé devant l’autel et j’ai dit à Jésus :
« Seigneur voilà, tu veux me montrer ton amour, je suis là, disponible pour Toi. »
A ce moment précis, j’ai senti toute l’intensité de l’amour et de la miséricorde de Dieu dans mon cœur, je me suis effondré, j’ai fondu en larmes, et à partir de ce moment là, ma vie n’a plus été la même…
Et toi, qu’en penses-tu ? Voudrais-tu aussi être un ex-addict au porno, délivré par Jésus de cette addiction ? Viens en parler avec nous par le chat’ de ce site ! (discussion anonyme et bienveillante)
(*) entendu dans la vidéo :
“adoration eucharistique” = se mettre en présence de Jésus présent réellement dans l’eucharistie
“pécheur” : quelqu’un qui se coupe de l’amour de Dieu
Pourquoi j’ai arrêté le porno… et comment, ce faisant, j’ai cessé de contribuer à l’affreuse industrie du sexe.
Discours prononcé lors d’une soirée TED à Jaffa par Ran Gavrieli, conférencier spécialisé dans les thèmes liés au « safe sex ».
Attention, il n’y va pas par quatre chemins et certains de ses propos qui dépeignent ce qu’on fait aux femmes dans les films pornos peuvent être choquants : âmes sensibles s’abstenir !
Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en parler avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et bienveillante)
* * *
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? J’ai cessé de consommer de la pornographie essentiellement pour deux raisons. La première, c’est qu’elle avait apporté énormément de colère et de violence dans mes fantasmes privés. Cette colère et cette violence n’étaient pas présentes en moi au départ, et je n’en voulais plus. Ce n’était pas moi, et j’ai décidé d’y mettre fin. Plus facile à dire qu’à faire.
Deuxièmement, je me suis rendu compte que, en consommant de la pornographie, je contribuais à créer une demande pour la prostitution filmée. Car il s’agit bien de cela, de prostitution filmée : pornê c’est la prostituée, graphein rapporte à une notion d’écriture ou d’image.
Or la prostitution n’est le rêve d’enfance de personne, elle est toujours l’effet de problèmes et de détresse. C’est une chose que j’ai comprise peu à peu en travaillant comme bénévole auprès d’hommes et de femmes prostitués, dont certains étaient victimes de la traite, en tant qu’« aide de service » dans des bordels, sous les ponts, au coin des rues… Mais on n’a pas besoin de faire tout cela pour comprendre le mécanisme de la pornographie et de la prostitution. Car, dans la pornographie, il ne s’agit ni d’érotisme ni de communication sexuelle saine, il s’agit de la domination et de la subordination des femmes par les hommes. Ce n’est pas seulement une pratique sexuelle, c’est une façon d’être, une hiérarchie de genres dans le monde.
Ainsi, si l’on demandait à la pornographie comment elle définirait le sexuel, qu’est-ce qui fait qu’une chose est sexuelle, la pornographie nous rirait au nez. Qu’est-ce qui définit le sexuel ? Voyons ! Ce que les hommes trouvent excitant. Les hommes trouvent excitant d’étrangler une femme ? De la pénétrer brutalement sans le moindre contact, tendre caresse, baiser ou étreinte ? Alors c’est sexuel. Les hommes trouvent excitant de voir une femme ou un enfant pleurer ? Alors c’est sexuel. Les hommes trouvent excitant de violer une femme ? Alors c’est sexuel. Dans n’importe quel site porno mainstream sur le Net, on peut trouver la catégorie «Viol» à côté de la catégorie «Humiliation», la catégorie «Abus», la catégorie «Larmes», et ainsi de suite. Et ce n’est pas comme si la pornographie banale ne débordait pas déjà de ces motifs. Même dans ses versions les plus douces, ce que nous montre la pornographie dans 80 à 90% des cas, c’est en fait la sexualité sans les mains. Et ce n’est pas ainsi que fonctionne notre désir authentique. Pardon, je vais répéter : la sexualité sans les mains.
Si vous ne renoncez pas au porno, observez cela la prochaine fois que vous regardez : la caméra porno ne cherche nullement à capter des activités sensuelles normales du genre caresses, préliminaires, frôlements, étreintes, baisers… Non, ce qui intéresse la caméra porno, c’est la pénétration. Donc normalement la composition sera un homme et une femme – à supposer qu’il n’y en ait qu’un de chaque – son pénis est en elle – bon, ne soyons pas trop exigeants, peu importe où, quelque part en elle il y a un pénis, son pénis est en elle quelque part, d’accord ? – et, pour ne pas bloquer la caméra pendant ce gros plan extrême sur la pénétration, l’homme se tient le plus souvent les mains derrière le dos. Et la femme, dans cette position inconfortable, doit s’occuper du pénis en elle, sans porter atteinte ni à sa coiffure ni à son maquillage (car c’est de l’argent et du temps qu’on a investis en elle), sans perturber ses mouvements agressifs et surtout sans bloquer la caméra. Donc, en fin de compte, sous différentes formes et avec des acrobaties diverses, on a deux personnes en train de “faire l’amou”r de telle sorte que les seules parties du corps qui se touchent sont le pénis et la partie pénétrée. Sans les mains.
Tout ce que nous regardons nous envahit
Je fais chaque année entre 250 et 300 conférences devant des soldats, des étudiants, des élèves… Personne n’est jamais venu me dire, après : « Ran, vous savez, cette histoire du “sexe sans mains”… En fait c’était ça mon désir authentique. Quand j’avais 11 ou 12 ans, je n’avais pas du tout envie d’embrasser ou de toucher la personne, ça ne suscitait pas ma curiosité. Moi, dès le début, c’était les pénétrations. » Personne ne m’a jamais dit ça. Avant la pornographie. Après la pornographie…
Dans mes fantasmes privés, avant de commencer à regarder du porno, l’aspect «histoire» était extrêmement important, et c’était toujours une histoire de sensualité et de réciprocité. Autrement dit, j’imaginais toujours : « Que vais-je pouvoir lui dire ? Et que va-t-elle pouvoir me répondre ? Quelles sont mes options de réponse à partir de là ? » Dans la vraie vie, ça ne marchait jamais comme je l’avais prévu mais, dans mon esprit, c’était super important pour l’excitation : le suspense, le lieu, le cadre… Ça se passera où ? De quelle manière émergera petit à petit l’embrasement des corps ? Oui, c’était superimportant, avant la pornographie.
Une fois que l’on a pris l’habitude du porno, elle conquiert votre esprit, elle envahit votre cerveau. Et j’ai perdu ma capacité d’imaginer, ce qui veut dire que je me trouvais là (je ne serai pas trop explicite) à me masturber, les yeux fermés ; j’essayais désespérément de fantasmer quelque chose d’humain et je n’y arrivais pas parce que ma tête était bombardée par toutes ces images de femmes violées, de femmes soumises et obligées de faire semblant de jouir dans ces rituels diaboliques d’éjaculation. C’était ça le résultat.
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? Tous, nous sommes vulnérables – pas seulement les jeunes – et il me semble qu’on devrait faire très attention, non seulement à ce que notre corps absorbe en termes de nourriture, mais aussi à la nourriture qu’absorbe notre esprit. Car tout ce que nous regardons nous envahit.
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? Permettez-moi de vous donner un court exemple tiré d’un domaine non sexuel. L’autre soir, je suis rentré à la maison, et ma bien-aimée regardait une quelconque connerie culturelle, une émission de karaoké, des auditions… On n’a pas de télé à la maison, d’accord ? On n’a pas de télé à la maison mais seulement parce que ça nous permet de nous présenter faussement comme des gens très profonds. « Ah ? Oh, non, je ne connais pas… Mastectomie, hmmm ? Non, non, on n’a pas la télé.» On regarde toutes les conneries culturelles possibles et imaginables, d’accord ? Ni moi ni elle ne passons notre temps à contempler l’existence ; non, on télécharge des trucs. Et notamment tout ce qu’il y a comme connerie culturelle. Bon, alors je regarde cette émission de karaoké pendant vingt minutes, et c’est tellement ennuyeux, fastidieux, voyez, ils passent deux minutes à chanter et quatre minutes à blablater dessus, au bout de vingt minutes, je perds patience et je pars me doucher. Et le truc intéressant, c’est sous la douche.
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? Ce que j’ai découvert là, c’est le moi le plus pathétique que j’ai jamais… Je vais vous le montrer, j’ai envie de sentir que vous m’aimez et m’acceptez vraiment, donc il faut que je vous montre mon moi le plus pathétique, et comme ça vous serez obligés de l’accepter. Bref, j’ai mis cinq, non sept, non, peut-être dix minutes à me rendre compte que j’étais là, sous ma douche, à me demander avec une gravité extrême : « Quelle chanson aurais-je choisi pour les auditions ? Eh ! Attention ! Quelque chose de très profond ! Moi je ne vais pas faire Rihanna ou Lady Gaga, moi je vais faire Mercedes Sosa… (Como un pájaro libre) La couverture de Blind Willie McTell de Bob Dylan. C’est pas follement profond, ça ? » Il fallait que je prenne la mesure de ma bêtise, car je n’ai aucun talent pour la musique. Non seulement ça, mais je n’ai jamais eu envie d’être musicien ni auteur de chanson, ça n’a jamais fait partie de mon monde intérieur de désirs, d’accord ? Mais je suis un être humain, et que faire ? J’ai regardé ça pendant vingt minutes, c’est entré dans mon cerveau pendant un moment.
Donc, si vous prenez cet exemple et que vous essayez de mesurer ou d’estimer l’impact de vingt minutes de n’importe quoi… comment ça envahit notre esprit et conquiert nos désirs, essayons alors d’imaginer, ou permettez-moi de vous le dire oralement : que se passe-t-il quand on regarde vingt minutes de pornographie, une ou deux fois par semaine (restons très modérés) ? C’est envahissant.
« Pornographie habillée »
Qu’on le veuille ou non, le porno est entré chez nous, et je suis convaincu qu’elle ne contribue pas à notre bien-être. Parce que, dans le monde occidental, nous avons Internet – partout, dans quasiment tous les téléphones portables désormais. Et cela produit un effet à la fois addictif et paralysant. C’est addictif parce qu’on développe une certaine dépendance à la pornographie. Mais l’aspect paralysant, c’est surtout pour les garçons et les jeunes hommes parce que la pornographie vous apprend que, en tant qu’homme, vous n’avez de valeur sexuelle que dans la mesure où vous avez un pénis énorme et une érection éternelle. Selon la pornographie, être un partenaire sexuel valable, ça n’a rien à voir avec le fait d’être passionné, attentif, généreux, bien coordonné… que nenni ! Rien de valable, en dehors du Pénis énorme et du Soleil éternel… Ce que nous n’avons pas ! Ainsi, en regardant la pornographie, les garçons se retrouvent paralysés, et s’ils ne se retrouvent pas paralysés, très souvent, ils se transforment en imitateurs de ce qu’ils ont vu, c’est-à-dire qu’ils deviennent des agresseurs. Des agresseurs, même quand l’affect est présent.
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? De nos jours, tant et tant d’abus sexuels se déroulent à l’intérieur de ce qu’on perçoit de l’extérieur comme de belles-histoires-d’amour-adolescent ou des relations-saines-entre-adultes. Parce qu’on ne parle pas vraiment du sexe, on se contente de le voir partout. On n’en parle pas vraiment alors, ce qui se déroule à l’intérieur des chambres, toutes ces mutations sexuelles, comment cela se passe-t-il ?
Si on parle des femmes, la plupart des jeunes filles et des femmes reçoivent le message – pas seulement du porno dur mais de toute notre culture mainstream influencée par le porno (les clips, les pubs, tout ça c’est de la «pornographie habillée») – qu’être digne d’amour, c’est d’abord et surtout être digne de désir sexuel. Et de nos jours la définition du désir sexuel, c’est à peu près : « Faites comme les stars pornos. »
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? Je travaille dans des dizaines et des dizaines de lycées et de collèges. Dans chacune de ces écoles sans exception, je croise des filles qui ont accepté, à un moment donné, d’être filmées dans une situation intime parce qu’elles voulaient faire plaisir à un garçon qu’elles aimaient bien. Et le garçon en question a abusé de leur confiance – toujours la même histoire – et vendu les images sur l’application What’s up ? ou sur le Web. Et, le plus souvent, les garçons ne reçoivent pas le moindre reproche moral, c’est toujours les filles qui subissent la honte et la mortification. Typiquement, elles quittent l’école. Elles ont beau changer d’école, déménager, elles seront toujours harcelées sur les réseaux sociaux. Elles développent une dépression clinique, souffrent de troubles alimentaires – comme si on n’avait pas déjà suffisamment de raisons, dans notre culture, de développer des troubles alimentaires ! – elles sont complètement ostracisées socialement, et certaines d’entre elles (comme Amanda Todd, qu’elle repose en paix) vont jusqu’à se suicider. Parce qu’elles trouvent que la vie n’a plus de valeur, qu’elles-mêmes n’ont plus de valeur.
La pornographie est entrée chez nous, c’est un cas capital. Ce n’est pas un phénomène mineur dans notre société, c’est parfois une question de vie et de mort. C’est surtout une question de vie et de mort pour les gens qui la font. Car la pornographie n’est pas une preuve de la liberté d’expression, de la liberté de métier, bla-bla-bla, non. C’est une preuve de l’exploitation sexuelle, et on la trouve côte à côte avec la traite, le viol, le proxénétisme et la prostitution. Pour chaque star du porno ayant signé un contrat avec un éditeur ou une boîte de production, il y a des centaines de milliers de femmes et de filles qui échouent à survivre, là. Littéralement, elles en meurent. L’industrie du sexe les mâche menu et les recrache – dans les bordels, sur le trottoir, dans les boîtes d’escorte ou les salons de massage, avec happy end ou non, selon la personne que l’on écoute.
Safe sex affectif
Pourquoi j’ai arrêté le porno ? Je ne plaisante pas, c’est une chose très grave, tout le spectre de la prostitution. Un fort pourcentage d’entre elles ne vit même pas jusqu’à l’âge de 50 ans. Je parle des pays où l’espérance de vie est actuellement autour de 75, 76 ans, elles n’arrivent pas à la cinquantaine. A cela, quatre raisons principales : elles meurent par la drogue, par les MST, assassinées par un client, un mac, un petit ami… et la quatrième raison est, à nouveau, le suicide. Car, si vous êtes une prostituée, devant la caméra ou non, vous êtes dans une situation que l’on peut décrire comme la mort sociale. Nous avons tous dîné avec des gens qui ont consommé de la prostitution, qui sont allés dans un bordel au moins deux, trois fois… Jamais nous ne dînons avec une prostituée, du moins pas déclarée telle. C’est ça, la mort sociale. Ce n’est pas «chic», pas le moins du monde.
Et quand, dans l’intimité de ma chambre, je regarde la pornographie, même sans payer (plus besoin de payer, c’est gratuit, j’espère que vous le savez si vous en consommez encore), quel que soit le film que je regarde, cela crée une demande, et là où il y a demande il y a offre. C’est corrélé. Si je regarde des images de femmes blacks mûres, quelqu’un se fera le proxénète de femmes blacks mûres. Des mineures asiatiques ? Un trafic énorme existe déjà. Des Israéliennes ? Des Palestiniennes ? De blanches et blondes étudiantes américaines ? C’est une catégorie dans le vent, ces dernières années. On peut savoir avec certitude que, déjà, la lie de la terre cherche à prostituer ces femmes-là devant la caméra.
Alors, pourquoi j’ai arrêté le porno ?
Alors voilà : j’ai cessé de regarder la pornographie pour mon bien-être, ma communication intime, ma vie privée érotique, pour prendre le contrôle et la responsabilité du contenu de mon esprit. Mais, ce faisant, j’ai cessé de contribuer à l’affreuse industrie du sexe. Et ça, je trouve que c’est une bonne chose.
J’aimerais vraiment mettre en avant l’idée du safe sex, sur le plan non seulement physique mais affectif. Pratiquer le safe sex affectif n’implique pas de redevenir sexuellement conservateur ou non-libéré. Je suis tout à fait pour la liberté sexuelle ! Ça veut juste dire que l’on souhaite écarter cette hiérarchie de genre, cette subordination sexuelle et ressusciter comme critère absolu de l’intimité, disons… le rire. Deux âmes, deux êtres humains qui se retrouvent ensemble dans une situation intime sont-ils capables de rire ensemble ? Peu importe qu’ils se connaissent depuis dix ans ou une heure. Si deux âmes se retrouvent seules dans une chambre et n’arrivent pas à rire ensemble, quel bien pourrait-il sortir de leur rencontre, sexuelle ou non ? C’est ça le safe sex affectif.
Je veux juste que l’on parle davantage de toutes ces choses, car il me semble que notre silence en la matière ne nous a jamais fait du bien. Le silence ne fait que perpétuer le silence, alors que la parole engendre encore plus de paroles, plus de partage, plus d’identification, plus de conscience, plus de changement. Il s’agit certes d’un petit changement dans notre humble petite vie, mais d’un changement réel – et vrai. Et émotionnellement sûr.
Et toi qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous dans le live chat’ de ce site ! (discussion anonyme et bienveillante)
“L’espérance dans la miséricorde m’a aidé à sortir de mon addiction.”
Le témoignage de Pierre, ancien addict à la pornographie
“Et nous pécheurs, nous mettons notre espérance dans ta miséricorde inépuisable.”
Pour moi, cette phrase illustre un visage de l’espérance qui est cette attitude de confiance en Dieu, cette attitude de confiance dans la miséricorde de Dieu, d’un Dieu qui est amour, tendresse et pitié. Il est venu non pas appeler les justes, mais les pécheurs. Pour moi, l’espérance, ce n’est pas s’appuyer uniquement sur ses propres forces mais à compter sur la miséricorde de Dieu pour avancer et marcher à sa suite.
Quand parfois nous nous frustrons de retomber dans les mêmes péchés, de voir notre capacité à aimer si petite, confions-nous à la miséricorde de Dieu parce que je crois que c’est ce qu’il attend de nous. Que nous puissions nous confier en lui, que nous venions lui demander son aide pour grandir dans l’amour.
Pour moi, l’espérance c’est cheminer en ne s’appuyant pas uniquement sur ses propres forces mais en mettant notre espérance dans la miséricorde de Dieu.
Pour partager mon expérience, je vous donne mon témoignage :
J’étais au collège, j’étais addict à la pornographie et petit à petit, quand je me suis rendu compte que tout ce que je voyais, que ce que je regardais n’était pas bon, pour mon coeur, pour mon regard, pour ma relation avec les autres, j’ai voulu arrêter. Mais en fait, je me suis aperçu que j’étais bien ancré dans cette addiction et que je n’y arrivais pas avec mes seules forces à arrêter. Un jour, j’ai décidé d’aller me confesser, de tout déposer au Seigneur et ce jour-là, j’ai vraiment fait l’expérience de la miséricorde de Dieu dans ma vie.
J’ai fait l’expérience de ce Dieu qui ne jugeait pas mais qui se réjouissait de voir son fils lui demander de l’aide. Ce jour-là, j’ai vraiment fait l’expérience d’une joie profonde et d’une liberté. Cela n’a pas été magique car il y avait en moi des racines profondes et au bout d’un mois j’étais retombé. Mais j’ai fait cette expérience de la miséricorde et j’ai choisi de mettre mon espérance dans cette miséricorde. J’ai choisi de venir me confesser à nouveau, de me confier au Seigneur et de m’appuyer encore plus sur son Amour. Au fur et à mesure, à chaque fois que je me présentais devant Dieu, lui venait briser de plus en plus les maillons de cette chaine jusqu’à ce qu’un jour la chaine tombe.
Si toi aussi tu veux te laisser toucher par la miséricorde et mettre ton espérance dans celui qui sauve, nous pouvons prier avec toi et pour toi via le chat (anonyme et gratuit).