agressions-sexuelles-pornographie
Actus

Dans l’enfer de la pornographie : le témoignage d’une actrice X

Dans l’enfer de la pornographie : Le Berry Républicain rapporte ce témoignage d’une actrice X tiré d’un livre sur cette industrie pornographique qui broie les femmes. Âmes sensibles s’abstenir, mais utile pour qui veut comprendre l’envers (l’enfer) du décor. 

Il est des lectures dont on ne sort pas indemne. Dans Sous nos regards – récits de la violence pornographique (Seuil), elles racontent les « tournages », le piège, la violence, la douleur, l’humiliation, la mort sociale et psychologique qui s’ensuit, dans cette industrie pornographique qui broie le corps des femmes. Mélanie (le prénom a été changé) est l’une d’entre elles. Elle témoigne de trois jours de « tournage » à Paris, entre étranglement et viols.

C’est souvent la nuit que ça lui fait ça. Elle « panique », elle a peur de « ne plus pouvoir respirer ». Sous l’effet du manque d’oxygène, elle ne voyait plus et entendait comme si elle était sous l’eau. « Sac à foutre », « fucktoy », « bitch », « chienne »… C’est comme ça qu’ils l’appelaient. « Je me souviens avoir répété cette phrase dans ma tête “Je ne peux pas respirer, vont-ils me laisser partir ?”, comme un disque rayé. Je réalisais à ce moment-là que ma vie était entièrement entre leurs mains, car je ne pouvais plus bouger, parler ou communiquer. Je ne les connaissais pas et donc je ne pouvais pas leur faire confiance », raconte la jeune femme. « Mais je ne pouvais pas arrêter ce qu’ils me faisaient. Je me sentais m’effondrer, mourir et je n’avais plus aucun contrôle sur mon corps. »

Mélanie a 32 ans, elle témoigne dans le dossier « J. & M. », un site de contenus pornographiques amateurs. Trois vidéos, trois jours de viols. Pour survivre, elle s’est dissociée. « Il m’a été très difficile de comprendre ce qui s’était passé et cela me rend triste d’avoir traversé tout cela pour quelqu’un qui m’aimait, je
croyais, et qui disait qu’il me protégerait de quelque chose comme ça. Cela m’a brisé le cœur », confie-t-elle, en anglais, depuis la Hollande où elle vit.

Massification des pratiques brutales

Ce qu’elle décrit appartient au lexique du “nouveau porno”. « Choking » pour étranglement. Mais ça ne s’arrête pas là. « Gagging » pour étouffement par fellation profonde, « bukkake » quand plusieurs hommes éjaculent en meute sur une femme, de préférence sur le visage, dans un rituel évident d’humiliation et de domination, « gang bang » quand des hommes pénètrent simultanément une femme par plusieurs orifices… À l’heure du streaming, le spectateur « s’ennuie », il en veut toujours plus.

« Pour que ça rapporte, il faut que ce soit addictif. Or, l’un des moyens consiste à mêler la violence au sexe. Cela agit immédiatement sur le cortex. D’où des scénarios de plus en plus violents comme des “triples pénétrations”, ce qui est d’une violence inouïe. Aucun corps de femme n’est fait pour ça. Et il y a des millions de vues par jour sur ces vidéos », déplore l’autrice et comédienne Adélaïde Bon, qui a participé, dans Sous nos regards (Seuil), au recueil
« sorore » de la parole de femmes, avant deux grands procès attendus en France, « French B. » et « J. & M. ». Elle dit que la « colère a été son moteur » et agit pour toutes ces femmes « abîmées ». « Ça me fait mal de le dire, mais ce qui est saccagé est saccagé. Aucune d’entre elles n’aura jamais la vie à laquelle elle était promise. »

Aussi, la révolte prend souvent le dessus. « Cela se passe en impunité totale en France ! Ça m’a mise hors de moi. Tout ce système pour aller chercher des filles en précarité sociale, affective, psychologique, ayant, pour beaucoup, déjà subi des violences et, pour certaines, déjà dissociées… » L’une d’elles a subi 247 pénétrations en trois jours, une autre a été forcée à enchaîner des fellations pendant plus de cinq heures. La brutalité des pénétrations a pu conduire à des fissures et prolapsus, à savoir des extériorisations d’organes.

« Il n’est pas question ici de sexualité, mais de destruction », commente Adelaïde Bon, qui évacue d’entrée ceux qui voudraient l’accuser d’être moraliste ou opposée à la liberté sexuelle. « C’est une industrie planétaire, accessible aux moins de 10 ans, et dans son écrasante majorité, le porno traduit la haine des femmes, des enfants, des racisés. La volonté de détruire, d’humilier, est là du début à la fin. »

« Dans ce livre, ce qu’elles racontent, ce sont des niveaux de violence qui étaient jusque-là assez circonscrits et qui sont en train d’écraser l’ensemble du marché », alerte l’historienne Christelle Taraud. « On a observé une massification des pratiques les plus brutales, autrefois cantonnées à une niche. Les féministes, les trans, les femmes ont une place infinitésimale dans cette industrie qui a toujours été pensée pour les hommes, par les hommes et à leur bénéfice, entre violence extrême, brutalisation et misogynie. »

Vers une prise de conscience ?

Elle voit dans les dérives actuelles un symptôme de la « dégradation de notre société » et appelle à une « prise de conscience ». « Il ne faut pas oublier que cette pornographie-là est très abîmante : elle nous abîme individuellement, collectivement et surtout elle forme, elle éduque les nouvelles générations. »
Christelle Taraud évoque « ces jeunes filles qui demandent si c’est normal d’avoir mal pendant une relation sexuelle, normal d’être frappée, normal d’être insultée, normal d’être étranglée. Si elles peuvent dire non à certaines pratiques ».

Elle nous rappelle tous à nos responsabilités. « La sexualité est l’une des activités humaines les plus importantes : cela fait partie de ce que nous sommes. Et laisser un domaine aussi important à des misogynes violents et brutaux qui considèrent normal d’enfumer des jeunes femmes, de leur faire subir des viols de dressage et ensuite de les placer dans des endroits isolés face à 20 ou 60 mecs qui les violent et leur éjaculent dessus ou dans la bouche alors qu’elles pleurent et qu’elles demandent à arrêter, qu’elles ont mal, qu’elles saignent. Et c’est présenté comme de la sexualité cool, à montrer à des jeunes avec le risque qu’il y ait une forme de mimétisme de ça ! On a quand même un énorme problème de société. »

Il faudra aussi, selon elle, « tout reprendre à zéro en ce qui concerne l’éducation sexuelle et relationnelle parce que le sexe n’est pas un produit, les femmes ne sont pas des marchandises. Le sexe est une manière de communiquer, d’être à soi et d’être à l’autre. C’est une rencontre, une émotion. Dans la pornographie, plus personne ne s’embrasse par exemple, ne se touche, ne se caresse. La seule chose que font ces hommes, c’est de perforer comme des fous furieux des orifices. Il y a des corps humains derrière ! », rappelle-t-elle.

« Si la sexualité, c’est ça, si c’est ça qu’on accepte d’être les uns pour les autres, les uns avec les autres, alors c’est une terrible défaite. »

Les ados disent maintenant : « J’étais avec des amis et ils m’ont montré ça… Ça m’a choqué. » Ils évoquent ces images qu’ils voient de plus en plus jeunes.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour aller plus loin :

addiction-mineurs-porno
Actus

Porno : le lucratif marché des adolescents et mineurs

Porno : le lucratif marché des adolescents et mineurs ? Dans son édition du 16 juin, le Journal de Québec rappelle que plus de la moitié des adolescents québécois de 14 ans sont des consommateurs de pornographie (comme en France) : une clientèle trop importante pour que les sites pour adultes s’en privent.

Site dominant de l’industrie du X, Porn*** prétend que la moyenne d’âge de sa clientèle était de 38 ans en 2024. Le site n’enregistre aucun utilisateur de moins de 18 ans, nulle part dans le monde, y compris au Canada et en France. Or, en 2024, 2,3 millions de mineurs français fréquentaient des sites pornographiques tous les mois, représentant 12 % de leur audience régulière (et jusqu’à 18 % pour Porn*** !), d’après une étude de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

Toujours plus nombreux

L’Arcom souligne que les mineurs sont de plus en plus nombreux sur ces sites : en 2024, 28 % y naviguaient, contre 19 % cinq ans plus tôt (51% des garçons de 12-13 ans et 65% pour les 16 et 17 ans). C’est donc un marché considérable et en croissance, dont les sites pour adultes ne veulent pas se passer, a déclaré la sénatrice française Laurence Rossignol à l’antenne de France télévision. Elle commentait la décision de la maison mère de Porn***, Aylo, de fermer complètement l’accès à ses sites en France. La firme refuse de vérifier l’âge des utilisateurs pour n’autoriser que les plus de 18 ans à y naviguer, comme l’exige désormais la loi française.

« Une question de business »

Pour la sénatrice Julie Mivilledechêne, qui voudrait des règles semblables chez nous, il n’y a pas de doute, les sites X « ne veulent pas avoir à faire des vérifications d’âge parce qu’ils ont peur de perdre de l’argent […] Tout ça, c’est une question de business ».

Mais Sarah Bain, de la firme Ethical Capital Partners, propriétaire de Porn***, réfute cet argument en martelant qu’elle appelle à une réglementation de tous ses vœux pour que les jeunes n’aient pas accès à ses sites. Elle veut toutefois que la responsabilité de vérifier l’âge incombe aux fabricants de systèmes d’exploitation (Apple, Google et Microsoft) et non aux sites pornographiques eux-mêmes. « On ne veut pas des enfants sur nos sites. Ce n’est pas bien moralement et ce n’est pas bon pour les affaires non plus », plaide-t-elle, en expliquant que les mineurs ne sont pas une clientèle attractive pour les annonceurs des sites pour adultes.

Sauf que sur Porn***, les mineurs représentent donc 18% du trafic ! Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour aller plus loin :

 

chatGPT-porno-mineurs
Foire aux questions

Pourquoi restreindre l’accès des plateformes porno aux mineurs ? La réponse de Chat GPT

Pourquoi restreindre l’accès des plateformes porno aux mineurs ? Ces mesures sont-elles efficaces ? Nous avons posé la question à Chat’ GPT, voici sa réponse.

Restreindre l’accès des principales plateformes de pornographie aux mineurs présente un intérêt majeur sous l’angle de la santé publique, car l’exposition précoce à des contenus sexuels explicites peut avoir des conséquences psychologiques, affectives et comportementales importantes.

D’abord, du point de vue du développement psychosexuel, les adolescents ne disposent pas toujours de la maturité cognitive et affective pour comprendre et interpréter correctement les contenus pornographiques. Ceux-ci véhiculent souvent des représentations irréalistes, stéréotypées et violentes des relations sexuelles et des rôles de genre. Cela peut fausser leur perception des rapports humains, encourager des comportements à risque ou influencer négativement la construction de leur sexualité.

Ensuite, plusieurs études mettent en évidence un lien entre une consommation précoce et régulière de pornographie et divers troubles : hypersexualisation, troubles de l’image corporelle, anxiété de performance, voire addiction. Sur le plan comportemental, cela peut aussi banaliser des attitudes sexistes ou agressives, ou induire une pression à la conformité à des pratiques vues en ligne.

Limiter l’accès des mineurs au porno s’inscrit donc dans une logique de prévention des risques en santé mentale, sexuelle et relationnelle. Cela contribue à créer un environnement plus protecteur pour leur développement.

Quant à l’efficacité des mesures, les dispositifs actuels de vérification d’âge (déclarations sur l’honneur, cookies) sont largement contournés. Certaines initiatives plus strictes, comme l’obligation de preuve d’identité numérique, sont plus efficaces mais soulèvent des questions de protection de la vie privée. La technologie seule ne suffit pas : ces mesures doivent s’accompagner d’une éducation à la sexualité complète, fondée sur le respect, l’information et le dialogue.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous d’accord avec Chat’ GPT ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour aller plus loin :

enfant_ado_site_porno
Actus

Les chiffres inquiétants de l’addiction au porno

En France, en mai 2023, l’Arcom, le gendarme des médias, dévoilait un rapport basé sur les chiffres de Médiamétrie et qui témoignent d’une inquiétante augmentation du nombre de mineurs exposés à la pornographie : +36% en 5 ans (+ 600.000).

Un phénomène massif qui s’aggrave d’année en année, avec, chaque mois :

  • 9 à 20 millions d’internautes tous âges confondus vont sur les sites pornos
  • dont 2,3 millions de mineurs (30% d’entre eux, contre 37% pour les adultes, et 9%
    quotidiennement)
  • 51% des garçons de 12-13 ans et 65% pour les 16 et 17 ans
  • les mineurs cumulant de 10% à 18% de l’audience de ces sites, et 75% exclusivement
    via leur smartphone (55% pour les adultes)
  • dès 12 ans, les garçons qui visitent des sites adultes y passent une heure par mois en
    moyenne, et 36 minutes par mois dès l’âge de 10 ans âge moyen d’exposition 9 ans et 3 mois

La part des mineurs fréquentant des sites ‘adultes’ a progressé de +9 points en 5 ans : nous sommes passés de 19% fin 2017 à 28% fin 2022 (effet Covid ?) et la fréquentation moyenne quotidienne des mineurs est également en hausse. Les hommes sont 2,5 fois plus nombreux (53% contre 20%) et passent sur les sites adultes trois fois plus de temps que les femmes (2h12 par mois vs 43 minutes). Les femmes représentent donc aujourd’hui 28,6% des consommateurs de porno !

Pour les mineurs, le temps passé sur les sites adultes est particulièrement concentré sur quelques sites : les 5 premiers sites captent 59% du temps passé sur les sites adultes (vs 43% chez les majeurs). Le premier d’entre eux, qui connaît une envolée des visiteurs mineurs depuis 2017, rassemble 1,4 million de mineurs chaque mois, soit 18% des visiteurs. Pour plusieurs sites, les mineurs représentent plus de 10% de l’audience.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

 

Pour aller plus loin :

Dire non au porno
Actus

Dire non au porno : conseils pratiques et spirituels

Mise à jour : nous étions ces jours-ci sur CNEWS pour en parler, regardez l’extrait et lisez notre article !

Dire NON au porno : conseils pratiques et spirituels

Présentation de l’éditeur :

L’addiction à la pornographie touche un nombre croissant de femmes et d’hommes, et n’épargne pas les jeunes, exposés de plus en plus tôt. Devenue un enjeu majeur de santé publique, elle n’en demeure pas moins surmontable : s’en sortir est possible !

Écrit sur un ton bienveillant, motivant et souvent drôle, ce livre s’adresse, sans tabou ni jugement, à ceux qui veulent se libérer, mais aussi aux conjoints, parents, éducateurs, thérapeutes et prêtres.

Entre éclairages psychologiques et outils concrets, conseils spirituels et inspirations tirées de la vie de saint Carlo Acutis, Dire non au porno offre un véritable chemin pour briser le silence, dépasser la honte et la culpabilisation, et retrouver l’espérance.

Diplômé de Saint-Cyr, Tanguy Lafforgue a fondé le cabinet Cœur Hackeur pour venir en aide aux personnes souffrant d’addiction à la pornographie. Il est notamment l’auteur de Délivré! 10 étapes pour arrêter la pornographie (Emmanuel, 2021).

Jean-Baptiste Maillard est directeur de l’association Lights in the Dark, qui anime la plateforme SOSPorno.net. Il est l’auteur de nombreux livres dont, avec son épouse Marie, Carlo Acutis : une âme de feu! (Artège, 2025).

 

Préface du père Gaspard Craplet. 

Comment est né ce livre ?

Ce livre est né de plusieurs constats : l’addiction à la pornographie est devenue un problème de santé publique, accéléré par les confinements. Aujourd’hui, 51 % des garçons de 12 à 13 ans regardent du porno au moins une fois par mois, et 56 % des divorces proviennent d’une addiction à la pornographie. Les croyants sont autant concernés que les autres, les pasteurs se disent démunis dans l’exercice de leurs ministères (confession, accompagnements, prédication, etc.), les parents et éducateurs sont eux aussi souvent dépassés, le rapport à la morale de certains croyants renforce leur culpabilité et leur honte, dérègle leur vie sacramentelle, les enferme dans l’impuissance et la désespérance et, in fine, les isole dans l’addiction, à l’inverse, d’autres personnes relativisent complètement la pornographie, enfin, la théologie du corps reste encore perçue comme quelque chose de beau mais d’abstrait, idéaliste et inatteignable.

Une question sur ce livre ? Venez en parler avec nous sur le chat’ :

Pour le commander (il existe aussi au format numérique !) :


       

Témoignages

Pendant plus de 10 ans Tanguy a consommé 6h par jour de porno

Pendant plus de 10 ans Tanguy a consommé 6h par jour de porno.

Olivier Delacroix donne la parole à des femmes et des hommes dont l’addiction s’est installée dans leur vie et celle de leurs proches. Entre espoir et lucidité, ils mettent des mots sur une maladie aux effets psychiques et physiques complexes. Pour Tanguy, l’addiction s’est nichée dans un domaine encore très tabou : la pornographie. Pendant plus de 10 ans, il a consommé près de 6 heures par jour des films sur son écran d’ordinateur.

Parce qu’il a souffert de subir cette addiction tabou, aujourd’hui il passe son temps a faire de la prévention auprès du jeune public.

1. Un enjeu parental énorme

Il alerte les parents et les familles sur les enjeux et les conséquences de la pornographie.

2. Un engrenage

un engrenage qui conduit à une addiction. Toujours plus, et toujours plus “crash”. Une recherche du fait d’être choqué. De chercher les interdits. Par conséquent cela devient une nécessité : pendant plus de 10 ans Tanguy a consommé 6h par jour de porno.

3. Dès la première image !

Tanguy confie que dès la première image il est devenu addict parce qu’il voulait en voir plus. La curiosité est l’un des éléments qui revient souvent dans la progression de cet engrenage. Pour autant, faut-il renoncer à la curiosité ? Venez nous dire ce que vous en pensez sur le chat’:

Pour aller plus loin :

 

 

Brasdefer-industrice-porno
Actus

Arcom : « Le bras de fer avec l’industrie pornographique est révélateur »

Actualité : « Le bras de fer avec l’industrie pornographique est révélateur ». C’est ce qu’explique cette semaine dans La Croix, le patron du gendarme des médias, l’ARCOM (ex CSA).

1) Un combat de longue haleine.

Depuis le 11 janvier, les sites pornographiques basés en France et hors de l’Union européenne doivent vérifier l’âge de leurs utilisateurs. Sous peine d’être bloqués par l’ARCOM (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) . Roch-Olivier Maistre, qui achève son mandat à la tête de cette instance, revient sur ce combat de longue haleine.

Il rappelle notamment que pour les jeunes en ligne, une pièce d’identité est nécessaire pour vérifier que la personne est bien majeure, même si la CNIL n’en a pas voulu… Un premier filtre, avec la carte bancaire paiement zéro euros, sera viable dès le mois d’avril.

La Croix : Depuis le 11 janvier, l’ARCOM peut mettre en demeure puis bloquer les sites pornographiques qui ne s’assurent pas que leurs utilisateurs ont plus de 18 ans. Cela fait pourtant plus de trente ans que le code pénal interdit l’exposition des mineurs à ce type de contenus. Pourquoi cela a-t-il pris tant de temps ?

Roch-Olivier Maistre : Pendant longtemps, l’accès à la pornographie était circonscrit aux revues, du cinéma X… Puis l’offre s’est déplacée sur Internet et est devenue colossale, sans aucune barrière à l’entrée : vous déclarez que vous avez 18 ans et vous avez accès à ces contenus. Le législateur s’est saisi du problème avec la loi sur les violences familiales de 2020. Mais on s’est heurté à une bataille judiciaire sans fin, qui nous a fait prendre la mesure de la puissance de l’industrie pornographique. La multiplication des contentieux a poussé la France à revisiter sa législation. La loi pour sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) a été adoptée en mai 2024. Elle oblige les sites à déployer un dispositif permettant de s’assurer que la personne qui se connecte est bien majeure.

2) gain de temps en procédures

La Croix : L’ARCOM a-t-elle déjà commencé à bloquer certains sites ?

R.-O. M. : Depuis quelques jours, nos agents sont assermentés. Comme le prévoit la loi, la procédure sera la suivante : en fonction des constats qu’elle aura réalisés, l’Arcom enverra au site concerné une première lettre d’observations. Quinze jours après, si rien n’a bougé, ce sera une lettre de mise en demeure. Et si après un nouveau délai de quinze jours, le site ne se conforme toujours pas à la législation, l’Arcom pourra ordonner directement son blocage. Cette décision sera bien prise sous le contrôle du juge – elle pourra donc être contestée devant la justice –, mais le blocage pourra prendre effet immédiatement. On gagne donc beaucoup de temps en termes de procédure. Ces règles s’appliquent d’ores et déjà aux sites implantés en France et en dehors de l’UE. Pour les sites européens (pour beaucoup à Chypre et en République tchèque), la mécanique s’enclenchera en mai.

La Croix : À quels critères techniques devront répondre ces outils de vérification d’âge ?

R.-O. M. : Nous les avons fixés dans un référentiel publié en octobre 2024 et bâti avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés Martin Ajdari, prochain président de l’Arcom (Cnil). Le principe est celui du double anonymat : donner la garantie que l’utilisateur est majeur sans pour autant permettre au site de savoir qui il est et d’avoir accès à ses données. Pour les jeux en ligne, on peut fournir sa carte d’identité, mais la Cnil ne voulait pas que ce soit possible pour les sites pornographiques, par respect pour la vie privée. On le voit, l’imagination technique est là. Une start-up française installée à Montpellier arrive par exemple à garantir l’âge rien qu’en regardant les mouvements de la main ! Tout un marché de la vérification de l’âge s’est développé ces derniers mois. Les sites ne peuvent plus se retrancher derrière l’absence de solution technique. Jusqu’en avril, l’Arcom tolérera toutefois le recours à la carte bancaire, avec une transaction à 0 euro. Cela crée un premier filtre.

3) un défi colossal

La Croix : Cela va-t-il en rayer la consommation de pornographie chez les jeunes ?

R.-O. M. : C’est le but, même si on ne doute pas qu’il y aura de nouveaux contentieux. Nous sommes en tout cas en dialogue avec la Commission européenne. En effet, d’ici juin ou juillet, elle devrait aussi proposer une démarche de vérification d’âge pour le continent européen. Le dispositif devrait donc s’étendre progressivement aux autres pays de l’Union.

La Croix : Depuis 2023, l’Arcom est chargée de faire respecter, en France, le règlement européen sur les services numériques (DSA). Un texte parfois jugé inefficace, notamment pour protéger les jeunes des effets néfastes des réseaux sociaux…

R.-O. M.: Contrairement à la régulation des chaînes de télévision et de radio, qui existe depuis quarante ans, celle des grands acteurs du numérique est encore toute jeune. La télévision et la radio sont un monde fini. Or, si on signale un contenu problématique, l’Arcom le vérifie et intervient. Sur ces plateformes numériques, des centaines de millions de contenus sont véhiculées chaque seconde. La logique du DSA est donc différente. En effet,  on impose un objectif politique aux plateformes. Celle de lutter contre les contenus illicites. Ensuite, elles doivent  fournir des rapports de transparence et autoriser des signaleurs de confiance. L’an dernier, un premier beau succès a montré l’efficacité de cette réglementation. TikTok voulait déployer en Europe une application extrêmement addictive pour les jeunes. Car, TikTok Lite, avec un système de récompense, en fonction du temps passé sur la plateforme. Au vu des exigences de la Commission européenne, TikTok a préféré renoncer.

Concerné par cette addiction ? Ici l’écoute, la confiance et l’anonymat sont les maîtres-mots. N’hésite pas !

Pour aller plus loin :

Au sujet de l’industrie pornographique :

Violence-porno
Foire aux questions

Quelles violences engendre le porno ?

Le porno peut engendrer ou amplifier des violences sur plusieurs niveaux, à la fois sur le plan individuel, relationnel et sociétal. Voici donc une analyse des principales formes de violences associées à la pornographie.

1. Violence physique dans l’industrie

L’industrie pornographique est souvent marquée par des conditions de travail précaires, si toutefois on peut encore parler de travail, étant donné qu’il s’agit en réalité plutôt d’un genre de prostitution, et donc, bien souvent, d’un esclavage moderne. De nombreuses actrices et acteurs porno subissent des abus physiques sur les plateaux, allant de pratiques forcées à des comportements dangereux pour leur santé physique ou mentale, en matière de maladies ou d’infections sexuellement transmissibles, mais aussi en cas de viols. En effet, les scènes explicites peuvent inclure des actes de violence, parfois sans consentement clair ou sous contrainte économique. Payer une personne pour des actes sexuels n’empêche pas, bien au contraire, de respecter sa dignité humaine. Tout est souvent permis, même le pire !

2. Objectivation et déshumanisation

La pornographie repose souvent sur l’objectivation des corps (rendus à des objets), en particulier ceux des femmes. Cela peut promouvoir une vision déshumanisante, où les individus sont réduits à des objets de plaisir, renforçant ainsi des attitudes sexistes et violentes. En effet, réduire la femme à un objet la prive du respect de sa dignité humaine, intrinsèque à toute personne.

3. Violences sexuelles dans la société

Une consommation excessive de pornographie peut banaliser les comportements violents ou non consensuels. Cela peut influencer certains consommateurs à reproduire ces actes dans leur vie réelle, en couple ou sinon conduisant à une augmentation des agressions ou abus sexuels. Or l’amour vrai, l’amour véritable, don échangé entre deux personnes qui s’aiment, dans le secret de l’union des cœurs, de l’âme et du corps, n’a rien à voir avec les scènes pornographiques, dans lesquelles l’accent est bien souvent porté sur le seul acte sexuel et les organes génitaux.

4. Renforcement de la culture du viol

La pornographie mainstream met souvent en scène des rapports où les notions de consentement sont floues, voire absentes. Elle peut légitimer l’idée que la violence ou la domination sont des composantes normales des relations sexuelles, contribuant ainsi à une culture qui minimise les violences sexuelles. Pourtant là encore, c’est tout le contraire d’une véritable relation sexuelle vécue dans le don partagé de soi-même et la tendresse. Il est à noter également que 50% des agressions sexuelles sont dues à l’addiction au porno.

5. Exploitation des personnes vulnérables

L’industrie pornographique exploite fréquemment des personnes en situation de vulnérabilité : précarité économique, manipulation psychologique ou dépendance. Cela conduit à un esclave moderne. Des cas de trafic humain sont également courants, où des individus non consentants sont contraints de participer à des tournages. Il peut même s’agir d’enfants.

6. Impact sur les relations intimes

La consommation de pornographie peut entraîner des attentes irréalistes, ce qui peut se traduire par des demandes coercitives ou violentes dans les relations intimes. Certaines personnes, influencées par des contenus explicites, peuvent insister pour reproduire des actes violents ou dégradants sans tenir compte du consentement de leur partenaire. Tous les fantasmes ne sont pas bons à reproduire !

7. Violence psychologique

La pornographie peut engendrer une pression psychologique, notamment pour les jeunes, en véhiculant des idéaux inatteignables en termes de performance, d’apparence physique ou de pratiques sexuelles. Cette pression peut être vécue comme une forme de violence intérieure, affectant l’estime de soi.

8. Normalisation de la violence sexuelle

Certaines catégories pornographiques popularisent des scénarios violents, tels que le viol simulé ou la domination extrême. Ces contenus de porno hard, bien que fictifs, peuvent influencer les spectateurs à percevoir ces comportements comme acceptables ou séduisants. Les regarder, c’est contribuer à leur succès par leur nombre de vues, et donc les cautionner. D’autres part,

9. Diffusion de contenus non consensuels

Avec l’émergence des nouvelles technologies, la pornographie inclut de plus en plus des vidéos non consenties, comme la diffusion de revenge porn ou de contenus capturés à l’insu des individus. Ces pratiques constituent une forme de violence grave, avec des répercussions psychologiques et sociales importantes, notamment en cas de chantage et/ou de harcèlement.

10. Violence liée au chemsex et à la consommation de porno

Le porno peut aussi conduire à la consommation de drogues et à toutes les violences qui en découlent, pour soi, pour les autres, pour sa santé physique et mentale, comportements coercitifs notamment en milieu collectif, etc.

12. Violences conjugales, divorces, séparations

La consommation de porno peut également engendrer des pressions sur un membre du couple, liées aux pratiques sexuelles, réduire l’autre à un objet, des frustrations et de la colère. De fait, l’impact psychologique sur le couple est potentiellement explosif : blessures affectives (il s’agit après tout d’une forme d’infidélité), érosion de la confiance, détachement émotionnel, comparaisons dévalorisantes, etc. Rappelons ici que 50% des divorces ou des séparations sont dues à une addiction à la pornographie.

Conclusion : le porno engendre de multiples violences

Le porno peut engendrer des violences multiples : physiques, psychologiques et structurelles. Cela met en lumière la nécessité de régulations dans l’industrie, ainsi que d’une éducation sexuelle adaptée, pour déconstruire ces dynamiques et promouvoir des relations fondées sur le consentement et le respect mutuel, l’amour vrai, la relation fondée sur le don réciproque.

Et toi, qu’en penses-tu ? Sais-tu qu’on peut sortir du porno ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite) :

 

Pour aller plus loin :

Chemsex-porno
Actus

L’influence du web et du porno sur la consommation de drogues

Dans son rapport d’octobre 2024, Chemsex, retour sur 15 ans d’usages de drogues en contexte sexuel, L’Observatoire français des drogues et des addictions (1) analyse l’usage des outils numériques et son influence sur les consommations de drogues, démontrant un lien avec la consommation de porno en ligne.

Par chemsex, on parle d’un ensemble de pratiques intriquant activité sexuelle et usage de produits psychoactifs, autrement dit, les drogues. De plus, les rencontres entre chemsexers s’appuient sur les réseaux sociaux et les applications de rencontres.

L’usage des outils numériques constitue une spécificité du chemsex en même temps qu’un facteur central de son développement. Celui-ci évolue toutefois depuis la fin des années 2000 où sont observés sur certains sites de rencontres les premiers profils divulguant des renseignements liés aux pratiques sexuelles et aux consommations de drogues (quelles substances consommées, à quelle fréquence, etc.) à côté d’autres informations personnelles (description physique, intérêts, etc.) (2).

À partir de cette période, les observateurs parisiens indiquent que les sites de rencontres favorisent l’accès aux substances de ceux qui ne fréquentent pas les lieux festifs gays (bar, club, backroom, etc.) et n’auraient, de ce fait, pas nécessairement consommé des substances psychoactives autrement (3).

Les références aux consommations de drogues restent toutefois discrètes et limitées du fait de la censure opérée par certains sites. Elles passent alors principalement par l’usage d’émoticônes et de messages codés mais suffisamment explicites pour les initiés (« plan planant », « plan perché », etc.).

À partir de 2012, le développement des applications de rencontres pour smartphone s’accompagne d’un affichage plus ostensible des références aux consommations de drogues. Les utilisateurs introduisent alors les expressions de « chems triage » puis « slam triage » pour désigner le choix du ou des partenaires en fonction des produits que l’on projette de consommer et/ou du mode de consommation privilégié (« slam triage » faisant référence à la recherche de pratiques d’injections mutuelles de produits).

La géolocalisation, facteur accélérant

La géolocalisation permise par ces applications favorise de surcroît l’immédiateté de la rencontre (4). Le choix des applications peut varier en fonction des intentions des chemsexers : certaines sont réputées spécialisées dans une série de pratiques sexuelles, d’autres plus indiquées pour la recherche de rencontres couplées à des consommations de drogues (5), quand d’autres encore apparaissent plus généralistes (6). Ces dernières années, la présence récurrente d’informations et d’échanges relatifs aux produits psychoactifs sur les applications de rencontre amène un nombre croissant d’utilisateurs à stipuler explicitement leur refus d’associer rencontres sexuelles et usages de substances et à afficher leur volonté de ne pas avoir affaire à des personnes consommatrices (en témoigne la multiplication des mentions « no drugs », « no chems », « no tox », « pas de toxico », etc.). Des réseaux sociaux comme Instagram ou X (anciennement Twitter) ou des systèmes de messagerie instantanée comme Messenger sont également investis par les chemsexers pour favoriser les rencontres ou, par exemple, partager des vidéos de sex parties.

Le chemsex à distance se développe

Le développement des pratiques de chemsex à distance, c’est-à-dire des personnes consommant des drogues, parfois par injection, et ayant des activités sexuelles par écran interposé, constitue une évolution marquante observée depuis 2015 et qui s’est développée durant les confinements et couvre-feux de 2020 et 2021 (8). Ces rencontres entre chemsexers interconnectés (qui peuvent n’être que deux ou plusieurs dizaines) s’effectuent souvent par le biais de plateformes de téléconférences (zoom, Skype notamment) ou de sites spécialisés. Certains d’entre eux intègrent des fonctions type slamtime où chaque personne souhaitant s’injecter en même temps que d’autres, ou souhaitant observer des pratiques d’injection, est informée du moment propice. En fonction des pays d’où sont originaires les participants, certains produits seront plus particulièrement consommés (par exemple l’injection de méthamphétamine chez les usagers américains ou allemands, alors que les cathinones n’y apparaîtront que rarement, contrairement aux usagers français) (9).

Chemsex et films porno

Des usagers rapportent également consommer des produits tout en visionnant des films pornographiques dans lesquels les acteurs sont également en train de faire usage de produits et parfois de les injecter. Les pratiques de chemsex à distance ont perduré chez une partie des chemsexers au-delà des périodes de confinement, soit parce qu’ils résident dans des zones éloignées des villes où s’organisent les sessions chemsex et/ou ne trouvent pas toujours de partenaires à proximité de leur lieu de vie, soit parce qu’ils y ont trouvé un intérêt spécifique comme le fait de ne pas avoir à « gérer » des interactions sociales. Pour certains, cette modalité du chemsex leur permet de maintenir des relations sexuelles en se préservant du rejet auquel ils redoutent d’être exposés sur les applications de rencontres en raison de leur âge avancé, par exemple.

Chemsex à distance : de nombreux risques aussi

Ces pratiques de chemsex à distance (parfois appelé « plan cam ») permettent une meilleure gestion de certains risques et préservent d’une partie des dommages. Elles permettent parfois de mieux maîtriser les consommations (gérer soi-même les moments de prises, les doses, etc.), d’annihiler les risques de contaminations d’infections sexuellement transmissibles (par partage de matériel ou par voie sexuelle) et les risques d’agressions ou de vol (10).

À l’inverse, le chemsex à distance peut renforcer les risques liés à l’usage solitaire de drogues, par exemple en cas de surdose, ainsi que le caractère compulsif des consommations qui ne s’arrêtent plus avec le départ des partenaires (les sites Internet sont fréquentés en permanence). Le coût financier de ces plateformes peut aussi mettre en difficulté des usagers précaires, d’autant plus lorsque les abonnements sont souscrits dans des moments de désinhibition importante et que certains oublient de les résilier par la suite.

Et toi, qu’en penses-tu ? Sais-tu qu’on peut en sortir ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin :


Notes

(1) Groupement d’intérêt public créé en 1983 pour permettre le recueil, l’analyse, la diffusion, et la valorisation des données et des connaissances dans le domaine des addictions, y compris sur écran, ou des jeux.

(2) Fournier et Escots, 2010

(3) Halfen et Gremy, 2009

(4) Pfau, 2014 ; Tissot, 2018

(5) Recon et Scruff

(6) Grindr, Hornet et GayRomeo

(7) Gérome et al., 2019

(8) Juszczak et al., 2022

(9) Tissot, 2023

(10) Tissot, 2024.

Sites-porno-bloques
Actus

Porno : la justice ordonne de bloquer quatre sites en France, une première

Des fournisseurs d’accès à internet ont commencé à bloquer des sites porno accessibles en France mais hébergés en dehors de l’Union européenne, après une décision de justice liée au contrôle insuffisant ou inexistant de l’âge des utilisateurs.

Quatre sites pornographiques commencent à être bloqués ce vendredi en France par les fournisseurs d’accès à internet qui en ont reçu l’ordre de la justice, ont confirmé SFR, Bouygues, Orange et Free à l’AFP. Cependant, les principaux sites porno hébergés dans l’Union européenne restent accessibles.

Contrôle insuffisant

Les quatre sites en question – Xhamster, Tukif, Mrsexe et Iciporno – étaient visés par une décision de la cour d’appel de Paris rendue mi-octobre. Dans cette affaire, la justice française avait été saisie par deux associations de protection de l’enfance au sujet d’un contrôle insuffisant ou inexistant de l’âge des utilisateurs.

Statuant au sujet de plusieurs sites pornographiques, elle avait décidé du blocage des seuls hébergés en dehors de l’Union européenne. Dans sa décision, la cour d’appel avait considéré « l’intérêt supérieur de l’enfant » comme une « considération primordiale », justifiant de porter atteinte à « d’autres droits tels que la liberté d’expression ».

Une décision attendue à l’échelle de l’Union européenne

Le blocage des sites ordonné par la cour d’appel de Paris devrait se poursuivre « jusqu’à ce que soit démontrée la mise en œuvre par ces derniers d’un contrôle autre que purement déclaratif de ce que les utilisateurs sont majeurs », avait précisé la juridiction.

S’agissant des sites hébergés au sein de l’Union européenne, la justice française attendra une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour rendre sa décision.

Selon le régulateur français de l’audiovisuel, l’Arcom 2,3 millions de mineurs visitent chaque mois des sites pornographiques. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant internet se rendent en moyenne chaque mois sur ces sites.

Cette première décision de bloquer 4 sites montre également qu’il est techniquement possible de bannir un site pornographique, à l’heure où l’addiction au porno devient un véritable problème de santé publique.

Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite) :

Pour aller plus loin :