Le 7 juillet, le Journal de Québec se penche sur l’énigmatique milliardaire propriétaire du premier réseau social ponorgraphique. Extraits.

Leonid Radvinsky
L’énigmatique milliardaire derrière la plateforme controversée Only***, s’apprêterait à la vendre pour 11 milliards de dollars. Le Journal de Québec s’est penché sur ce géant du web aussi puissant que discret. « Il a vu le marché avant d’autres. C’est comme ça que ces gens-là font fortune », lance Philippe Gendreau, auteur de GAFAM, le monstre à cinq têtes et de Mode jetable, qui se penchent sur les grandes corporations internationales. Celui dont il parle, c’est Leonid Radvinsky, 43 ans, derrière l’empire d’Only***. L’homme d’origine ukrainienne vit aujourd’hui sous le soleil de la Floride, à Miami. Leonid Radvinsky a fait mousser Only*** après en être devenu actionnaire majoritaire en 2018. Sa plateforme permet de publier en un clic des vidéos porno, contre de l’argent.
« Business des fantasmes »
Avec cette plateforme, on est passé « d’une économie du sexe à une économie de l’intime, qui vise à nourrir l’authenticité de la relation entre le créateur et l’abonné », écrit Eva Le Moine dans son mémoire de maîtrise. Le chercheur Mathieu Trachman parle, quant à lui, d’une « économie des fantasmes ». L’intimité,
avec ses fétichismes sexuels ou non, est devenue la norme. Carla Bellucci a poussé l’idée au maximum, jusqu’à vouloir vendre des billets de la diffusion en direct de son accouchement pour 17 000 $.
Des Québécoises, comme l’actrice porno Hélène Boudreau ou encore l’influenceuse Lysandre Nadeau, sont connues sur Only***. « Les créateurs d’Only*** possèdent 100 % de leur contenu et conservent 80 % de tous les revenus », annonce à gros traits la société, qui a son siège social à Londres. Abonnements
payants, messages payants, publications payantes, diffusions vidéo payantes, pourboires, dons à des organismes… Only*** sait comment s’y prendre.
Combien d’abonnées au Québec ? Combien de personnes qui en font ? Combien de ventes ? Only*** est pudique dans ses réponses.
« Nous ne partageons pas les répartitions des utilisateurs ou des revenus par emplacement », a-t-on communiqué au Journal de Québec, de façon lapidaire.
Arrosés de milliards de dollars
À ce jour, plus de 28 milliards $ ont été versés à ces créateurs de contenu, jure-ton. Or, le propriétaire d’Only***, Leonid Radvinsky, est un personnage aussi puissant qu’énigmatique, comme l’a rapporté le Wall Street Journal, fin juin. Le très discret Leonid Radvinsky s’apprêterait à vendre la plateforme aux 400 millions d’utilisateurs pour 11 G$. Le Journal a tenté de le joindre, sans succès. Sur sa page web, il se décrit comme quelqu’un qui veut « créer des outils qui permettent aux individus de posséder et de contrôler leur identité numérique ».
Une fortune de 5,2 milliards
Sa fortune ? 5,2 milliards $, selon Forbes. Un joli magot qui pourrait bientôt exploser, car le principal intéressé veut vendre l’entreprise. Son prix ? 11 milliards $. La maison mère d’Only***, Fenix International, discuterait avec le fonds d’investissement Forest Road Company, selon Reuters. « Qui pourrait être intéressé à acheter Only*** ? Les conditions des archives et des données pourraient basculer en changeant de mains », prévient Philippe Gendreau.
En France, l’émission Envoyé spécial a aussi montré les dessous d’un système bien huilé. « Une promesse d’argent facile qui attire des filles et des garçons beaucoup trop jeunes. Des mineurs s’inscrivent sur ces plateformes et y vendent leur corps », souligne l’émission diffusée sur France 2. Car les jeunes connaissent la plateforme. « Elle nourrit les gens qui sont pris dans des spirales de solitude et qui pensent créer un lien privilégié parce qu’ils payent. Mes élèves m’en parlent », conclut M. Gendreau, qui enseigne au secondaire.
Son réseau social en chiffres
- consommateurs : 400 millions
- créateurs de contenus pornographiques : 4 millions
- créateurs avec des revenus réguliers de plus de 1,5 millions de dollars : 4500
- argent versé aux créateurs : 28 milliards de dollars
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